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du 24 au 27 mai 2008 (semaine 22)
 
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2008-05-27 -

UNE NOUVEL ARCHEVÊQUE POUR L'ÉGLISE EN ALGÉRIE

L'Église catholique en Algérie connaît un changement à sa tête, changement qui réoriente sa présence en terre musulmane. Un communiqué laconique du Vatican annonce la nomination d'un prêtre jordanien, comme archevêque d'Alger.

«Le Saint-Père a accepté la démission de Mgr Henri Teissier (…) et nommé le P.Ghaleb Moussa Abdallah Bader, du Patriarcat latin de Jérusalem, archevêque métropolitain d’Alger» .

Benoît XVI a accepté samedi la démission de Mgr Teissier, archevêque d’Alger depuis 1988, et "Il a nommé un Jordanien de 56 ans pour lui succéder." Par celà une rédaction laconique, le communiqué publié samedi par le Vatican est historique.

Le Vatican veut envoyer des signes au monde arabe.
En nommant samedi archevêque d’Alger un prêtre jordanien, l’Église catholique « regarde davantage vers le Proche-Orient. » Qui pouvait prendre –avec d’autres – les rênes de cette Église catholique en pays musulman, dont les fidèles sont essentiellement non algériens, dans le double contexte polémique du prosélytisme évangélique et de la douloureuse recherche d’identité nationale hantée par le rejet de la colonisation française ?

De ce point de vue, c’est donc une « rupture » , reconnaît Mgr Claude Rault, évêque de Laghouat, dans le sud algérien, mais «c’est une chance aussi, parce que l’Église d’Algérie, contrairement à celle de Tunisie, a souvent été orientée sur un axe nord-sud. La chance et l’espérance de cette nomination sont de regarder davantage vers le Proche-Orient. »

« C’est aussi une façon de montrer la catholicité de l’Église , observe le nouvel archevêque. Nous avons en Jordanie des prêtres italiens, français, allemands, mais le fait que je sois arabe francophone n’est pas indifférent. Sans compter, ajoute le spécialiste déjà cité, que « c’est une façon de montrer que l’on peut être arabe et catholique ».

Le P. Bader, 56 ans, est encore un inconnu en Algérie. Et lui-même reconnaît qu’il « connaît encore peu la réalité » de ce pays du Maghreb, lui qui vient d’Amman. « Un prêtre, c’est fait pour servir , résume-t-il pour le quotidien français La Croix. Je préférais servir mon Église, mais si l’on a besoin de moi en Algérie, il n’y a pas de problème. »

Né en 1951 à Khirbet en Jordanie, Ghaleb Bader a été ordonné prêtre à Amman en 1975 pour le Patriarcat latin de Jérusalem. D'abord envoyé dans la paroisse du Christ-Roi, à Amman, dont le curé est alors le P. Michel Sabbah, futur patriarche, il sera ensuite curé de la paroisse Jabal-Weibdeh à Amman pendant près de six ans.

Cet homme souriant est un juriste reconnu, docteur en droit civil de l’université de Damas et en droit canonique de l’université du Latran, à Rome. Il a participé à la traduction arabe du Code de droit canonique , et présidé les tribunaux ecclésiastiques de Jérusalem puis d’Amman, où il officiait jusqu’ici.

Pendant cinq années il fut consulteur du Conseil pontifical pour le dialogue inter-religieux. Au sein de l’épiscopat du Maghreb, il pourra également compter sur la proximité de Mgr Maroun Lahham, un Palestinien devenu évêque de Tunis.

Questionné par La Croix, "Comment le premier Arabe à devenir archevêque d’Alger vit-il cette étape symbolique?" il répond : "Je suis avant tout prêtre, au service de l’Église et de la société algériennes. Quant à mon origine arabe, si cela ajoute quelque chose pour donner un visage local à l’Église algérienne ou me faire accepter, ce sera une bonne chose." (source : Apic)

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