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du 28 juin au 1 juillet 2008 (semaine 27)
 

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2008-07-01 -
CETTE VOIE DU CONCILE QU'ON NOUS IMPOSE N'EST PAS LA NÔTRE

La Fraternité Saint-Pie X, fondée par Mgr Lefebvre, ne semble pas avoir pleinement l'intention de répondre à "l'ultimatum" que lui aurait posé le Vatican pour tirer un trait sur le schisme provoqué il y a vingt ans par le mouvement catholique intégriste.

C'est ce qu'a déclaré à la presse, le 27 juin, l'abbé Alain Lorans, porte-parole de la Fraternité sacerdotale. "La Fraternité n'a pas l'intention de répondre à cet ultimatum". Il n'y aura donc aucun communiqué à ce sujet. "Nous n'envisageons pas d'accord pratique ou canonique avant d'avoir traité des questions doctrinales qui se posent depuis Vatican II".

La violence des propos des évêques semble bien marquer un point de non-retour.

"Mgr Bernard Fellay est surpris par le décalage existant entre la procédure d'ultimatum et le contenu de cet ultimatum qui reste très imprécis", a ajouté l'abbé Lorans. Selon DICI, le supérieur général de la Fraternité, Mgr Fellay aurait répondu le jeudi 26 juin par une lettre aux autorités vaticanes.

"La Fraternité Saint-Pie X, écrit l'abbé Lorans dans le numéro 177 de DICI, la Fraternité n’a pas la prétention d’exercer un magistère supérieur à celui du Saint Père, ni ne cherche à s’opposer à l’Eglise. A la suite de son fondateur, elle entend transmettre ce qu’elle a reçu, c’est-à-dire « ce qui a été cru toujours, partout et par tous ». Elle fait sienne la profession de foi que Mgr Marcel Lefebvre adressait à Paul VI, le 24 septembre 1975 : « C’est à son Vicaire que Jésus-Christ a confié la charge de confirmer ses frères dans la foi et qu’Il demande de veiller à ce que chaque évêque garde fidèlement le dépôt, selon les paroles de saint Paul à Timothée ».

"C’est en ce sens, ajoute DICI, que Mgr Fellay a répondu à l’ultimatum dans une lettre au pape Benoît XVI, le jeudi 26 juin 2008. Le cardinal Castrillón Hoyos a simplement accusé réception de cette réponse, le lendemain. Jusqu’à plus ample informé, il ne sera pas fait de commentaire."

La proposition faite par le Vatican à la Fraternité Saint-Pie X de souscrire à cinq conditions pour tirer un trait sur le schisme intervenu il y a vingt ans ne rencontre pas l'adhésion de Mgr Alfonso de Galarreta, l'un des quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre, qui, dans son homélie prononcée à Écône lors de la cérémonie d'ordination le vendredi 27 juin, a déclaré, à propos de cet "ultimatum" du Vatican: "Pour nous, c'est une volonté de nous effrayer, de faire pression pour un accord purement pratique. Cette voie que l'on veut nous imposer est une voie morte et nous ne la suivrons pas".

Pour l'évêque argentin, les questions de fond (doctrine, liturgie, appréciation du concile Vatican II) doivent être abordées, avant les questions pratiques comme le futur statut juridique des traditionalistes réintégrés.

Il en est de même pour Mgr Richard Williamson : " L'obéissance au pape est un faux problème... Le problème, c'est la curie moderniste, fille du concile Vatican II". Ainsi dénonce-t-il également : la liturgie moderne et d'autres réformes de Vatican II (1962-1965) comme "l'oecuménisme, la collégialité, le modernisme et surtout le dialogue interreligieux (avec les juifs et les musulmans)".

Il pose comme condition l'élimination " complète du missel de Paul VI", celui de la messe dite moderne. "L'Eglise est en guerre," conclut-il et d'ajouter :" je souligne le mot "guerre", entre le traditionalisme sain et le modernisme post-conciliaire".

..." Nous ne pouvons nous engager à trahir la profession de la Foi ni nous laisser embaucher dans une entreprise de démolition. Notre réponse au Saint Père est donc de suivre les étapes avec les préalables connus et une confrontation doctrinale. Ceci va induire cette réponse : Soit une pause ou une stagnation dans nos contacts avec Rome, soit une condamnation nouvelle et on se demande bien laquelle, soit un retrait des excommunications."

" Si l'Église nous veut de nouveau avec elle, nous demandons qu'elle retourne à son passé glorieux. Nous n'accepterons jamais Vatican II."

Rappelons que Benoît XVI avait reçu Mgr Fellay en août 2005. En juin 2007, il a publié un décret pour autoriser largement la célébration de la messe ancienne en latin dite "tridentine" considérée comme la seule valide par la fraternité Saint Pie X.

"Sans désespérer, sans impatience, nous constatons que le temps d’un accord n’est pas encore venu", écrivait le 14 avril 2008 Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X basée à Menzingen, dans le canton de Zoug. Il ajoutait alors : "Il serait très imprudent et précipité de se lancer inconsidérément dans la poursuite d’un accord pratique qui ne serait pas fondé sur les principes fondamentaux de l’Eglise, tout spécialement sur la foi."

Le mouvement de Mgr Lefebvre compterait quelque 100.000 personnes en France et 600.000 dans le monde, à travers tous les continents, selon l'abbé Lorans.
(information : DICI)

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