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du 12 au 14 septembre 2008 (semaine 37)
 

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2008-09-14 - Bolivie
UN DIALOGUE SANS CONDITIONS

Au moment où l
e gouvernement bolivien d'Evo Morales a lancé vendredi un appel au dialogue aux gouverneurs opposés à la politique sociale du président, les évêques ont pour leur part lancé un appel au dialogue,dans une situation politique fort tendue.

Le président Morales a décrété le vendredi 12 septembre jour de deuil national après les violents affrontements qui ont fait le 11 septembre au moins huit morts et une centaine de blessés.


Le ministre de la présidence, Juan Ramon Quintana, a proposé vendredi à Mario Cossio, le gouverneur libéral de Tarija (sud), qui sert de porte-parole aux cinq gouverneurs opposés à la politique de gauche du président Evo Morales, de négocier "sans conditions" dans les prochaines heures.

Le président vénézuélien Hugo Chavez s’est dit prêt à “organiser n’importe quel genre d’opérations” pourvu que “le pouvoir du peuple soit rétabli”, alors que l’exécutif argentin a exprimé son “plein soutien au gouvernement constitutionnel de la Bolivie”. Le Chili et le Brésil semblent partager la même ligne, ayant qualifié ces derniers jours les protestations et violences “d’actes de grave défi des institutions et de l’ordre légal”.

Les signaux lancés par les pays andins voisins sont également positifs, la Colombie, le Pérou et l’Equateur, estiment que Morales “saura trouver une solution constitutionnelle à cette situation, en empruntant un chemin de paix et de dialogue, qui contribuera à préserver les institutions démocratiques et l’unité de la Bolivie”.

Les derniers développements de la crise sont également accompagnés du contentieux entre La Paz et Washington. L’envoyé diplomatique américain, accusé de “comploter contre la démocratie avec l’objectif de diviser le pays”, devra quitter la Bolivie. L'ambassadeur des Etats-Unis est accusé d'avoir jeté de l'huile sur le feu, avec des contacts personnels avec les chefs de l'opposition anti-démocratique pure et dure.

Au terme d’un conseil épiscopal convoqué dans la ville de Cochabamba, les évêques ont souligné à quel point “il est urgent, sur le plan politique et social et dans tous les aspects de la cohabitation civile, de rétablir l’État de droit, promouvoir la culture de la légalité et renforcer un apparat étatique démocratique au service du bien commun”.

Le message affronte aussi les problèmes centraux du conflit qui, depuis 2006, oppose le président Evo Morales aux gouverneurs des provinces les plus riches et conservatrices de l’est. “La Bolivie – affirment les évêques – traverse un processus social et politique de changements nécessaires, qui doivent porter à une prise en compte des secteurs marginalisés, consentant à tous de mener une vie plus pleine et digne”.


Par ailleurs, selon l’Eglise bolivienne, “un effort conjoint pour résoudre la pauvreté” doit accompagner la reconnaissance de certaines instances autonomistes, également dans le cadre de la nouvelle Constitution qui devrait être soumise à un référendum populaire en décembre. Plus que toute autre chose, le message des évêques souligne la nécessité d’un “large consensus, d’un dialogue et d’une concertation permanents", ainsi que du refus de toute “imposition” ou de l’usage de la force. (source : Agence Misna)

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