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du 8 au 10 septembre 2008 (semaine 37)
 

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2008-09-10 - Philippines
POUR RÉSOUDRE LA CRISE POLITIQUE


Les évêques de Mindanao cherchent une réponse commune à la crise née à la fin des négociations de paix entre le MILF, le Front Moro de libération islamique, et l'armée philippine alors que de violents combats se poursuivent ent depuis le 18 août .

Ils ont décidé de se réunir du 24 au 26 septembre prochain, afin de "discerner ensemble ce qu’[ils] peuvent faire pour aider à réanimer le processus de paix, maintenant que le MOA, le Memorandum of Agreement on Ancestral Domain, est mort. Il s'agit là de la non-signature, au mois d’août, du texte du préaccord qui fixait les modalités futures de l’existence de la Région autonome musulmane de Mindanao.

Dès la fin août, une dizaine d’évêques, sur les 24 que compte l’Eglise catholique à Mindanao, s’étaient réunis, déclarant à l’issue de leur rencontre qu’il était de leur responsabilité "d’agir en tant que corps épiscopal". Ils avaient "convenu que le processus de paix devait continuer", mais que cela ne pourrait " sans doute se faire que si celui-ci revêtait un nouveau visage".

Dans l’interminable conflit entre les représentants des communautés musulmanes de Mindanao et le gouvernement à Manille, les négociations de paix ont souvent manqué d’aboutir, avant d’échouer à la dernière minute. Parmi les évêques de Mindanao, tous sont favorables à une reprise des négociations, mais tous ne se trouvent pas à la tête de diocèses aux situations équivalentes. A Mindanao, certains administrent des territoires où les chrétiens de manière générale, les catholiques en particulier, sont majoritaires et les musulmans minoritaires ; d’autres sont dans le cas contraire.

Les 18,1 millions d’habitants se répartissent de la manière suivante : 72,5 % de catholiques, 18,5 % de musulmans (les Moro) et 8,9 % d’aborigènes (les lumad). Localement, la répartition peut être contrastée ; ainsi, dans la province de Lanao del Norte, d’où sont partis les troubles actuels, 78 % des 625 000 habitants sont catholiques, et, dans la province voisine de Lanao del Sur, 90 % des 800 000 habitants sont musulmans.

Pour ceux dont les catholiques vivent en situation de minorité, l’application du MOA aurait eu pour conséquence qu’une partie au moins de leurs fidèles se seraient retrouvés vivre dans une région autonome confiée aux musulmans et soustraite à la loi commune philippine. Pour certains évêques de Mindanao, de telles situations doivent être étudiées avec soin avant d’être acceptées. Et, comme le précise Mgr Romulo de la Cruz, les évêques de Mindanao doivent réfléchir ensemble à une position commune sur ces sujets.
 
Pour les évêques, l’urgence est d’autant plus grande que, si la présidente Arroyo semble pour l’heure choisir la voie d’un règlement militaire à la question musulmane à Mindanao, elle a aussi demandé à son administration d’apporter son concours à la Conférence des évêques et des oulémas. Mais cette instance de dialogue entre responsables religieux catholiques et musulmans ne peut pas tout, tant ce problème est complexe. (source et plus d'information : Eglises d'Asie-EDA)

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