Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 14 au 20 juillet 2008 (semaine 29)
 

-
2008-07-20 -
LA CONFÉRENCE DE LAMBETH ET LA COMMUNION ANGLICANE

C’est par quatre jours de retraite que les 650 évêques anglicans ont commencé leur Conférence de Lambeth, qui s’ouvre dans la cathédrale de Cantorbéry, et c’est seulement le 20 juillet que débutera, jusqu'au 3 août, le travail en ateliers et en assemblée.

" Nous avons voulu que les évêques puissent d’abord prier au calme en profitant des offices à la cathédrale et des jardins, pour faire une expérience d’unité dans l’église-mère de l’anglicanisme", explique le Rev. Robert Willis, doyen de la cathédrale de Cantorbéry, qui a préparé le programme avec le Dr Rowan Williams, archevêque de Cantorbéry et primat de la Communion anglicane.

Deux causes majeures menacent en effet la communion entre les 38 Églises (ou provinces) anglicanes. D’une part, la question homosexuelle, depuis l’ordination en 2003 par l’Église épiscopalienne américaine (Ecusa) d’un évêque ouvertement homosexuel, Gene Robinson. D’autre part, la polémique qui dure depuis 1992 autour de l’accès des femmes à l’épiscopat.

" La crise est sans précédent depuis la Réforme", pouvait-on lire dans le Times du 1er juillet. Cette crise se manifeste déjà par l’absence de 150 évêques. Ainsi, les évêques du Nigeria (menés par le Dr Peter Akinola), de l’Ouganda, du Kenya et du Rwanda, mais aussi l’archevêque de Sydney, le Dr Peter Jensen, et même l’évêque anglais de Rochester, le Dr Michael Nazir­Ali

Lambeth 2008 pourrait bien être le lieu d’un schisme. Une perspective qui n’apparaît d’ailleurs pas si angoissante à bon nombre de res­ponsables anglicans. « Le schisme a déjà eu lieu entre conservateurs majoritaires et libéraux américains. Or, la Communion anglicane a survécu et elle continuera de survivre avec pragmatisme », estimait début juin lord Carey, ancien archevêque de Cantorbéry.

" Il est parfaitement clair, dit-il, que le vrai sujet de Lambeth est la déchristianisation et la désin­tégration sociale qui ne cessent de croître, tandis que l’islam relance l’intérêt pour le religieux."

Selon certains observateurs, on court le risque de voir la question  "Gene Robinson" monopoliser la Conférence. Si ce scénario se réalisait, ce serait une tragédie, ont affirmé des responsables d'Eglise. "Je pense que certains anglicans en ont marre des questions qui divisent l'Eglise", a déclaré l'évêque Nick Baines, de Croydon, dans le sud de l'Angleterre.

Rappelons que la Conférence de Lambeth a été précédée en juin par une réunion à Jérusalem d'un millier de responsables anglicans, parmi lesquels beaucoup d'Africains, dont quelque 300 évêques, qui ont mis en place un nouveau réseau mondial pour défendre les valeurs de ce qu'ils nomment l'anglicanisme biblique traditionnel. La réunion, intitulée Conférence mondiale sur l'avenir des anglicans, a été largement perçue comme une Conférence de Lambeth "alternative".

Suite à la réunion de Jérusalem, des évêques du Nigeria, de l'Ouganda, du Kenya et du Rwanda, mais aussi des Etats-Unis et même d'Angleterre ont décidé de boycotter la Conférence de Lambeth qui s'achèvera le 3 août.

Interrogé sur son sentiment concernant la désunion de la Communion anglicane, le cardinal Cormac Murphy-O'Connor, chef de l'Eglise catholique en Angleterre et au Pays de Galles, a déclaré: "Nous ne nous réjouissons vraiment pas. Cette situation cause du tort à la réputation du christianisme". (source : ENI)

Retour aux dépèches