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2008-07-27 -
LA SITUATION ECCLÉSIALE EN UKRAINE

A la veille de la visite à Kiev du patriarche oecuménique Bartholomée I, le Saint Synode de l’Eglise orthodoxe ukrainienne (juridiction du Patriarcat de Moscou) a publié trois déclarations pour clarifier la situation ecclésiale en Ukraine.

L'une à l’adresse des autorités politiques de l’Ukraine, une autre pour l’Eglise non canonique qui se dit «Patriarcat de Kiev» ( UOC-KP), une troisième pour l’autre entité ecclésiale non canonique en Ukraine (UAOC). Toutes trois elles appellent au statut canonique orthodoxe et mettent en garde de ce que pourrait induire les deux Églises ukrainiennes, qui se sont autoproclamées, tant de la visite du Patriarche oecuménique que des intentions du gouvernement ukrainien.

Ces déclarations étaient nécessaires au moment où, le 26 juillet, le président ukrainien demande au patriarche de Constantinople de créer une Église nationale krainienne. .

Le Synode écrivait en effet le 16 juillet : " Etant consciente de la nécessité de la résolution rapide du schisme en Ukraine, l'Église orthodoxe ukrainienne est prête pour un dialogue constructif et pour la coopération avec toutes les parties intéressées, en incluant des représentants des organisations ecclésiales qui ne sont pas en communion avec l'orthodoxie universelle.
En même temps, le dialogue, pour être constructif et amener le résultat désiré - l'unification de tous les fidèles orthodoxes de l'Ukraine dans une Église - doit être tenu selon certains principes, à savoir conformes aux règles canoniques de l'Église orthodoxe universelle."

Ces principes ont été plus d’une fois évoqués dans les différents documents et les déclarations de notre Église et là notre position reste inchangée. Notre insistance à nous en tenir aux règles canoniques pour mettre fin au schisme n'est pas guidée par une attitude rigoriste à l’égard de nos frères et sœurs qui demeurent à l'extérieur de l'Église canonique, mais par la conscience que leur non respect suscitera une nouvelle fragmentation de l’orthodoxie ukrainienne, en effet dans la conscience de beaucoup de personnes cela effacerait la frontière entre ce qui est admissible et ce qui est inadmissible dans l'Église de Christ.

" Si nous approuvons, dans la déclaration, l'intention de chercher des chemins de compréhension réciproque et pour surmonter le schisme, nous ne pouvons pas valider certaines des thèses et des suggestions... en particulier, nous ne pouvons pas accepter la thèse que la déclaration d'indépendance politique de l'Ukraine implique l'indépendance de l'Église ukrainienne."

" Le statut canonique de l'Église doit être considéré en regard de l’intérêt ecclésiologique et non pas seulement pour des raisons politiques - ce statut ne doit pas être déterminé par les facteurs publics et politiques, mais par l'Église elle-même : son épiscopat, son clergé et ses fidèles."

..." En même temps, il faut être attentif au fait que ce changement du statut canonique de l'Église orthodoxe ukrainienne est possible seulement s’il y a unanimité sur cette question parmi l'épiscopat, le clergé et les laïcs. Or, dans notre Église aujourd'hui des idées différentes concernant son avenir coexistent. En plus, le changement du statut de l'UOC ne peut pas prendre effet sans l’accord du patriarche de Moscou et de toute la Russie et des autres primats des Églises orthodoxes locales."

... " Un certain nombre d'Églises croit que cela relève de la prérogative du patriarche de Constantinople et d'autres Églises estiment que cette question est de la compétence de l'Eglise patriarcale mère (kyriachal) avec le consentement des autres Églises locales." En l'occurence le Patriarcat de Moscou.

La visite du Patriarche oecuménique Bartholomée, à l'occasion du 1020e anniversaire du baptême de la Rus, se déroulera du 25 au 27 juillet. Le 25 juillet, il célèbrera les vêpres dans la cathédrale Sainte Sophie à Kiev. En tant que premier dans l'ordre hiérarchique des primats des Eglises orthodoxes, il présidera les célébrations religieuses durant son séjour et rencontrera le patriarche russe Alexis II et le président ukrainien Victor Yushchenko.

Le 23 juillet, le Saint Synode ukrainien écrivit au Patriarche oecuménique une longue lettre pour mettre au clair les conditions de sa venue à Kiev.

..." Nous exprimons notre gratitude et notre respect pour l'attention de votre toute sainteté pour le destin de l'orthodoxie ukrainienne. Mais nous considérons que toute initiative pour régler le schisme ecclésial en Ukraine doit se faire avec l'accord de notre Eglise, car elle est la seule Eglise orthodoxe reconnue en Ukraine dans l'ensemble des Eglises locales."

" L'Eglise orthodoxe ukrainienne est l'une des plus importantes Eglises orthodoxes dans le monde. Elle a d'anciennes traditions traditions d'autonomie. Aujourd'hui, ces traditions se rétablissent avec vigueur en dépit des conditions d'existence difficiles pour notre Eglise actuellement. Depuis 1991, l'Eglise orthodoxe ukrainienne est autonome (...) au sein du Patriarcat de Moscou.

..." Nous sommes persuadés que l'Eglise orthodoxe ukrainienne peut résoudre elle-même ses problèmes internes. L'aide des autres Eglises locales ne doit pas se transformer en interférence dans les affaires intérieures de notre Eglise. Toutes les actions inconsidérées peuvent entraîner non seulement l'accroissement de la confrontation interconfessionnelle, mais aussi devenir une grave menace pour l'unité de l'orthodoxie universelle. " (source : Orthodoxie)

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