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du 17 au 24 août 2008 (semaine 34)
 

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2008-08-24 - Chine
ET SI LE PAPE VENAIT À PÉKIN ...

"Nous espérons beaucoup que le pape viendra en Chine (...) Les rapports avec le Vatican ne cessent de s'améliorer", a déclaré le 20 août l'évêque de Pékin qui a été nommé par les autorités chinoises mais qui est également reconnu par le Vatican. Mais le Vatican modère ses espérances.

La déclaration de Mgr Joseph Li Shan a été faite mercredi soir au journal télévisé de la télévision italienne Rai. Il soulignait que les rapports avec le Vatican s'étaient beaucoup améliorés depuis quelque temps.

Si la Chine et le Saint-Siège n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1951, il faut reconnaître que le rétablissement de ces relations est un enjeu pour Pékin, qui souhaite, là aussi, améliorer son image à l'étranger. De son côté le Vatican, qui cherche aussi à améliorer ses relations avec les autorités chinoises, y met comme condition la possibilité de réunir sous l'autorité du pape tous les catholiques actuellement divisés entre "officiels" et "clandestins".

Le secrétaire d'Etat du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, a estimé début août, peu avant les jeux Olympiques que Pékin avait envoyé des "signaux positifs" concernant la liberté religieuse. Le Pape a aussi tenu des propos apaisants à l'égard de Pékin, notamment sur les jeux Olympiques dont il a souhaité le plein succès et qu'il a qualifiés d'"événement de grande valeur pour l'humanité entière".

Le lendemain, 21 août, Radio-Vatica retransmettait un entretien du
directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi. Un voyage du Pape en Chine, comme l'a souhaité mercredi l'évêque de Pékin, est "totalement prématuré", avec cette remarque : cette invitation peut être interprétée "comme un signe de disponibilité".

"Les déclarations de l'évêque Joseph Li Shan montrent que tous les catholiques chinois aiment et respectent le pape, reconnaissent son autorité et seraient heureux de le rencontrer, et cela est très positif et encourageant", a ajouté le P. Lombardi.

"L'interview de l'évêque Li-Shan peut être considérée, explique-t-il,  comme un des signaux par lesquels on répond, côté chinois, à la disponibilité et au souhait manifesté par le Pape, dans sa lettre d'il y a un an, pour chercher une normalisation des rapports entre la Chine et le Saint-Siège... Différents problèmes importants sont résolus par le Saint-Siège et on a l'intention et la volonté de continuer à faire avancer le dialogue loyal et constructif".

Dans le même temps, le journal du Vatican, L'Osservatore Romano du 20 août, publiait une réflexion de deux théologiens
sur l'impact de la publication de la lettre aux Chinois de Benoît XVI.

L'un n'est autre que le Père dominicain Wojciech Giertych, théologien de la Maison pontificale, communément appelée
comme le "théologien du Pape", et l'autre le P. Savio Hon Fai-Tai, un religieux salésien, membre de la Commission théologique
Internationael.

Tous deux insistent sur l'importance de la lettre pour aider la réconciliation qui se fait jour entre l'Eglise officielle et l'Église "clandestine". Pour le P. Giertych, "il est difficile d'évaluer de l'extérieur la mince frontière qui existe entre une position prophétique et prudente en face de l'oppression qui cherche à maintenir ce qui peut être sauvé. "

Le théologien de la Maison pontificale insiste sur le fait que cette approche prudente est essentielle pour juger les décisions de ceux qui ont rejoint "l'Alliance patriotique" et ceux qui ont préféré la "clandestinité" pour être fidèles à Rome. Elle doit se faire dans le respect, la sympathie et un sentiment de compassion envers ceux qui ont été forcés à se comporter face à des dilemmes impossibles à unifier. "Ce n'est que dans un climat de respect et de compréhension que peuvent être guéries des blessures causées par la persécution, la peur et la suspicion. "

Pour sa part, le P. Savio Hon Fai-Tai, peut affirmer que le Pape "est conscient du fait que la réconciliation ne peut se produire du jour au lendemain. Nous avons besoin de patience et de prières... En fait, la fidélité des catholiques se réalise dans de grandes souffrances."

Certes " au
cours des dernières années, l'Eglise a connu une plus grande liberté religieuse que dans le passé, mais il existe encore de grandes contraintes, qui sont nuisibles pour l'Eglise et d'aucune utilité pour l'État. " La réconciliation des deux communautés est à l'horizon car Benoît XVI souligne qu'il n'y a qu'une Église en Chine : celle du Christ." (source : VIS et Osservatore romano)

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