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du 28 juin au 1 juillet 2008 (semaine 27)
 

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2008-07-01 -
SCISSION, DISSIDENCE OU SCHISME DANS LA COMMUNION ANGLICANE

Dans une déclaration publiée le 29 juin, quelque 300 évêques et archevêques ont annoncé la création d'une nouvelle Communion qui aura son propre clergé et ses séminaires, contestant l'autorité du chef de l'Eglise anglicane, l'archevêque de Cantorbéry.

La Conférence a été convoquée par un groupe d'archevêques et d'évêques, provenant essentiellement d'Afrique et d'Australie, suite au désaccord intervenu au sein de la Communion anglicane, après la consécration en 2003, par l'Eglise épiscopalienne des Etats-Unis, du révérend V. Gene Robinson, père divorcé ouvertement homosexuel, en tant qu'évêque de l'Etat du New Hampshire.

A l'issue de ce sommet dissident qui s'est tenu à Jérusalem du 22 au 29 juin
, ils y dénoncent la ligne libérale envers l'homosexualité et un "déclin spirituel" et, pour cette raison, ils annoncent la création d'"une Eglise dans l'Eglise", destinée à faire avancer la réforme de l'intérieur.

Les participants ont en effet écarté l'idée d'une rupture totale avec la Communion anglicane mondiale mais annoncé la formation d'un Conseil des primats, qui doit être constitué dans un premier temps des responsables des Eglises anglicanes du Kenya, du Nigeria, du Rwanda, du cône sud de l'Amérique latine, de l'Ouganda et de l'Afrique de l'Ouest.

"Notre groupe ne rompt pas avec la Communion anglicane", ont-ils indiqué. "Tout en reconnaissant la nature de Cantorbéry en tant que siège historique, nous n'acceptons pas que l'identité anglicane soit forcément déterminée à travers la reconnaissance de l'Archevêque de Cantorbéry."

Ces évêques ayant assisté à la rencontre ont déclaré qu'ils ne participeraient pas à la Conférence de Lambeth, qui, tous les dix ans, réunit les évêques anglicans du monde entier, et qui s'ouvre en juillet en Angleterre. Ils affirment ne pas souhaiter participer à une réunion où seraient présents ceux qui consacré l'évêque Robinson.

Les organisateurs de la conférence ont indiqué que leur déclaration était le "signal du passage de la plupart des anglicans pratiquants du monde à une réalité postcoloniale", dans laquelle l'archevêque de Cantorbéry n'est pas le seul arbitre de ce que signifie être anglican.

Les "dissidents", qui disent représenter 35 millions de fidèles soit presque la moitié des Anglicans dans le monde, affirment cependant que leur initiative n'est pas un schisme.

L'Eglise anglicane subit de profondes divisions depuis l'ordination et la consécration en 2003 de Gene Robinson, un Américain ouvertement homosexuel, comme évêque du New Hampshire.

La plupart des évêques africains et de nombreux autres anglicans conservateurs contestent la ligne libérale envers l'homosexualité de l'archévêque de Canterbury et accusent certains religieux occidentaux de diffuser un "faux évangile" et estiment que l'Eglise anglicane n'a pas su faire respecter les "principes moraux bibliques" qu'elle avait réaffirmés en 1998.

La déclaration de Jérusalem rejette "l'autorité des Églises et des dirigeants qui ont renié la foi orthodoxe en parole ou en action".
Cette déclaration remet ainsi en cause radicalement la primauté de Cantorbery, siège historique de l'anglicanisme.

Un conseil des primats, formé de six religieux, cinq africains et un sud-américain, doit devenir la plus haute autorité de cette Eglise dissidente, qui ne reconnaît plus la primauté de l'archevêque de Cantorbery.

Lundi soir 30 juin, l
'archevêque de Cantorbery les a mis en garde contre les risques que leur initiative fait courir à l'Eglise anglicane.Le Dr
Rowan Williams, primat de la Communion anglicane, salue la contribution des religieux mais souligne que "les propositions de Gafcon (la Conférence pour un futur anglican mondial, appellation du sommet de Jérusalem, ) pour avancer sont problématiques à plusieurs égards".

"Et j'appelle ceux qui les ont avancées à réfléchir attentivement aux risques encourus", demande-t-il. "Il ne suffit pas de contester les structures existantes de la communion. Si elles ne fonctionnent pas efficacement, le défi est de les renouveler plutôt que d'improviser des solutions (...) qui vont continuer par créer plus de problèmes qu'elles n'en résoudront", relève-t-il.

Dans le même temps, plus de 1.3000 religieux anglicans, dont 11 évêques, ont adressé une lettre à l'archevêque de Canterbury et celui de York dans laquelle ils menacent de faire défection si les femmes sont consacrées évêques. Parmi les signataires on compte 60% officiants qui disent ne pas accepter cette nouvelle mesure concernant les femmes que si ces dernières officient séparées des hommes.

"Nous nous demanderons inévitablement si nous pouvons en conscience continuer à être pasteurs, évêques, prêtres et diacres dans l'Eglise d'Angleterre qui a été notre maison", écrivent les 1.333 signataires. (source : ENI)

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