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du 21 au 23 mai 2008 (semaine 21)
 

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2008-05-23 - Dubaï
CÔTE A CÔTE, MAIS PAS ENSEMBLE


Lors de sa visite à Dubaï, en avril, le pasteur Samuel Kobia, s'est adressé aux communautés chrétiennes leur demandant une plus grande unité : "Nous devons faire s'épanouir les relations, afin de passer du statut d'étranger à celui de voisin".

" Apprendre à accueillir l'étranger, chaque étranger, dans un esprit d'amour et de solidarité." Certes c'est une relation optimiste de ce voyage dans les Pays du Golfe qu'a rapportée la délégation qu'il y conduisait. Mais cet optimisme se teinte d'un certain réalisme devant les difficultés qu'elle a pu constater. Du statut d'étranger à celui de voisin, à celui de frères dans l'unité du Christ, car chaque communauté reste bien souvent à vivre sur elle-même.

Les Eglises du Golfe ont encore du chemin à faire pour relever les défis particuliers qu'implique leur situation, constate le compte-rendu dont le résumé vient de paraître dans le site du COE. Toutefois, les rencontres œcuméniques auxquelles a assisté la délégation du COE témoignaient d'un enthousiasme encourageant et de la bonne volonté à rassembler les forces.

Le matin même où la délégation du COE a quitté Dubaï, le groupe œcuménique local qui avait préparé la visite s'est réuni pour mettre en place des groupes de travail pour une meilleure coordination de leurs activités. Le premier fruit de ces efforts serait un programme de formation pour les bénévoles dans une organisation humanitaire chrétienne au Sultanat.

Le vendredi, le complexe de l'église de la Sainte-Trinité, à Dubaï, grouille de fidèles du matin jusqu'à tard le soir. Environ 10 000 à 11 000 membres de plus de 120 communautés et groupes chrétiens y viennent pendant le jour hebdomadaire de repos aux Emirats.
Des services dans plus d'une douzaine de langues – y compris l'anglais et l'arabe, mais surtout des langues d'Asie du Sud, comme l'ourdou, le tagalog, le tamoul ou le malayam – sont célébrés non seulement dans l'église principale de 6 heures du matin à 23 heures le soir, mais aussi dans les 25 autres halls construits autour d'une cour centrale ornée d'une croix de Cantorbéry.

Une vie d'Eglise animée n'est pas la première chose qui vient à l'esprit lorsqu'on pense à la région du Golfe, qui est principalement musulmane. Mais d'une certaine manière, les trois à quatre millions de chrétiens de la région, qui sont pour la plupart venus des quatre coins du monde chercher du travail, représentent un microcosme du christianisme et des défis de l'unité de l'Eglise.

Au complexe de la Sainte-Trinité, le témoignage chrétien est un témoignage de diversité dans le culte, allant du chant solennel aux joyeux battements de mains. Lorsqu'un service se termine, des fidèles aménagent rapidement ce qui était un lieu de culte protestant en un sanctuaire orthodoxe avec icônes et encens. La gloire à Dieu est proclamée toute la journée par différentes liturgies.

A Dubaï, tout comme dans le reste des Emirats arabes unis (EAU), les chrétiens sont libres de pratiquer leur religion, mais seulement à l'intérieur des limites de leur église ou dans l'intimité de leur foyer. La première pierre de l'église de la Sainte-Trinité a été posée en 1969 par l'émir Rashed bin Said Al Maktoum, qui dirigeait alors Dubaï et qui avait gracieusement offert le terrain aux chrétiens vivant dans sont émirat.

Un aumônier fut nommé pour prendre soin du bien-être spirituel des chrétiens expatriés vivant dans les émirats de Dubaï et de Sharjah et dans les Etats de la Trêve du nord, tels que se nommaient auparavant les EAU. L'année suivante, la Sainte-Trinité a été consacrée comme un bâtiment d'Eglise interconfessionnel.

L'aumônerie de Dubaï et de Sharjah entretient des liens forts avec la tradition anglicane. Mais elle est fidèle à sa vocation interconfessionnelle et à "l'esprit d'hospitalité de l'anglicanisme", comme le souligne John Weir, l'actuel aumônier, en accueillant plus d'une centaine de communautés d'autres traditions dans le complexe de la Sainte-Trinité – qu'elles soient évangéliques, pentecôtistes ou orthodoxes.

Puisque les chrétiens représentent une si petite minorité dans le pays, la société des Emirats les considère comme une seule et unique communauté. "Nous avons besoin d'un dialogue entre chrétiens du Golfe sur ce que signifie être l'Eglise ici", a déclaré Catherine Graham, une bénévole travaillant avec la paroisse anglicane et avec la Mission to Seafarers à Dubaï, lors d'une réunion organisé en avril entre une délégation du Conseil œcuménique des Eglises (COE) et les chrétiens de plusieurs pays du Golfe.

Cette organisation caritative, qui fait partie d'une organisation chrétienne internationale consacrée aux marins quelles que soient leur race ou leur religion dans plus de 300 ports dans le monde, a réussi à collecter les 3 650 000 dirhams nécessaires (environ 99 000 dollars EU ou 64 000 euros) pour construire un bateau permettant d'effectuer un travail de proximité auprès de l'équipage des navires mouillant au large du port animé de Dubaï.

Au cours de sa première année de service, le Flying Angel (l'ange volant), a proposé aux marins les services et les conseils d'un auxiliaire médical et d'un aumônier. A bord, un café Internet permet aux marins, qui n'ont souvent aucun contact avec leur famille pendant des semaines ou des mois, de communiquer avec leurs proches. Une part importante du financement a été fournie par des Émirats musulmans, qui ont compris la nécessité d'un tel service et la capacité de l'organisation chrétienne, avec sa longue expérience, à le fournir. (pour plus d'information : COE)

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