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du 8 au 10 septembre 2008 (semaine 37)
 

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2008-09-10 - Géorgie
LE PESSIMISME DU CONSEIL OECUMÉNIQUE


De retour de Géorgie et de Russie avec une délégation du Conseil œcuménique des Églises (COE), le président de la KEK, la Conférence des Églises européennes, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, ne cache pas son « pessimisme ».

Du fait du climat de haine qui règne entre Ossètes et Géorgiens, l'avenir d'une réconciliation n'a qu'un faible espoir. "Notre objectif était triple, résume Jean-Arnold de Clermont. Notre délégation s’est rendue du 3 au 7 septembre à Tbilissi, à Tskhinvali (Ossétie du Sud) et à Moscou. "Nous voulions d’abord, manifester notre solidarité aux Églises et aux populations prises dans ce conflit, d’un côté comme d’un autre."

" Ensuite, nous informer sur la situation des milliers de Géorgiens déplacés ; enfin, entendre l’attente des Églises à l’égard de l’Union européenne et de la communauté internationale."

La délégation a rencontré à Tbilissi le patriarche orthodoxe Elias II, le président de l’Église évangélique baptiste de Géorgie, Merah Goprindishvili, et l’évêque responsable de la communauté arménienne (300 000 fidèles). Tous trois ont appelé à cesser le feu et à négocier une solution au conflit.

La délégation a rencontré également le jeune évêque Georges, dont le ministère épiscopal en Ossétie du Sud n’a été reconnu que par l’Église grecque-orthodoxe et qui semble avoir une grande influence locale.

En revanche, la délégation du COE n’a pas pu rencontrer à Nicosia le métropolite géorgien Essayas, dont l’église et le domicile ont été détruits par des milices ossètes, mais qui est resté au milieu de la population.

" À cause de leur nationalisme exacerbé, de leurs prises de position extrémistes qui mènent à la haine, je crains que ces peuples ne disparaissent petit à petit, écrivait récemment un journaliste des Balkans. Où sont les belles idées de confédération à la Suisse? Qu’attendent les hiérarques orthodoxes pour s’unir, appeler à la raison et à prier ensemble ? Seul le Pape a plusieurs fois appelé à la paix."

Comme ce journaliste, le pasteur de Clermont reconnait que "la seule lueur d’espoir" réside dans le fait que les patriarches Elias II et Alexis II (de Moscou) restent en contact et ont exprimé publiquement leur refus de la violence et leur désir de réconciliation. Mais le contexte ecclésial est complexe", ajoute-t-il.

À Gori et à Tbilissi, la délégation a recueilli le témoignage direct de Géorgiens déplacés dont les maisons et villages ont été brûlés et écrasés au bulldozer par les Ossètes du Sud. "Tous nous ont dit que l’armée russe les avait protégés", précise le président de la KEK, qui avoue revenir de ce voyage « plus russe » qu’il n’était parti.

La récente déclaration du représentant du Patriarcat de Moscou de la semaine dernière vis-à-vis de l'Union Europénne précise d'ailleurs certains éléments de cette situation. (information : ENI)

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