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du 20 au 23 mai 2008 (semaine 21)
 
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2008-05-23 -
UN COLLOQUE SUR LA CONVERSION RELIGIEUSE


Lors d'un colloque organisé les 15 et 16 mai par la Faculté de théologie et de sciences des religions de l’Université de Lausanne, des chercheurs, venus de divers horizons, ont analysé l’aspect socio-psychologique de la conversion religieuse.

Ils étaient une soixantaine de participants et ils se sont mis d’accord pour considérer, dans un même cadre d’analyse et de réflexion, des données concernanr les processus de conversion et qui provenaient de divers terrains d’observation. Interviennant tour à tour pour exposer les résultats de leurs recherches, ils en sont arrivés à cette conclusion que la construction d’une identité individuelle, et même collective, reste la motivation principale de ceux qui changent de religion.

Pour le psychologue Remond Paloutzian, de l’Université de Westmont College aux Etats-Unis, la conversion religieuse est créatrice de lien social. "Elle implique généralement l’appartenance à un nouveau groupe doté d’une structure, de hiérarchies et de rapports sociaux spécifiques". Ses nombreuses recherches sur les mariages mixtes ont révélé des cas de conversion à des fins matrimoniales. Le converti s’allie ainsi non seulement à un individu, mais aussi à un nouveau groupe.

Quant à Coralie Buxant, psychologue des religions à l’Université catholique de Louvain en Belgique, elle a mis en évidence un certain nombre de motivations qui peuvent guider les gens depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. Pour les Occidentaux qui se convertissent à l’islam par exemple, elle note qu’au sein du groupe majoritaire, la conversion à la religion d’un groupe minoritaire exprime une protestation à l’encontre de son cadre de référence originel.

Olivier Favre, pasteur évangélique et chercheur à l’Observatoire des religions, a mené un enquête qualitative, cherchant comment les évangéliques construisent leur identité et comment ils la transmettent à leurs enfants et à des tiers."Après une longue histoire de persécution et de repli, les évangéliques ont aujourd’hui leur place au soleil, même s’ils gardent une grande prudence vis-à-vis de la société".

Pour lui, ces deux dernières décennies ont montré que les évangéliques cherchent à s’affirmer et à afficher leur spécificité. La conversion au courant évangélique s’explique souvent par l’attitude même des fidèles, qui affirment haut et fort leur attachement au Christ. Ce qui, pour des chrétiens qui veulent s’affirmer en tant que tels, constitue une grande source de motivation. Avant de se considérer comme appartenant à telle ou telle Eglise, les évangéliques se considèrent d’abord comme chrétiens. Pour eux,la fidélité au Christ suffit. Ils n’ont pas besoin d’intermédiaires.

Ce qui implique que, du point de vue œcuménique, les évangéliques gardent une très grande méfiance surtout face à l’aspect institutionnel des catholiques, même s’ils sont participants actifs au niveau de la pratique, dans des célébrations interconfessionnelles.

Sous d’autres cieux, la conversion s’opère dans la perspective de transcender une situation qu’on ne supporte pas. C’est le cas debeaucoup de jeunes russes qui, aujourd’hui, sont de plus en plus séduits par l’hindouisme. D’après Zhargalma Dandarova, professeur de psychologie à l’université de Saint Pétersbourg, le climat socio-politique russe ne présage pas d'un bon avenir pour eux. "La solution est désormais dans le karma", relève la scientifique, pour qui la jeunesse tente de chercher à tout prix tout ce qui peut instaurer la paix et la justice sociale dans cet ancien empire soviétique. (source : Agence Apic)

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