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du 28 juillet au 3 août 2008 (semaine 31)
 

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2008-08-03 - Lambeth
L'INDISPENSABLE UNITÉ DE L'ÉGLISE

Plusieurs instances ecclésiales ont adressé un message
d'unité aux évêques de la Communion anglicane, réunis pour la Conférence de Lambeth, en particulier le Patriarche russe Alexis, le cardinal Diaz et le cardinal Kasper.

Le Patriarche Alexis II leur a adressé un message en forme de mise en garde. Il a évoqué "la grande responsabilité historique des participants" et a observé que les évêques anglicans doivent "décider entre l'interprétation traditionnelle et biblique des morales chrétiennes et la tendance, qui prend le péché et la permissivité pour la démonstration de l'amour et de la tolérance."

Les décisions prises, a-t-il ajouté, "sont extrêmement importantes pour le monde chrétien entier comme plus loin les relations entre les Eglises chrétiennes et la communauté anglicane dépendent en grande partie de elles."

Le cardinal Ivan Dias, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples,fait partie des trois cardinaux représentant Benoît XVI au cours de cette rencontre, avec le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, et le cardinal Cormac Murphy-O’Connor, archevêque de Westminster, et primat d’Angleterre.

S'adressant le 22 juillet aux membres de la Conférence, le cardinal Ivan Dias, s'il n’a pas affronté directement la question de
l’ordination des femmes ou des homosexuels, qui divise les évêques anglicans, il leur a rappelé la nécessaire unité. Dans un monde où règne “la confusion morale“, les chrétiens doivent témoigner “de la beauté“ de leur foi, “sans honte et compromis“.
Le monde a “encore besoin du témoignage crédible des chrétiens“.

L’Occident “en prenant ses distances avec ses racines et ses traditions chrétiennes a conduit à une confusion morale, dans laquelle les principes et les valeurs chrétiennes, morales et éthiques, sont menacées de toutes parts“, a insisté le cardinal. La nouvelle
évangélisation “ne sera possible que dans la mesure où il y aura une unité et une cohésion entre les membres de l’Eglise, entre eux et entre leurs pasteurs, et avant tout entre ces mêmes pasteurs, aussi bien à l’intérieur de leur communauté comme avec les autres confessions chrétiennes“.

Dans son intervention du 30 juillet, le cardinal Walter Kasper a mis en évidence les divergences croissantes entre l’Eglise catholique et la Communion anglicane, spécialement depuis que, dans certaines provinces anglicanes, à partir de 1974, des femmes sont ordonnées prêtres et, à partir de 1989, évêques.

Il craint d'ailleurs l’éclatement de la Communion anglicane. "Dans un telle situation, qui aurons-nous comme interlocuteur ? Devons-nous aussi nous engager, et comment, dans des discussions appropriées et transparentes avec ceux qui partagent les points de vue catholiques sur les questions qui donnent actuellement lieu à des controverses, et avec ceux qui sont en désaccord avec certains développements au sein de la Communion anglicane ou de certaines provinces en particulier ?"

Il a rappelé alors les "motifs ecclésiologiques" qui ont convaincu le plus célèbre des convertis du XIXe siècle, le cardinal John Henry Newman, de passer au catholicisme. Et il a souhaité que, dans l'anglicanisme d’aujourd’hui, renaisse un nouveau Mouvement d’Oxford, le mouvement de retour à la tradition dont Newman fut l’inspirateur.

Ce souhait fait écho à une situation bien réelle. Actuellement, une dizaine d'évêques américains attendent d’être accueillis comme prêtres dans l’Eglise catholique. Parmi eux, trois évêques émérites : John Lipscomb du diocèse du Sud-Est de la Floride, Clarence Pope de Forth Worth et Daniel Herzog d’Albany.

Des sentiments anglo-catholiques sont désormais fréquents comme ceux qui ont été exprimés, à Sydney, par l’évêque anglican Robert Forsyth, qui, accueillant Benoît XVI dans sa ville le 18 juillet a défini l’Eglise de Rome comme "un rocher au milieu des rapides". Et d’expliquer:

"Sans votre forte insistance sur le Christ comme unique Sauveur du monde, sur la foi catholique, sur la nature du Dieu trinitaire, la divinité du Christ, la centralité et la suprématie de la Sainte Ecriture et le caractère objectif de la morale chrétienne, la vie des autres Eglises chrétiennes aurait été beaucoup plus difficile, spécialement ici, en Occident".

Pour le cardinal Kasper, le
dialogue entre la Communion anglicane et l’Eglise catholique a fait un "pas en arrière"... " Nous sommes profondément solidaires avec vous parce que nous sommes aussi préoccupés et attristés." (information : conférence de Lambeth)

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