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du 24 au 27 mai 2008 (semaine 22)
 

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2008-05-27 -
Argentine
POUR RÉSOUDRE UNE CRISE DIPLOMATIQUE

Le cardinal Jorge Maria Bergoglio, archevêque de Buenos Aires, a été convoqué par le Vatican dans un contexte diplomatique tendu entre l'Argentine et le Saint Siège. Cette information a été confirmée par diverses sources concordantes.

Le président de la conférence épiscopale argentine est en effet arrivé à Rome, le samedi 24 mai.

Le cardinal Jorge Maria Bergoglio a été convoqué exceptionnellement à Rome afin de résoudre la crise diplomatique que traversent le Vatican et l’Argentine. Son franc-parlé irrite le gouvernement. Il est accompagné des deux vice-présidents de la Conférence épiscopale argentine et de son secrétaire général.

L’objectif de cette visite est de préparer la venue à Rome, au début juin, de la présidente argentine, Cristina Fernandez Kirchner, dans le cadre du sommet de la FAO sur la crise alimentaire mondiale. A cette occasion, des représentants argentins et du Saint-Siège sont appelés à se rencontrer. 

Or les relations diplomatiques entre l'Argentine et le Saint-Siège sont au plus bas depuis plusieurs mois, car le Vatican a mis son veto à la nomination du nouvel ambassadeur proposé par le gouvernement de Cristina Kirchner, Alberto Iribarne, qui a le tort d'être divorcé et remarié.

Une visite en Argentine du secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, en novembre 2007, à l'occasion de laquelle Mme Kirchner a invité le pape à visiter son pays, n'a pas suffi à aplanir le différend.

Cependant la visite à Rome prévue en juin de la présidente argentine pour le sommet de la FAO sur la crise alimentaire mondiale pourrait être l'occasion de trouver une issue à la crise, selon des sources diplomatiques.

Cette crise se nourrit également d'un épisode remontant à 2005, à l'époque de la présidence de Nestor Kirchner auquel son épouse a succédé en octobre 2007, quand les autorités argentines avaient retiré son accréditation à l'évêque aux armées, Mgr Antonio Baseotto, qui avait recommandé de "jeter à la mer avec une pierre au cou", un ministre favorable à l'avortement.

Cette phrase, qui rappelait les conditions d'élimination des opposants par la dictature militaire (1976-83), avait choqué nombre d'Argentins et provoqué la colère du gouvernement. Pour le Vatican, sans accepter une telle déclaration de l'évêque, le retrait unilatéral de l'accréditation à Mgr Baseotto constituait "un cas de violation de la liberté religieuse et des accords entre le Saint Siège et l'Argentine".

Dernier épisode à cette crise diplomatique: la présidente argentinea décidé de mettre fin au traditionnel Te Deum dans la cathédrale de Buenos-Aires qui, chaque 25 mai depuis 198 ans, venait saluer l’anniversaire d el’indépendance du pays. Cette cérémonie catholique devrait être remplacée par une célébration “multi-religieuse“ dans la cathédrale de Salta, dans le nord du pays.


Selon le Père Guillermo Marco, actuel président de la pastorale universitaire de Buenos Aires et porte-parole durant de nombreuses années de l’archevêque de la capitale, cette décision est une réponse aux critiques récurrentes du cardinal Bergoglio à l’encontre du gouvernement.

"Pendant
longtemps, la seule institution qui a mis en garde contre les dangers de certaines tendances dans ce gouvernement et le précédent était l’Eglise catholique“, a-t-il déclaré. " Cette fuite de Buenos Aires (l’annulation du Te Deum dans la cathédrale de la capitale argentine, ndlr) est due, en partie, au mécontentement que suscitent au sein du gouvernement les homélies du cardinal". (source : Apic)

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