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FlashPress - Infocatho
du 25 au 27 juin 2008 (semaine 26)
 

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2008-06-27 -
A VOUS LES RESPONSABLES DE NOS NATIONS


Les Conférences épiscopales des pays qui composent le G8 ont adressé, à l’approche du Sommet du G8, qui doit se tenir au Japon, une lettre à leurs responsables pour leur rappeler ce que devaient être les objectifs de cette rencontre.

" Nous vous adressons cette lettre, de la part des Conférences épiscopales catholiques, à vous qui êtes les responsables de nos nations respectives, pour vous appeler à renforcer vos engagements et vos actions en faveur de la lutte contre la pauvreté dans le monde et à aborder résolument la question des transformations climatiques planétaires.

" Comme l’a dit le Saint-Père, le pape Benoît XVI, lors de sa visite aux Nations-Unies en avril dernier : « Les questions de sécurité, les objectifs de développement, la réduction des inégalités au niveau local et mondial, la protection de l’environnement, des ressources et du climat, requièrent que tous les responsables de la vie internationale agissent de concert et soient prêts à travailler en toute bonne foi, dans le respect du droit, et à promouvoir la solidarité dans les zones les plus fragiles de la planète. Je pense en particulier à certains pays d’Afrique qui restent encore en marge d’un véritable développement, et qui risquent ainsi de n’expérimenter que les effets négatifs de la mondialisation."

" Notre responsabilité religieuse et morale en matière de protection de la vie humaine et de promotion de la dignité des êtres humains, nous conduit à nous soucier particulièrement des membres les plus pauvres et les plus vulnérables de la famille humaine, notamment de ceux qui vivent dans les pays en voie de développement. Du fait de son expérience au service des pauvres, l’Église catholique salue le fait que ce sommet porte particulièrement sur les questions du développement et de l’Afrique.

" Il est en effet capital que vous réaffirmiez et repreniez les engagements fondamentaux contractés à Gleneagles en 2005 et à Heiligendamm en 2007. En 2005, les pays les plus riches du globe ont promis de consacrer 50 milliards de dollars supplémentaires par an à l’aide au développement d’ici à 2010, dont la moitié à l’Afrique. Cet engagement doit être tenu et il faudrait en prendre d’autres dans les domaines de la santé, de l’éducation et de l’aide humanitaire. Le sommet des Nations-Unies de septembre 2008, sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement, sera une occasion unique de mobiliser plus largement la communauté internationale.

" La crise alimentaire mondiale qui ébranle principalement les pays les plus pauvres, et les terribles fléaux du VIH/SIDA, de la malaria et d’autres maladies, rend une action concertée encore plus nécessaire. Nous vous demandons de faire des propositions concrètes pour atténuer les effets de la crise mondiale sur les pays pauvres, améliorer la couverture sociale et l’investissement éducatif, et orienter vers des politiques commerciales équitables qui respectent la dignité de la personne humaine et son travail.

" Pour que ces mesures soient productives à long terme, il faut que les pauvres soient acteurs de leur propre développement. La promotion de ce qui peut leur permettre d’améliorer leur propre sort et de participer aux domaines économique, social, politique et culturel, fait donc partie des conditions préalables au développement.

" L’ordre du jour de votre Sommet comporte, une fois encore, le problème de la transformation climatique planétaire, question particulièrement importante qui, pour nous, hommes de foi, se fonde sur l’engagement à sauvegarder la création divine. En tant qu’évêques catholiques, nous sommes particulièrement soucieux des incidences que les évolutions climatiques peuvent avoir sur les pauvres.

" Ce sont les pauvres - c’est-à-dire ceux qui ont le moins contribué aux activités humaines aggravant l’évolution du climat mondial - qui risquent d’en supporter les effets les plus désastreux tels que les conflits mondiaux potentiels, l’augmentation des coûts énergétiques et les problèmes de santé. Ceci vaut en nos propres pays tout comme en Afrique et dans les autres pays en voie de développement. Il faudrait que le coût des mesures visant à éviter et à s’adapter aux terribles conséquences du changement climatique repose davantage sur les personnes et nations les plus riches qui ont le plus profité des effets nuisibles au développement, et ne soit pas supporté injustement par les pauvres."

Mgr Robert ZOLLITSCH, Président de la Conférence des Évêques d’Allemagne - Mgr James Vernon WEISGERBER, Président de la Conférence des Évêques du Canada - Cardinal André VINGT-TROIS, Président de la Conférence des Évêques de France - Mgr Peter Takeo OKADA, Président de la Conférence des Évêques du Japon - Mgr Joseph WERTH, Président de la Conférence des Évêques catholiques de la Fédération russe - Cardinal Francis GEORGE, Président de la Conférence des Évêques catholiques des Etats-Unis - Cardinal Angelo BAGNASCO, Président de la Conférence des Évêques d’Italie. (source : CEF)

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