Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 25 au 27 juin 2008 (semaine 26)
 

-
2008-06-27 - France
CES ÉGLISES DONT NOUS PARTAGEONS L'HÉRITAGE


Organisé à la demande de Christine Albanel, Ministre française de la Culture et de la Communication, un colloque intitulé "Églises des villes, églises rurales, un héritage en partage ?" s'est déroulé les 26 et 27 juin, à Paris.

Le programme de ce colloque rejoint des préoccupations actuelles qui concernent à la fois les relations de l’Église et de l’État français, des paroisses ou des associations diocésaines et des communes, des curés et des maires, du droit canonique et du droit civil, mais aussi l’utilisation des églises ou des lieux de culte à des fins culturelles (concerts, expositions, visites…).

Plus largement, la question de la désaffectation des églises est sous-jacente à ce sujet : il suffit de lire la presse de ces derniers mois pour constater que le thème est d’actualité !

L’organisation en avait été confiée au Comité du Patrimoine Cultuel du Ministère de la Culture et de la Communication dont la mission est de faire avancer la compréhension et la collaboration réciproques des autorités culturelles et cultuelles dans la connaissance, la sauvegarde, l’enrichissement, l’usage et la promotion de ce patrimoine.

A cette occasion, Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon, membre de la Commission doctrinale et de la Commission théologique internationale, le P. Norbert Hennique, directeur du service national d’Art sacré (SNPLS), et Mme Félicité Gasztowtt, conseillère juridique de la Conférence des évêques de France, sont intervenus au nom de la Conférence des évêques de France


« Le sujet ne laisse personne indifférent. Nous comptons tout mettre en œuvre pour que les églises restent vivantes, conformes à leurs destinations. L’affectation au culte est à comprendre de manière plus large », explique Mgr Minnerath. Encourager d’autres manifestations cultuelles que la messe, comme le chapelet, la liturgie des heures…, est une première piste.

L’archevêque de Dijon poursuit : « Nous souhaitons une ouverture culturelle. Il est possible, au coup par coup, d’accueillir dans une église un concert, une exposition, une conférence, si l’activité est compatible avec la nature du lieu. » L’accord du curé affectataire, le caractère ponctuel de l’animation et le respect du site encadrent cette deuxième piste. Quant à la valorisation du patrimoine auprès des touristes, « c’est la meilleure introduction au mystère que l’Église incarne. La statuaire, les tableaux illustrent la foi célébrée dans le lieu », assure Mgr Minnerath.

La défense des églises dépasse largement le cercle des pratiquants. Toutes ne peuvent être classées monuments historiques, mais de nombreuses associations citoyennes s’organisent. « Le bâtiment fait partie de la vie locale, il est une sorte d’âme dans le village, la mémoire collective, le témoin de grands moments », note le P. Hennique. Il insiste : « Nous avons tous à le faire vivre, l’entretenir et le transmettre. »

Exception française, la loi de 1905 fait de l’État et des collectivités locales les propriétaires des lieux de cultes construits avant cette date, soit 90 à 95 % des cathédrales, églises et chapelles, que la nation se charge d’entretenir. En tant que "propriétaire", elle met ces édifices à la disposition des fidèles et des pasteurs qui en sont les « affectataires », les "locataires" d'une certaine manière.

Le nombre de clochers à restaurer face à la création d’une seule nouvelle paroisse pour parfois tout un canton, place les maires dans des options budgétaires délicates. Si, depuis l’an 2000, les cas de « désaffectations » ne se comptent que sur les doigts d’une main, des églises ont néanmoins été détruites. (source : CEF)

Retour aux dépèches