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FlashPress - Infocatho
du 11 au 17 août 2008 (semaine 33)
 

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2008-08-17 - Egypte
QUE LES AMÉRICAINS NE S'EN MÊLENT PAS.

Les organisations coptes d’Amérique, influentes dans certains États, appuient une action du Congrès, en faveur des Coptes, mais pour les Coptes d'Égypte, cette condamnation les discréditera aux yeux des musulmans et aggravera leurs problèmes.

Des parlementaires américains réclament des sanctions contre l’Égypte, accusée de harceler sa minorité chrétienne, mais, dans le pays, les Coptes se demandent si cela peut améliorer leur situation et l’Église rejette cette intervention américaine. Amba Morcos, porte-parole du Pape Chenouda lll, déclare : "Nous traiterons nos problèmes dans notre pays." D'alleurs Chenouda III a lui-même souvent répété : « Nous discuterons nos problèmes en Égypte, nous n’en ferons pas commerce à l’étranger. »

Une résolution déposée au Congrès le 24 juillet par Frank Wolf, sénateur républicain de Virginie "appelle le gouvernement égyptien à respecter les droits de l’homme et les libertés religieuses" , sur la base d’une accusation de "harcèlement des minorités religieuses". Depuis lors, plusieurs sénateurs américains ont adhéré à sa résolution, et demandé au Congrès d’adopter des sanctions contre l’Égypte.

Il est vrai que depuis quelques semaines une série d’attaques a frappé les Coptes: un bijoutier copte a été tué et volé au Caire, un autre blessé et volé à Alexandrie, tandis qu’au monastère d’Abou Fana (datant du lVème siècle), des moines ont été blessés à coups de feu par des bédouins qui voulaient empêcher les ouvriers d’ériger un mur autour du monastère sur un terrain où les bédouins avaient l’habitude de rechercher des vestiges archéologiques pour les vendre. Mais l’opinion publique copte s’estime visée par un "complot contre les chrétiens."

A Abou Fana, pour la première fois, trois moines ont été kidnappés par les bédouins au soir de l’affrontement parce qu’un jeune musulman avait été tué. Ils ont été torturés, puis jetés dans un terrain vague. "L’État doit frapper d’une main de fer pour éviter la répétition d’un tel crime." dit-on aux USA. Une tentative de réconciliation a eu lieu en Égypte.

La liste des problèmes est longue. "Le droit de construire une église est toujours soumis à un décret présidentiel, et cela en vertu d’une loi ottomane de 1856" , rappelle Youssef Sidhom. Il souligne aussi que le chef de l’État a autorisé en 2005 la restauration des églises par une simple demande adressée au gouverneur concerné. "Mais les autorités locales interviennent à chaque fois, et exigent un décret présidentiel. Cette autorisation n’a jamais été appliquée."

La liste des problèmes est longue. " Une intervention étrangère s’impose" , affirme le Dr Naguib Gabriel, président de l’Union des droits de l’homme en Égypte. En revanche, Mounir Abdelnour, ancien député et secrétaire général du Néo-Wafd, parti laïque et libéral, pense que "des sanctions votées par le Congrès porteront préjudice aux coptes… Oui, ils subissent un traitement très différent de celui de la majorité des Égyptiens, mais une condamnation de l’Égypte les discréditera aux yeux des musulmans, et aggravera leurs problèmes."

Pour Mounir Abdelnour, "une intervention personnelle du chef de l’État est la seule formule susceptible d’améliorer le sort des Coptes, parce qu’un climat plus fraternel exigerait de nombreuses années." (information : oeuvre d'Orient)

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