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du 28 au 30 mai 2008 (semaine 22)
 
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2008-05-30 - Bolivie
L'ÉGLISE ET L'AUTONOMIE DES PROVINCES

Les autorités civiles et religieuses boliviennes ont condamné les violents affrontements entre paysans et étudiants à Sucre, la capitale constitutionnelle, durant lesquels les étudiants ont humilié, exhibé et brutalisé des paysans d'origine indienne.

Le week-end passé, des groupes d'étudiants ont en effet invectivé avec des termes racistes des paysans d'origine indienne fidèles au gouvernement; ils les ont ensuite contraints à s'exhiber sur la place du 25 Mai, à se déshabiller, à se mettre à genoux, à scander des slogans anti-gouvernementaux et racistes, et à demander pardon aux victimes des conflits de novembre 2007 où trois personnes ont été tuées et des centaines blessées.


Le ministre des Affaires étrangères David Choquehuanca Cespedes a
parlé d'une honte pour tout le pays. L'archevêque de Sucre, Mgr Jesus Perez, a appelé lundi 26 mai les parties la table des négociations. Des témoins oculaires se sont plaints que la terreur a envahi la ville. Le président de la République, Evo Morales, a dû, en raison de la situation tendue, renoncer à une visite à Sucre.

La crise politique en Bolivie s'est aggravée lorsque l'Assemblée constituante a adopté en décembre 2007, en l'absence de l'opposition, une nouvelle Constitution. En outre, plusieurs provinces ont empêché un référendum sur un statut d'autonomie. Lors de la première votation au début mai, les partisans de l'autonomie avaient recueilli environ 85% dessuffrages. Mais, seul un citoyen sur deux s'est rendu aux urnes, ce qui rendait le résultat peu crédible. Le président Morales a alors annoncé que lui-même et le préfet de la province voulaient un referendum sur la poursuite de leurs mandats politiques.

Dans toute la Bolivie, le référendum a provoqué des mobilisations massives d’ouvriers et de paysans. Santa Cruz est un département riche en terres fertiles et matières premières (gaz, pétrole, etc.). Le peuple s’est mobilisé par millions, dans la rue, pour rejeter les manœuvres des secteurs sociaux favorisés pour soustraire ce département à l’autorité du gouvernement central.

Le gouvernement bolivien a recouru le 25 mai aux actions du pouvoir judiciaire; si la plainte était rejetée, il dénoncerait auprès des organismes internationaux des droits de l’homme la violence déclanchée la veille à Sucre.

Le ministre Sacha Lorenti a rendu responsables les autorités du département du sud de Chuquisaca pour avoir distillé la haine et refusé de recevoir le président Evo Morales, à l’occasion du 199e anniversaire du Cri de la liberté de l’Amérique. Evo Morales devait assister à une manifestation populaire pour lancer des projets sociaux au profit de la région.

Il a aussi souligné que les affrontements à Sucre n’étaient pas isolés, et rappelé que les partis d’opposition et traditionnels ont pris la voie de la violence pour empêcher les transformations sociales en faveur des plus démunis. (source : Apic et KNA)

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