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du 26 au 28 septembre 2008 (semaine 39)
 

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2008-09-28 - Turquie
IL Y A BEAUCOUP A FAIRE POUR SA DÉMOCRATISATION

Après son discours du mercredi 24 septembre, devant les parlementaires européens, le patriarche œcuménique Bartholomée Ier a donné une conférence de presse où il a abordé les problèmes du Patriarcat dont celui de l'attitude de la Turquie.

Interrogé en présence du président du Parlement Européen, M. Hans-Gert Pöttering, sur le dialogue entre les religions et les cultures et le genre de relations qu'il voudrait voir s'établir entre l'Union Européenne et la Turquie, en particulier si une relation privilégiée s'avérait préférable, le patriarche a répondu : "La question est de nature politique ; néanmoins, en qualité d'habitant de la Turquie, je souhaiterais, à l'instar de la grande majorité du peuple turc, que la Turquie adhère à l'Union Européenne comme membre à part entière, à condition que soient respectés les critères et présupposés qui sont valables pour chaque pays candidat."

"
D'un point de vue géographique, la Turquie se trouve à la charnière de l'Asie et de l'Europe. C'est un pays-pont entre l'Asie et l'Europe, l'Occident et l'Orient, entre le christianisme et l'islam. Conformément à sa constitution, la Turquie est un État laïc qui souhaite son intégration dans l'Union Européenne suite aux réformes qu'il a entreprises jusqu'à ce jour. Je dois dire que malgré les pas qui ont été accomplis jusqu'aujourd'hui, il y a encore beaucoup à faire pour atteindre la démocratisation complète, le respect des droits de l'homme et particulièrement des libertés religieuses." ».

" Le fait, a-t-il remarqué, que la population turque soit en majorité musulmane, ne doit point être considéré comme un obstacle. La coexistence d'individus de différentes convictions religieuses et appartenances culturelles est un enrichissement mutuel".

Répondant à une question sur les négociations qui viennent d’être entamées à Chypre, le patriarche a déclaré : "Je souhaite que ces négociations soient couronnées de succès afin que soit réglé le problème politique de Chypre qui a malheureusement causé des préjudices inimaginables au Patriarcat œcuménique et à la minorité grecque orthodoxe de Constantinople. Si notre troupeau a diminué d'une manière inquiétante, cela est dû, en grande partie, au problème chypriote".

Concernant les problèmes que rencontre le Patriarcat œcuménique, le patriarche a évoqué le jugement favorable de la Cour européenne des droits de l'homme à propos de l'orphelinat de l'ile aux Princes, soulignant qu'il existe encore des affaires en suspens qui touchent vingt-quatre institutions ; si tous les recours légaux en Turquie sont épuisés, les cas seront une fois encore portés devant la Cour européenne des droits de l'homme.

Enfin, relativement à l'école théologique de Chalki, le patriarche a souligné que "ce serait un grand et un honneur pour la Turquie - qui souhaite son intégration à l'Union Européenne -, d'héberger sur son territoire le centre de l'orthodoxie. "Pour vivre, le patriarcat a besoin de cadres ; s'il n'a pas la possibilité de les former et de les préparer, cela représenterait un danger pour sa situation présente et future. Si des étudiants en théologie venaient des quatre coins du monde pour étudier (à Chalki) puis retournaient chez eux en disant qu'ils avaient étudié dans un pays musulman avec toutes les libertés, ce serait là un gain majeur pour la Turquie". (source : Orthodoxie)

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