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du 12 au 14 septembre 2008 (semaine 37)
 

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2008-09-14 - Zimbabwé
LES MOTS DOIVENT ÊTRE SUIVIS DES FAITS

" Les mots doivent être suivis de faits » affirme le Président de la Conférence épiscopale du Zimbabwe en commentant les récents accords entre le gouvernement et l’opposition, accords qui devraient progressivement améliorer la situation.

Mgr Robert Christopher Ndlovu, archevêque d’Harare et Président de la Conférence épiscopale du Zimbabwe, l'analyse ainsi dans un rapport publié à la suite de la rencontre entre la conférence épiscopale du Zimbabwé et celle de l'Afrique Australe qui s'est tenue du 8 au 11 septembre à Pretoria.

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De la période coloniale à celle qui a suivi l’indépendance, les gouvernements n’ont pas réussi à favoriser la construction d’une société qui soit respectueuse de la dignité de toutes les personnes ni à garantir la sécurité, la justice et la paix....L’exclusion de caractère économique, politique et social a favorisé le développement du racisme, d’une conscience négative des ethnies, la discrimination de genre et le pessimisme parmi les jeunes."

" L’échec de la direction nationale a miné la possibilité réelle de création d’une nation juste et pacifique caractérisée par le respect de la vie humaine, de la propriété et de la dignité humaine. Les dirigeants ont d’autre part omis de faciliter la vraie guérison et la réconciliation après la lutte de libération.

Du point de vue politique, le Président sud-africain Thabo Mbeki s’est rendu à Harare pour faciliter une entente entre le Président Mugabe et le chef de l’opposition, Morgan Tsvangirai. La difficile médiation sud-africaine avait débouché sur un accord préliminaire signé le 21 juillet.

Le Président de la Conférence épiscopale du Zimbabwe juge positif cet accord et rappelle "qu’en tant qu’évêques nous avons suivi ces développements avec un profond intérêt. Nous avons prié et réfléchi pour offrir notre conseil, pour contribuer à la résolution de la crise et pour rendre espoir à la nation".

Mgr Ndlovu espère beaucoup du Mémorandum d’entente entre le parti du Président Mugabe et les deux principales formations de l’opposition: "Nous espérons que nos chefs sont sincères quand ils affirment qu’ils s’engagent à “mettre fin aux divisions, au conflit et à l’intolérance qui ont caractérisé notre vie politique” et qu’ils sont "déterminés à construire une société libérée de la violence, de la peur, de l’intimidation, de la haine et de la corruption, et fondée au contraire sur la justice, l’équité, la transparence, la dignité et l’égalité".

Il demande cependant que le Mémorandum d’entente soit appliqué immédiatement, surtout en ce qui concerne la fin des violences politiques. L’un des points de l’accord prévoit en effet le démantèlement des structures de la violence.

Mgr Ndlovu rappelle en particulier qu’il y a encore des personnes d’une certaine affiliation politique qui sont en état de détention et d’autres qui continuent à être molestées parce qu’elles soutiennent certains partis politiques. " Cela doit immédiatement cesser", affirme l’archevêque d’Harare qui souligne aussi que "pour l’Eglise il est difficile voire impossible d’apporter dans certaines régions de l’aide aux réfugiés" victimes de la violence politique.

L’Eglise entend continuer à apporter sa contribution à travers l’aide humanitaire, l’œuvre de réconciliation nationale, l’affirmation des principes éthiques et la prière, a conclu le Président de la Conférence épiscopale zimbabwéenne. (source : Agence Fides)

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