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du 21 au 27 juillet 2008 (semaine 30)
 

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2008-07-27 -
COMMENT LIRE L'ENCYCLIQUE "HUMANAE VITAE".

Le directeur de la rédaction de l’Osservatore Romano, l’historien Gian Maria Vian, vient de rappeler, le 25 juillet, la crise qui a suivi la publication de l’encyclique Humanae vitae il y a quarante ans.

"Une opposition sans précédent à l’intérieur même de l’Eglise catholique", écrit-il, reconnaissant ainsi que, prenant la décision de condamner les moyens de contraception, Paul VI est même allé contre l’avis d’un certain nombre de cardinaux, réunis au sein des commissions pontificales, qui, au terme de 5 années de travaux, avait préconisér des assouplissements de la doctrine, allant jusqu'à l’inverse de ce que Paul VI décida en fin de compte.

" Rarement un texte de l’histoire récente du Magistère est devenu à ce point signe de contradiction comme cette encyclique, que Paul VI a écrit à partir d’une décision qui fut pour lui profondément douloureuse", notait en 1995 le cardinal Ratzinger.

Contradiction portée, jusque dans les plus hauts rangs de l’Eglise. Dans ses mémoires, le cardinal Roger Etchegaray, parle ainsi du « premier schisme après le concile », un schisme « silencieux, mais qui a fragilisé partout l’autorité du magistère ».

Le 8 novembre 1968, les évêques de France, réunis en assemblée plénière à Lourdes, prirent soin de publier une note pastorale accompagnant l’encyclique "Humanae vitae" qui, en bien des points, rejoint ce que Benoît XVI en disait le 10 mai 2008, aux participants du Congrès international organisé par l’Université pontificale du Latran .

Il est bon de relire l'approche pastorale des évêques de France en novembre 1968.

..." Pour autant, nous ne saurions prêter trop d’attention à la souffrance de consciences divisées entre leur volonté de fidélité à l’enseignement du Pape et les difficultés quasi insurmontables auxquelles elles se heurtent, ainsi qu’un malaise de ceux qui, au terme d’études sérieuses, étaient parvenus à des conclusions différentes. Nous voudrions aider ces hommes de bonne volonté à comprendre la pensée du Saint-Père et à retrouver la paix du cœur."

..."
On ne saurait méconnaître les difficultés d’application de cet enseignement. Les unes sont dues au progrès lui-même ainsi la médecine a réussi à diminuer considérablement la mortalité infantile; l’approfondissement du rôle de l’amour et de la sexualité dans la vie des individus et des couples, de même qu’une plus grande attention à la condition de la femme, ont renouvelé les données du problème.

Les autres viennent des déficiences de notre société c’est la fragilité de nombreux foyers, l’étroitesse de leurs ressources économiques, les conditions de travail et de logement, la séparation fréquente des époux, les exigences de l’éducation, le souci de l’avenir."

..."
Il arrive que des époux chrétiens se reconnaissent coupables de ne pas répondre aux exigences que précise l’Encyclique. Que leur foi et leur humilité les aident à ne pas se décourager. Qu’ils soient convaincus que les défaillances d’époux, par ailleurs généreux dans leur vie personnelle et apostolique, ne sont pas d’une gravité comparable aux fautes des couples qui méprisent cet enseignement et se laissent dominer par l’égoïsme et la recherche du plaisir. Ils ne doivent pas s’éloigner des sacrements, bien au contraire."

...
" La contraception ne peut jamais être un bien. Elle est toujours un désordre, mais ce désordre n’est pas toujours coupable, écrivent encore les évêques. Il arrive, en effet, que les époux se considèrent en face de véritables conflits de devoirs". En envisageant le conflit de devoirs, l’épiscopat rappelle l’enseignement traditionnel de l’Église : devant "deux maux", les époux devront "rechercher devant Dieu (...) quel devoir est majeur".

..." Sans jamais perdre de vue la mission que Dieu leur a confiée et qu’ils aiment humblement, ils entendront comme il convient et avec reconnaissance la parole que saint Augustin, en d’autres circonstances, adressait aux fidèles de son temps « Paix aux époux de bonne volonté!"

..." Ils remarqueront d’ailleurs que le sentiment d’être écartelé entre des obligations contraires se rencontre, sous un aspect ou sous un autre, dans l’existence de presque tous les ménages; qu’il faille concilier le bien physique et moral d’un conjoint avec celui de l’autre, le bien des enfants avec celui des parents et même le bien de chacun des enfants avec celui des frères et sœurs, ou le devoir de l’engagement avec les exigences du foyer. Là aussi des options entre de graves devoirs s’imposent
souvent.""

..." C’est en somme l’expérience douloureuse de la condition humaine : elle permet de mieux comprendre tant de drames analogues en de multiples domaines, médicaux, sociaux, syndicaux, économiques, politiques, internationaux... Chrétiens, nous n’ignorons pas que c’est notre monde tout entier qui, malgré sa participation à la résurrection du Christ, n’est pas encore délivré de la contradiction et de la mort. Seul le dernier avènement du Christ dans la gloire fera surgir « un ciel nouveau et une terre
nouvelle » (Apoc. 21, 1) accordés de toutes parts à un homme qui aura enfin reçu le don plénier de l’unité intérieure."

..."
Ce que le Pape crie à l’humanité, c’est que l’homme est créé à l’image de Dieu. Rien de pleinement humain ne peut être résolu par les seules techniques : l’amour est de l’ordre du mystère, et doit être abordé avec l’infini respect dû à la personne humaine." (texte intégral : CEF)

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