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FlashPress - Infocatho
du 8 au 10 septembre 2008 (semaine 37)
 

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2008-09-10 -
IL Y A TRENTE ANS... LE MÉTROPOLITE NIKODIM ET JEAN-PAUL Ier


Il y a trente ans, à quelques mois près, deux grandes et discrètes figures de l'Église rejoignaient la communion des saints, l'un l'autre venant d'horizons fort différents et se rencontrant à Rome, l'un rejoignant Dieu dans les bras de l'autre.

Au lendemain de son intronisation, le 5 septembre 1978, Jean Paul I recevait en audience le métropolite Nikodim venu le saluer au moment de repartir à Moscou. Ils eurent ensemble un long entretien et c'est alors que le métropolite Nikodim rendit son dernier soupir dans les bras du nouveau pape.

Jean Paul I dit alors aux prêtres de Rome :”Je vous assure, jamais je n’ai entendu de paroles aussi belles sur l’Église. Je crois qu’il a beaucoup souffert pour elle et qu’il a apporté une grande contribution à l’unité des Chrétiens.” Quelques semaines plus tard, Jean Paul I le rejoignait dans la contemplation et la joie de l’unité divine.


Le 14 octobre 1929, dans une famille communiste de parents militants athées, naissait Boris Rotov. Jeune adolescent, intrigué par les propos véhéments de la maîtresse de classe qui voulait persuader ses élèves de ne jamais mettre les pieds dans une église, sa curiosité le fit entrer dans une des rares églises encore ouvertes au culte. Il y rencontra Jésus-Christ, comme Marina, Volodia et bien d’autres.

Le métropolite de Léningrad et Novgorod s’en souviendra plus tard, quand, avec bien d’autres prêtres orthodoxes russes d’alors, il fera tout pour les maintenir ouvertes comme l’un des témoignages les plus accessibles. Il fallait vivre tranquille dans un pays chrétien pour leur reprocher ce qui paraissait être des compromissions aux yeux de ces occidentaux.

Pour le métropolite Nikodim, une église ouverte était une porte ouverte pour rencontrer le Christ. Il calma sa mere en colère devant cette “conversion” :"Maman tu as la tête dure. Moi aussi." Comme la législation l’empêchait d’entrer dans l’un des trois séminaires existant, il suivit les cours de théologie par correspondance. Il y découvrit l’unique Église, celle de Jésus-Christ et dès lors, il fut un ardent défenseur de l’oecuménisme, en particulier avec l’Eglise catholique, au point que certains l’accusèrent même d’être un “crypto-catholique”, d’autant qu’à chacun de ses voyages à Rome, il rendait visite au cardinal ukrainien Slipy.

Métropolite de Léningrad, redevenu aujourd’hui Saint-Petersbourg, il accueillait les séminaristes gréco-catholiques ukrainiens dans son Académie théologique dont le recteur n’était autre que l’actuel chargé des affaires extérieures du patriarcat, le métropolite Kirill de Smolensk, l’un de ses fils spirituels. Il soutint le développement des cours théologiques par correspondance, assurés successivement par deux autres de ses disciples, le métropolite Philarète, actuellement exarque de Biélorussie, et le métropolite Vladimir, actuellement exarque d’Ukraine.

Il insista pour qu’un autre de ses disciples le métropolite Juvenaly, fut nommé métropolite de Krutitsi, c’est-à-dire la région de Moscou. Son action pour la pérénnité de l’Eglise dans ce monde soviétique fut considérable.

Il mena "une lutte permanente, parfois ouverte, parfois feutrée, mais toujours impitoyable" afin d’assurer à l’Eglise un espace de liberté en dépit des pressions du pouvoir soviétique athée. Il fut pendant dix-huit ans à la tête des relations extérieures du patriarcat de Moscou. “Il fut le premier à parler avec les puissants de ce monde, d’égal à égal, c’est pourquoi les autorités de l’État le craignaient et le haïssaient, tout en étant obligés de tenir compte de lui"

"Aujourd’hui certains groupes qui cherchent à enfermer l’Église dans le carcan d’un héritage historico-culturel essaient de toutes leurs forces de ternir sa mémoire." Le patriarche Alexis II affirmait en 1998 : " Seul Dieu connaît la mesure des sacrifices et des souffrances de cet homme qui a donné toute sa vie au service de l’Église... un signe d’ouverture de l’Église sur le monde moderne et un lieu phare de la culture dans la capitale en ces temps de déculturation chrétienne. (source : infocatho)

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