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2008-09-28 - Cameroun
LA RELÈVE EST ASSURÉE
Ce fut à la fois jour de tristesse et de joie pour les habitants de Yoko en général. Le P. Didier Pentecôte, dominicain français, quittait la paroisse, mais c'était un fils du terroir, le P. Alain Mbece qui devenait curé de la ville où il avait grandi.
Après les missionnaires spiritains qui ont évangélisé la région de Yoko de 1948 à 1980, les Dominicains avaient pris le relais. Le 10 septembre, le P. Pentecôte quittait son poste de curé de la paroisse Notre Dame de Fatima de Yoko ; il quitte aussi définitivement le Cameroun avec tous les frères dominicains présents dans la région depuis 30 ans.
Le passage de témoin se fit au cours d'une célébration eucharistique que présidait Mgr Zacharie Agoua, vicaire général du diocèse de Bafia, représentant personnel de Mgr Jean Marie Benoît Bala, l'ordinaire du lieu. Près d'une vingtaine de prêtres du diocèse de Bafia avaient ainsi fait le déplacement de Yoko. Déplacement difficile en ce début de la grande saison des pluies sur la Nationale n°14, bien que récemment reprofilée.
La
chorale paroissiale exécute les cantiques en langues vuté, tikar et baveuck en signe d'adieu à leur curé sortant et de bienvenue à leur curé entrant. Le vicaire général et les différents témoignages sur l'oeuvre missionnaire accomplie par les pères dominicains en général, et le P. Didier Pentecôte en particulier, rappellent ces années où le Père allait aller visiter les communautés chrétiennes à pied dans les savanes et les forêts qui mènent dans les villages du secteur parfois éloignés du centre de Yoko de plus de 120 km. Un héroïsme missionnaire que toutes les forces vives de cet arrondissement venues dire adieu à " ce gentil homme de Dieu " ont tenu à saluer à sa juste valeur," comme le commente la presse locale.
En 1948, au seuil de 60 ans de mission "européenne", ce secteur 23.000 km2, n'avait que 14. 000 habitants, dont 600 catholiques et 200 catéchumènes. Il fallait accomplir un travail d'évangélisation et de christianisation chez des peuples très attachés à leurs cultures traditionnelles.
Aujourd'hui " les fils de la terre d'Afrique continue l'Église.
Au Père Didier et aux missionnaires qui s'en vont, nous disons merci du fond du coeur pour le travail réalisé après 60 ans," déclarait le maire de Yoko. "Abbé Alain, je te dis bienvenu. Vous devez évangéliser des populations qui le jour sont chrétiens, et la nuit courent chez les marabouts. Nous serons à vos côtés, pour vous appuyer. Car vos moyens seront loin d'être ceux des missionnaires blancs ", a-t-il ajouté. (source : Allafrica)
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