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du 14 au 18 septembre 2008 (semaine 38)
 

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2008-09-18 -
L'ÉVOLUTION NE S'OPPOSE PAS A LA CRÉATION
BIBLIQUE   

"Il n'y a aucune incompatibilité entre la théorie de l'évolution et le message de la Bible", a déclaré Mgr Ravasi, lors de la conférence de presse présentant le congrès qui se tiendra à Rome du 3 au 7 mars 2009.

" Sur l’évolutionnisme, nous nous engagerons de manière particulière dans le cadre du dialogue entre sciences et foi, a assuré président du Conseil pontifical pour la Culture. Il a ainsi prôné "une recherche sérieuse, non approximative, capable de
dépasser les idées reçues et les stéréotypes, l’arrogance, le radicalisme et les complexes d’infériorité", car "la science et la religion ne sont pas opposées“.

En effet, a-t-il conclu, "la science peut purifier la religion de la superstition et la religion peut purifier la science de ses faux
absolus".

Mgr Ravasi a rappelé que les Papes Pie XII, Jean Paul II et Benoît XVI se sont intéressés à la théorie de l'évolution. Benoît XVI y a même consacré deux des rencontres annuelles du "Ratzinger-Schuelerkreis", rencontres privées durant ses vacances en septembre 2006 et septembre 2007, soulignant cependant à ces occasions que les théories de Charles Darwin n'étaient pas suffisantes pour expliquer les origines de la vie.

L’origine de la vie, a-t-il expliqué dans les actes de la première rencontre qui ont été publiés, “ne peut pas avoir une explication scientifique parce que la science, malgré les ouvertures et les progrès acquis est toujours limitée“. Quant à Darwin, “sa théorie sur l’évolution n’est pas totalement démontrable en laboratoire, parce que des mutations sur des centaines de milliers d’années ne peuvent pas être reproduites en laboratoire“.

“Les résultats de la science soulèvent des questions qui vont au-delà de ses règles méthodiques“, a insisté Benoît XVI. Et “les origines de la vie réclament toujours plus une dimension de la raison que nous avons perdue“.

"Trois vertus peuvent animer les débats de ce Congrès: la première faite de recherche, de sérieux, au-delà des clichés, des stéréotypes, de l'arrogance, ou bien du complexe d'infériorité dont souffre parfois la théologie. Les deux autres se recommandent de l'humilité et de l'optimisme."

"Nous avons, bien sûr, le théologien, d'une part, et de l'autre le scientifique. L'important c'est qu'il n'y ait ni «muraille de Chine» ni «rideau de fer». La distinction est nécessaire mais cette distinction n'est pas séparation.."

Le P.Marc Leclerc, jésuite et professeur près l'Université Grégorienne, a souligné, de son côté, que "le débat autour de la théorie de l'évolution se fait de plus en plus vif, dans le monde chrétien comme dans le milieu évolutionniste, à l'approche du 150ème anniversaire de la publication de l'ouvrage de Darwin sur l'Origine des espèces."

Si le débat n’a fait qu’effleurer l’Europe, aux Etats-Unis la polémique entre "darwinistes" et "créationnistes" fait rage. Ces derniers, qui prennent au pied de la lettre le récit biblique de la création du monde, contestent la théorie de Charles Darwin établissant que l’espèce humaine est le fruit d'une longue évolution. Au-delà de l’Atlantique, ces mouvements fondamentalistes chrétiens cherchent à imposer dans l’enseignement scolaire la théorie de "l’intelligent design" (le dessein intelligent de Dieu).

" Cette oeuvre est encore trop souvent discutée plus idéologiquement que scientifiquement, alors qu'il s'agissait pour son auteur d'une théorie d'ordre scientifique... Face à cette situation, il est apparu nécessaire aux scientifiques, philosophes et théologiens chrétiens de clarifier le débat avec leurs collègues d'autres confessions ou sans confession. Le but est de favoriser une vaste réflexion rationnelle qui favorise un dialogue constructif entre chercheurs de diverses disciplines et origines."

" L'Eglise s'intéresse beaucoup à ce dialogue, respectueux de toutes les compétences. C'est pourquoi il s'agira d'un congrès universitaire...et non d'une manifestation ecclésiale, même si le patronage d'un Conseil pontifical entend souligner l'intérêt de l'Eglise pour cette problématique".

Ce colloque sur la théorie de l'évolution qui veut marier Darwin et la foi se tiendra à l'occasion du 150e anniversaire de "l'origine des espèces" de Darwin, un ouvrage qui n'a "jamais été condamné par l'Eglise catholique", a rappelé Mgr Ravasi. Il veut prendre le contre-pied du "créationnisme" défendu par les courants fondamentalistes chrétiens, particulièrement influents aux Etats-Unis.
Ceux-ci, qui en restent à une lecture littérale de la Bible, rejettent la théorie selon laquelle l'espèce humaine est le fruit d'une longue évolution et réclament l'enseignement du créationnisme à l'école.

Ces assises sont organisées par l'Université pontificale Grégorienne et la Notre Dame University, sous le patronage du Conseil pontifical pour la Culture et dans le cadre du Projet STOQ (science, théologie et recherche ontologique).

Des scientifiques et des philosophes de diverses écoles de pensée ont été invités au colloque du Vatican avec des théologiens catholiques et protestants. "Ce n'est pas la théorie de l'évolution, en tant que théorie scientifique, qui est en soi incompatible avec la foi en un Dieu créateur, mais le fait d'en ériger quelques éléments en clé d'interprétation de toute la réalité", a ajouté le P. Marc Leclerc. (source : VIS)


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