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du 31 août au 3 septembre 2008 (semaine 36)
 

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2008-09-03 - Inde
ILS SONT RESTÉS FERMÉS EN SIGNE DE PROTESTATION

Le 29 août, toutes les Eglises de l'ensemble de l'Inde ont fermé l'ensemble de leurs écoles et universités, soit environ 30.000 établissements leur appartenant, afin de protester contre les attaques perpétrées contre les chrétiens dans l'Etat de l'Orissa.

" Nous ne pouvons pas rester sans rien faire devant ce qui se passe dans l'Orissa", a déclaré Dinesh Kumar Sahu, secrétaire général du Conseil national des Eglises de l'Inde (NCCI), qui rassemble 30 Eglises orthodoxes et protestantes. Il a affirmé à l'Agence ENI le 28 août que le Conseil avait lancé à ses Eglises membres un appel à la fermeture des écoles et des universités chrétiennes dans tout le pays.

Depuis le 23 août, l'Orissa, dans l'est de l'Inde, connaît une vague généralisée de violences, suite à l'assassinat de Swami Lakshmanananda Saraswati, principal responsable des groupes nationalistes hindous de l'Orissa. Les responsables de ce meurtre seraient des maoïstes, qui se seraient introduits dans sa maison du district de Kandhamal mais les responsables nationalistes hindous ont accusé la communauté chrétienne.

Cette
nouvelle vague de violence frappe les chrétiens dans l’État d’Orissa. Chaque jour apporte son lot de morts, de blessés, de viols, d’attaques d’églises, de couvents, d’écoles, d’orphelinats, de villages, qui sont l’œuvre de fanatiques hindouistes. Des centaines de personnes ont dû abandonner leur maison et s’enfuir dans les forêts.

Selon Mgr Raphael Cheenath, archevêque de Chuttack-Bhubaneswar, diocèse où se trouve le district de Kandhamal, les violences s’expliquent par l’œuvre de promotion accomplie par les chrétiens dans l’Orissa en faveur des tribaux et des dhalits, situés au plus bas de l’échelle des castes.

"Avant, ils étaient comme des esclaves. Aujourd’hui, une partie d’entre eux étudient dans nos écoles, créent des activités dans les villages et revendiquent leurs droits. Et ceux qui – y compris dans l’Inde du boom économique – veulent garder intacte l’ancienne division en castes craignent qu’ils n’acquièrent trop de force. L’Orissa d’aujourd’hui est un laboratoire. C’est le futur de millions de dhalits et de tribaux du pays tout entier qui est en jeu".

Selon le dernier recensement, qui date de 2001, 80,5% des habitants de l’Inde sont de religion hindouiste et 13,4% sont musulmans. Les chrétiens représentent 2,3% de la population. Ils sont encore moins nombreux dans l’Orissa, tout comme dans les autres états du centre et du nord du pays, les plus densément peuplés.

C’est dans les États les plus à l’est du pays que le pourcentage de chrétiens est le plus élevé, avec des pointes à 90% dans le Nagaland et dans le Mizoram, 70% dans le Meghalaya et 34% dans le Manipur. Mais ce sont des régions faiblement peuplées et très arriérées.

En chiffres absolus, les populations chrétiennes les plus importantes se trouvent au sud du pays, à Goa, dans le Tamil Nadu et le Kerala. Dans ce dernier État, ils forment 19% de la population et sont pour la plupart catholiques. Le niveau d’instruction – y compris des femmes – y est le plus élevé de l’Inde toute entière.

Les événements de ces derniers jours confirment que la coexistence entre chrétiens et hindouistes en Inde n’est plus aussi pacifique et harmonieuse que la tradition – et le mythe – de ce pays pourraient le laisser penser. L’intolérance et le fanatisme progressent chez les hindouistes et les actes de violence contre les chrétiens se multiplient. (source : ENI)


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