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du 28 juillet au 3 août 2008 (semaine 31)
 

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2008-08-03 - El Salvador
L'ÉGLISE S'OPPOSE À UNE EXPLOITATION MINIÈRE


L’Eglise et plusieurs secteurs sociaux et universitaires du pays et de la coopération internationale sont préoccupés par les pressions publiques que certaines entreprises extractrices de minéraux ont intensifié pendant ces dernières semaines.

Parmi ces organismes figurent d’abord la Conférence épiscopale du Salvador, l’Université centroaméricaine “José Simeón Cañas” (UCA) et son Institut des Droits de l’Homme (IDHUCA), l’Agence de Coopération pour le développement durable Oxfam América, la Table Permanente de Gestion des Risques, le Forum National de l’Eau et la Table Nationale de source du Secteur minier métallique, qui regroupe plus d’une centaine d’institutions et d’organisations citoyennes qui travaillent pour défendre l’écosystème.

Selon la communication de la Caritas-Salvador, “en proposant de faire pression sur le gouvernement pour obtenir des permis d’exploitation des métaux précieux, les compagnies d’extraction intensifient une campagne de propagande anonyme, avec des messages illusoires et discriminatoires qui offensent la dignité humaine et violent les principes élémentaires de l’éthique publicitaire”.

De plus, elles “dénigrent ceux qui lancent l’alerte sur les dangers du secteur minier”: l’archevêque du Salvador, Fernando Sáenz Lacalle, et Mgr Richard Antall, l’un de ses plus proches collaborateurs, de même que le recteur de l’UCA, le Père José María Tojeira sont la cible spéciale de leurs attaques. Cette campagne dénigrante incite en outre à la violence.

Face à cette situation, les signataires exigent que les autorités compétentes “enquêtent et poursuivent en justice les dirigeants des compagnies d’extraction qui trompent la population avec le ‘secteur minier vert’ inexistant ” et que le gouvernement rejette cette industrie, “vu sa menace environnementale, sociale et économique pour le Salvador”.

Les nombreuses critiques se basent sur le rapport désavantageux coût-bénéfice, où les apports économiques réduits et temporaires ne compenseraient pas les énormes dommages environnementaux, les conflits sociaux et les pertes dans la productivité que l’extraction d’or et d’argent provoquerait. De plus la pollution de l’eau, de l’air et du sous-sol, constitue une grave violation au droit à un écosystème sain et met en danger le droit à la vie. L’autre alarme est représentée par le fait que les 29 projets en phase de réalisation sont situés dans la zone Nord, sur le bassin du Fleuve Lempa, et toucheraient la réserve principale stratégique d’eau du pays.

“C’est pourquoi nous exprimons notre refus et nous convoquons toute la société afin que, avec l’Eglise catholique et le reste des organismes qui participent à cet effort, nos défendions l’eau, l’écosystème et la vie, menacés par l’exploitation minière”, conclut le communiqué de la Caritas.

Pour les évêques, l’exploitation minière se présente comme l’un des problèmes les plus graves du pays, avec la pauvreté et la violence. "Ce projet constitue un danger non seulement à cause du manque d’eau potable qui touche le pays, mais aussi à cause de la pollution des ressources hydriques”. Et il ajoute que “des études universitaires montrent que les dégâts du secteur minier, relevés au cours des années dans d’autres lieux du pays, sont la cause de nombreux cas d’insuffisance rénale et d’autres maladies mortelles”. (source : Agence Fides)

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