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du 14 au 18 septembre 2008 (semaine 38)
 

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2008-09-18 - Inde
IL FAUT INTERDIRE LES ORGANISATIONS EXTRÊMISTES


En Orissa, les violences antichrétiennes n’ont pas disparu; elles se sont même étendues à d'autres Etats; des groupes chrétiens et des partis politiques demandent l’interdiction des organisations responsables des attaques contre les chrétiens.

Le 11 septembre à New Delhi, des appels ont été lancés en ce sens par le Conseil chrétien pan-indien, le Forum social chrétien ou bien encore le Parti du pouvoir populaire (Lok Janashakti Party), d’obédience communiste. Tous demandent l’interdiction du Bajrang Dal et du Vishwa Hindu Parishad (VHP, Conseil mondial hindou), deux des principales organisations de la galaxie hindouiste qui gravitent autour du Bharatiya Janata Party (BJP, le Parti du peuple indien), vitrine politique des extrémistes hindous.

En Orissa, la situation tend à revenir à la normale, affirment les autorités, mais divers témoignages font état de pressions et d’un climat de terreur dans les camps de personnes déplacées. Le 13 septembre au soir, dans le district de Kandhamal, des forces paramilitaires se sont accrochées à une cinquantaine d’hindous qui avaient tenté d’attaquer une église et la maison d’un chrétien. Selon les médias locaux, des religieux hindous ont promis d’éradiquer toute présence chrétienne dans le district de Kandhamal, des milices seront mises sur pied pour "s’opposer à toute conversion d’hindous au christianisme".

Par ailleurs, des attaques antichrétiennes ont été signalées dans différents Etats de l’Union. Le 7 septembre, au Karnataka, des hindouistes s’en sont pris aux fidèles d’un temple protestant, sans faire de victimes. Deux jours plus tard, le BJP fêtait les cent jours marquant son accession au pouvoir de cet Etat du sud-ouest de l’Inde. Ce même 7 septembre, un temple protestant, construit par les Britanniques en 1922, était détruit par le feu à Ratlam, au Madhya Pradesh, un Etat du centre du pays tenu par le BJP depuis 2003.

D’autres attaques enfin ont été rapportées au Chhattisgarh (centre de l’Inde), au Gujarat et au Rajasthan (ouest de l’Inde), trois Etats où le BJP est au pouvoir. Dimanche 14 septembre, au Karnataka, des hindouistes se sont livrés à de nouvelles manifestations de force : une quinzaine d’églises, catholiques et protestantes, ont été saccagées, des tabernacles profanés ; des fidèles et des pasteurs ont été blessés. Le district le plus touché, celui de Dakshina Kannada, est un des bastions du diocèse catholique de Mangalore. Presque partout, la police a adopté une attitude neutre, sinon hostile, aux chrétiens, laissant faire les hindouistes.

Le 15 septembre, Mgr Aloysius Paul D’Souza, évêque de Mangalore, est apparu sur une télévision locale pour demander le retour au calme.

Pour le P. John Fernandes, professeur d’études chrétiennes à l’Université de Mangalore, au Karnataka, les attaques antichrétiennes ont été « planifiées » à des fins électoralistes. « Sur la scène électorale, le poids des chrétiens est insignifiant, mais, pour unir les hindous, une campagne de haine dirigée contre les chrétiens peut se révéler payante », explique le prêtre catholique.

Sur le plan international, le ministre italien des Affaires étrangères a indiqué que les persécutions antichrétiennes en Orissa ont été inscrites à l’ordre du jour du prochain sommet entre l’Union européenne et l’Inde, qui se tiendra à Paris les 29 et 30 septembre prochains. C’est l’Italie qui a demandé l’inscription de ce sujet, proposition acceptée par les 26 autres membres de l’UE. (source : EDA)

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