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du 21 au 24 juin 2008 (semaine 26)
 

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2008-06-24 - Europe
A LA VEILLE DE LA PRÉSIDENCE FRANÇAISE

A la veille de l’accession de la France à la présidence de l’Union Européenne et à l’initiative de la KEK, une délégation de la Conférence des Eglises d’Afrique, a rencontré un conseiller pour les affaires africaines à la Présidence de la République.

Cette délégation à l'initiative de la Conférence des Églises d'Europe, la KEK, était conduite par le secrétaire général de la CETA, le pasteur sud-africain Mvume Dandala.

Par l'intermédiaire de Bruno Joubert, conseiller pour les affaires africaines à la Présidence de la République, elle a fait savoir les insistances qui étaient les siennes.

1. Devant l’augmentation de la pauvreté en Afrique. Pour le pasteur Dandala : « L’engagement des pays industrialisés à consacrer 0,7 % de leur produit intérieur brut (PIB) à l’aide publique au développement est nécessaire ». Cette aide doit pouvoir atteindre les représentants des sociétés civiles, et pas seulement les gouvernements nationaux, afin de renforcer les infrastructures économiques, sociales et éducatives. Selon lui, « les produits africains devraient pouvoir accéder plus facilement au marché européen ».

2. Pour une meilleure gouvernance. Il est urgent de promouvoir des relations transparentes entre l’Europe et l’Afrique afin de lutter contre la corruption et promouvoir la démocratie. « Des outils doivent être crées afin de mesurer l’impact social de l’activité des multinationales en Afrique » a affirmé le pasteur Simon Dossou, président de l’Eglise protestante méthodiste du Bénin et co-président du Conseil œcuménique des Eglises pour l’Afrique.

3. A propos des changements climatiques. Pour Prosper Deh directeur du bureau de la CETA pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale : « L’Europe doit rester en pointe afin de promouvoir l’application des accords de Kyoto ». Pour lui, « Les pays d’Afrique affrontent des défis spécifiquement liés à l’environnement ». Par exemple, « les pays produisant le moins de CO2 sont souvent les plus frappés par les catastrophes naturelles. Faudrait-il envisager une aide spécifique pour y faire face ? ». La question du renforcement des capacités des pays africains afin de lutter contre les effets néfastes du réchauffement de la planète a été également soulevée.

4. Devant le problème des migrations. Pour Victoria Akapko, responsable à Nairobi (Kenya) des programmes Migrations et Femmes : « Nous comptons sur un assouplissement des lois afin de faciliter les allers-retours entre l’Europe et l’Afrique pour permettre aux personnes formées de retourner travailler en Afrique. Elles contribuent ainsi au développement de leur pays ». La question de « la fuite des cerveaux » depuis l’Afrique vers l’Europe et l’Amérique du Nord a aussi été abordée comme un « transfert de technologies » aux dépens des pays africains. La délégation a demandé au conseiller que les autorités françaises respectent la dignité des personnes lors des reconduites aux frontières et raccourcissent les délais inhumains de regroupement familial, de dix huit mois aujourd’hui, et favorisant l’immigration illégale.

Ces différents points ont été l’objet d’une écoute attentive de la part de Bruno Joubert. Tout en exposant la position de la France, il s’est engagé à relayer les interpellations présentées par la délégation.

Cette rencontre entre la KEK et la CETA, accueillie en France du 16 au 18 juin 2008, par la Fédération protestante de France (FPF) et le Service protestant de mission (Défap), marque l’importance qu’accordent les Eglises, tant en Europe qu’en Afrique, au renforcement des relations entre l’Union européenne et l’Afrique (EU-Africa stategy). A l’issue de cette rencontre, le président de la KEK le pasteur Jean-Arnold de Clermont a affirmé : « Il n’est pas possible d’envisager le travail à venir de la KEK sans une étroite relation avec les Eglises du continent africain ».(source : FPF)

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