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du 14 au 20 juillet 2008 (semaine 29)
 

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2008-07-20 - RD Congo
IL EST TEMPS DE NOUS RÉVEILLER

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 Nous sommes encore loin du rêve de réaliser un Congo plus beau qu’avant", affirment les évêques de la République Démocratique du Congo dans le message intitulé « il est temps que nous nous réveillions. »

Au terme de leur Assemblée plénière, les évêques ont publié ce message dans lequel ils tracent un bilan des conditions politiques et sociales du pays.

Se référant aux paroles de l’hymne national (« Fonder par le travail un pays plus beau qu’avant »), la Conférence épiscopale souligne que les conditions de vie de la population locale sont encore dramatiques, et que le rêve qu’un Congo meilleur est encore loin d’être réalisé, décrivant "le spectacle d’un Congo où la population est de plus en plus abattue, appauvrie, jetée dans une misère sans fin, continue à voir tout en noir et demande désespérément : « Jusqu’à quand cette souffrance ? »"

Une situation qui impose “un changement de mentalité et l’adoption de réformes profondes, en particulier structurelles”.

Le Congo, estiment les évêques, a les capacités de sortir de la crise. "En particulier grâce aux nouvelles institutions issues d’un processus démocratique, à la présence de ressources humaines de grande qualité, et de ressources naturelles d’une immense valeur."

Ces ressources doivent cependant être utilisées de façon équitable et harmonieuse pour permettre le développement du pays entier. Les évêques soulignent en effet que le programme pour la construction de nouvelles infrastructures doit être étendu à toutes les régions du Congo, sans créer de zones privilégiées au détriment d’autres.

Parmi les maux qui freinent le développement du Congo, les évêques mentionnent la corruption, la misère sociale, la faiblesse de l’autorité de l’Etat et l’insécurité. Sur ce dernier point, le message rappelle que le Pape Benoît XVI lors de sa rencontre avec le Président congolais Joseph Kabila, avait abordé la question de l’insécurité du Nord et du Sud du Kivu, des régions de l’Est du pays où la guerre civile n’est jamais totalement terminée.

Un grand espoir pour une solution positive de la crise des régions de l’Est du pays avait été suscité par la Conférence de Goma, de janvier dernier, au terme de laquelle toutes les forces présentes dans la région s’engageaient à ramener la paix. Un engagement pas encore respecté, rappellent les évêques, car plusieurs groupes armées continuent à brimer la population civile et à commettre des viols en masse.

Parmi les groupes de guérilla qui attaquent même les structures de l’Eglise il y a l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) ougandaise. Les conditions d’insécurité et la faiblesse de l’autorité de l’État permettent à des intérêts étrangers d’exploiter les richesses naturelles congolaises sans payer le prix juste aux populations locales.

" Nous sommes convaincus- écrivent les évêques- de l’urgence impérieuse de faire face aux problème de l’exploitation irrégulière, illégale, massive et abusive, des ressources minières et forestières de notre pays. Au lieu de contribuer au développement de notre population, les minéraux, le pétrole et la forêt sont devenus la cause de nos maux."

Après avoir présenté une série de recommandations pour faire sortir le Congo de la crise (y compris la publication par l’Eglise catholique d’un « vademecum du citoyen congolais pour la gestion des ressources naturelles »), les évêques concluent en rappelant que l’espérance chrétienne est fondée sur le fait que « l’histoire présente n’est pas fermée sur elle-même, mais est ouverte au Règne de Dieu... Dieu n'abandonne point un peuple qui se ressaisit ». (source : Agence Fides)

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