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du 24 au 30 août 2008 (semaine 35)
 

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2008-08-30 - Madagascar
LES CATHOLIQUES APPROUVENT LE REFUS DES ÉVÊQUES

À la veille de la clôture de la Conférence épiscopale extraordinaire des évêques, les réactions fusent ici et là à propos de la réforme scolaire décidée par le gouvernement et beaucoup de catholiques soutiennent les évêques qui la refusent.

Les critiques à l'encontre de la réforme de l'éducation menée par le pouvoir s'amplifient en effet suite à la réticence des évêques catholiques. Les idées se portent, pour des politiciens de tendances différentes, sur les sept années dans le primaire au lieu de cinq auparavant, et la malgachisation de l'enseignement.


La conférence épiscopale avait annoncé en effet le mercredi 20 août sa décision de ne pas appliquer la réforme de l'éducation, comprenant entre autres la prolongation à sept ans du cycle primaire ou encore l'introduction du malgache comme langue d'enseignement.

L'ancien ministre, Jean Jacques Rabenirina, qualifie la position des évêques catholiques de responsable. Selon lui, les catholiques ont raison de vouloir mettre des balises aux éventuels dérapages. "Il appartient actuellement à l'État de réfléchir. Tout le monde exige une sérieuse préparation avant de mettre en oeuvre la réforme".

Jean Jacques Rabenirina recommande l'organisation d'une conférence nationale sur l'éducation ayant comme participants tous les acteurs et partenaires possibles. "Comme ça, la question sera discutée une fois pour toutes. Cette démarche aidera à éviter que les dirigeants de chaque régime politique ne tentent de mettre en place un système éducatif différent... La réforme ne peut pas se faire dans la précipitation."», a-t-il proposé.

"Une réforme subite et précipitée peut changer beaucoup de choses", déclare par exemple l'association des anciens élèves du collège Saint-Michel en tant que partie prenante de l'établissement. " En tant qu'anciens de Saint-Michel, nous soutenons l'avis du collège. Il faut bien étudier les impacts de la réforme avant de l'appliquer."

Les évêques craignent un éventuel retour à l'ancien programme, qui risque de pénaliser l'année scolaire. C'est pourquoi un débat ouvert sur la question doit être mené.

Pourtant, d'autres voix se font entendre. Bien que catholique, Roger Bruno Rabenilaina ne suit pas les évêques. C'est un malgachisant et professeur à l'université, et il défend un aspect de la réforme scolaire qui est l'usage de la langue
maternelle comme langue d'enseignement. "Les catholiques ne doivent pas en avoir peur. C'est une expérience sûre et testée dans le monde de l'enseignement", conclut-il.


Le gouvernement joue l'apaisement. Le Premier ministre Charles Rabemananjara prend seulement acte du refus de l'Église catholique d'adopter la réforme de l'éducation. "Les catholiques ne s'opposent pas à la réforme. Ils ont seulement demandé du temps pour une phase d'observation. Ils pourront ensuite adapter leur programme aux changements", a déclaré le chef du gouvernement, le 21 août.

Mgr Fidélis Rakotonarivo, président de la Commission épiscopale de l'éducation, a tenu à préciser de son côté "qu'il ne s'agit pas de s'opposer à l'initiative gouvernementale. Nous avons le même objectif, à savoir l'éducation des enfants malgaches." La Commission avait proposé une phase d'observation avant de prendre une décision définitive sur le dossier.

Il souhaite par la même occasion que « la collaboration entre l'Etat et l'Eglise continue » et que « les écoles catholiques ne soient pas délaissées par le pouvoir. » (source : Allafrica)

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