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du 28 juin au 1 juillet 2008 (semaine 27)
 

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2008-07-01 -
DES MOTS DÉPASSÉS... UNE VISION ERRONÉE

Le 26 juin dans l'Osservatore romano, Mgr Guido Marini, le maître des cérémonies pontificales a voulu répondre aux objections élevées contre certaines des décisions du Pape en matière liturgique, avec des nuances qui n'entrainent pas toute l'adhésion.

Plus qu'un "épisode" liturgique, c'est l'essentiel de la Divine liturgie de l'Église qu'il faut prendre en compte. Mgr Marini le souligne dans les réponses qu'il apporte afin de ne pas s'arrêter sur une vision partielle des décors, des costumes ou des déroulements liturgiques :

"
Le plus important, dit-il, c’est que tout concoure à ce que la célébration liturgique soit vraiment celle du mystère sacré, du Seigneur crucifié et ressuscité qui se fait présent dans son Eglise en renouvelant le mystère du salut et en nous appelant, dans la logique d’une participation authentique et active, à partager, jusqu’aux conséquences extrêmes, sa vie, qui est une vie de don d’amour au Père et aux frères, une vie de sainteté."

Il souhaite donc qu'on n'utilise pas des "clichés" rapides, réducteurs et succincts pour aborder un tel sujet. A ceux qui accusent Benoît XVI de vouloir "imposer ainsi des modèles préconciliaires", Mgr Marini répond: :

..." Des mots comme "préconciliaires" et "postconciliaires", qu’utilisent certaines personnes, appartiennent selon moi à un langage désormais dépassé. S’ils sont employés avec l'intention d’indiquer une discontinuité dans le cheminement de l’Eglise, je pense qu’ils sont erronés et typiques de visions idéologiques très réductrices. Il y a "des choses anciennes et des choses nouvelles" qui font partie du trésor de l’Eglise de toujours et qui doivent être considérées comme telles."

" Le sage sait retrouver les unes et les autres dans son trésor, sans recourir à des critères qui ne soient pas évangéliques et ecclésiaux. Tout ce qui est nouveau n’est pas vrai; de même que tout ce qui est ancien ne l’est pas non plus. La vérité traverse l'ancien et le nouveau, c’est vers elle que nous devons tendre sans idées préconçues."

Pour ce qui est de l'orientation liturgique de l'autel, la réponse est nuancée.

" Quand il devient souhaitable de célébrer à l’ancien autel, où l’on conserve d’ailleurs l’orientation exacte de la célébration liturgique, il n’y a pas lieu de s’étonner: Il suffit de se rendre le matin à la basilique Saint-Pierre pour voir que de nombreux prêtres célèbrent selon le rite ordinaire né de la réforme liturgique mais sur des autels traditionnels et donc orientés comme celui de la Chapelle Sixtine."

L'on peut en effet nuancer cette affirmation par l'histoire de la liturgie latine. Ce sont les messes de dévotion des moines à partir du XIème siècle qui ont établi cette coutume. La tradition romaine, respectée dans les basiliques majeures de Rome, maintient aujourd'hui encore la célébration pontificale au milieu de l'assemblée, le presbyterium étant dans l'abside et les fidèles tournés en effet vers l'Orient, et le célébrant au centre de cette célébration

Enfin à propos de la communion des fidèles, il précise la différence entre le sacrement et le juridique :" A ce sujet, il ne faut pas oublier que la distribution de la communion dans la main reste à ce jour, du point de vue juridique, un indult par rapport à la loi générale, accordé par le Saint-Siège aux conférences épiscopales qui en ont fait la demande."

Il note seulement qu'e
lle va devenir "une pratique habituelle dans les célébrations pontificales". "On
pourrait peut-être y voir aussi une préférence pour l'utilisation de cette modalité de distribution qui, sans rien enlever à l'autre, met mieux en lumière la vérité de la présence réelle dans l'Eucharistie, aide la dévotion des fidèles, facilite l’accès au sens du mystère. Autant d’aspects que notre époque doit, d’un point de vue pastoral, souligner et récupérer de toute urgence".

(Information : Osservatore romano)

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