Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 4 au 7 septembre 2008 (semaine 36)
 

-
2008-09-07 -
POLÉMIQUE AUTOUR DE JOHN NEWMANN

Dans le cadre de son procès de béatification, le déplacement du corps du « converti d’Oxford », enterré auprès d’un ami prêtre, membre de sa Congrégation, provoque une polémique sur la prétendue homosexualité de cette grande figure de l’Église.

Tout a commencé après l’autorisation, le 11 août, du ministre anglais de la justice de transférer à l’Oratoire de Birmingham les restes du cardinal John Henry Newman (1801-1890). Il s’agissait d’offrir à la vénération des fidèles sa dépouille, en vue de son éventuelle béatification. «Près de cent vingt ans après sa mort, le plus célèbre converti anglais au catholicisme va donc être séparé de son ami, sans respect pour son vœu le plus cher » , écrit alors The Tablet .

Et cet hebdomadaire catholique de rappeler que le cardinal Newman avait exprimé, à trois reprises, le désir d’être enseveli dans le cimetière de Rednall Hill, dans la même tombe que son ami, le P. Ambrose Saint-John. Après avoir longtemps habité ensemble au sein de la communauté oratorienne d’Edgbaston, rappelait encore The Tablet , les deux hommes ont une pierre tombale commune portant l’épitaphe :" Ex umbris et imaginibus in veritatem."

Il n’en fallait pas plus pour que quelques militants homosexuels britanniques s’enhardissent à considérer comme homosexuel John Newman, devenu prêtre catholique à Littlemore, puis fondateur (1848) de l’Oratoire de Grande­Bretagne, à l’instar de l’Oratoire fondé à Rome au XVIIème siècle par saint Philippe Neri, et fait cardinal par Léon XIII quelques mois avant sa mort.

Dans l'Osservatore romano, le théologien Ian Ker note que le souhait du cardinal converti de l’anglicanisme de reposer aux côtés de son meilleur ami n’est en rien significatif d’une relation homosexuelle (lire La Croix du 2 septembre). Selon ce spécialiste de Newman, le choix du cardinal pour le célibat et la chasteté fut toujours pleinement « assumé » et « réfléchi » .

Le cardinal Honoré souligne combien une telle allégation d’intimité sexuelle entre les deux prêtres est « incompatible avec la vie d’ascèse que Newman a toujours menée ». Et si l’Église catholique devait hésiter à béatifier Newman, cela serait davantage dû, selon l’ar­chevêque émérite de Tours, à la crise actuelle de la Communion anglicane. « Ce malaise peut en effet intervenir dans les deux sens, précise le cardinal Honoré : soit pour compliquer la béatification, soit pour l’accélérer.» (source : Osservatore romano)

Retour aux dépèches