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2008-09-18 - France-Chine
LE DIOCÈSE DE LIMOGES VISITE LE DIOCÈSE DE SI CHUAN

A l'occasion du 350ème anniversaire de la fondation des MEP, une petite délégation du diocèse de Limoges composée de 4 laïcs, d'un prêtre et de Mgr Dufour vient de se rendre en Chine, une visite tout particulièrement significative.

Ils ont ainsi visité les chrétiens catholiques à Beijing, à X'ian et plus particulièrement au Sichuan à Chengdu et à Peizhou. Parmi les 4000 prêtres des Missions Étrangères de Paris qui sont partis de France vers l’Asie orientale, 1200 d’entre eux ont été envoyés en Chine, et sur ces 1200, 320 ont œuvré dans la province du Sichuan au sud-ouest de la Chine.

En 1949, il y avait encore 250 prêtres M.E.P. dans 14 diocèses de Chine. Ils en ont expulsés au cours des trois années suivantes sous le nouveau régime de Mao Zedong. Au nom de l’indépendance chinoise, seuls les prêtres et évêques chinois pouvaient demeurer dans le pays et y exercer leur ministère dans des conditions de plus en plus difficiles.

Après une trentaine d’années de persécution et d’anéantissement progressif, les prêtres religieuses et laïcs de Chine ont pu sortir de l’ombre et reprendre leur vie d’Eglise dans le cadre de la nouvelle politique du Front Uni pour la modernisation du pays inaugurée par Deng Xiaoping en 1978.

C'était toute la raison d'être de cette petite délégation du diocèse de Limoges, conduite par le P. Gracineau, curé de Saint-Marcien en Combrailles, dans la petite commune de Chard, 136 habitants, dont le P. Armand Poisson était originaire avant d'être missionnaire au Sichuan Occidental. Un autre français a marqué cette région, Mgr Pichon qui en fut l'évêque de 1861 à 1891.

Leur héritage spirituel est encore vivant dans les communautés chrétiennes de cette région. "Le Père Lei et ses collaborateurs nous ont accueillis avec grande chaleur, dit le P. Gracineau. "Le Père Zhang, curé de Peizhou, Ho-Pa Chan et Bai Lou chan, nous a reçus avec simplicité, racontant les évènements du récent séisme et nous entrainant vers les deux séminaires naguère fondés par Mgr Pinchon : l'un est complètement détruit sans faire de victime, l'autre, devenu école, nous plonge dans la  stupeur puisque tout le batiment s'est soulevé de deux mètres sans aucune brisure."

" Le Père Zhang, continue le P. Gracineau, nous conduisit aussi dans la maison qui fut le premier évêché de Mgr Pinchon, bâtiment très endommagé puisque ce prêtre doit actuellement loger sous une tente."

" La communauté chrétienne de Chengdu nous réserve également un bel accueil. Emotion lorsqu'une femme s'avance vers nous nous disant: "ous savez Père, moi j'habite une maison qui fut l'orphelinat de filles fondé par Mgr Pinchon". De même, le 8 septembre, c'est un bel accueil qui nous est fait au séminaire où nous échangeons avec les prêtres formateurs."

" Mgr Dufour donna une petite conférence sur "le prêtre missionnaire de l'Evangile" soulignant que "le prêtre est un homme qui aime le Christ, aime comme le Christ, prie comme le Christ, est pasteur comme le Christ, et catéchète comme lui".

Un accueil tout aussi fraternel a été fait tant à Beijing qu'à X'ian où la délégation pu visiter des communautés chrétiennes et les séminaires, "heureuse de voir l'effort catéchétique entrepris ; heureuse aussi de voir le souci de l'Eglise catholique de former des formateurs de prêtres et de chrétiens capables de vivre une belle spiritualité chrétienne et de rendre compte de leur foi auprèss des chercheurs de sens à la vie et pour certains de Dieu."

Mgr Christophe Dufour, l'évêque de Limoges qui quitte son diocèse pour le diocèse d'Aix en Provence, a évoqué ces liens et cette histoire commune entre l'Eglise du Sichuan, de France et de Limoges. En réponse au discours de bienvenue, un programme de collaboration a été esquissé.

Un des témoignages les plus parlant de l’activité missionnaire française en ce lieu, c'est aussi est un vieux pont sur le torrent. Ce pont qui a résisté à toutes les inondations porte encore le nom de Zhongfaqiao « Pont Chine-France » Ce fut la prouesse technique du Père Armand Poisson lorsqu’il était supérieur du séminaire de 1907 à 1922.

Il n'y a pas que la porcelaine qui unit Limoges à la Chine. (source : diocèse de Limoges)

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