Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 29 septembre au 2 octobre 2008 (semaine 40)
 

-
2008-10-02 - Inde
LE TRISTE DÉCOMPTE DES CINQ DERNIÈRES SEMAINES

De passage à Paris, le Premier ministre indien a répondu à un journaliste : "Ce sont des accidents sporadiques, regrettables mais il ne faut pas généraliser et en tirer des conclusions sur le sort des minorités en Inde." Hélas, les chiffres sont là.

En déplacement en France à l’occasion d’un somment Union européenne-Inde dominé par les questions économiques, le Premier ministre indien, Manmohan Singh, a répondu à un journaliste du Figaro qui l’interrogeait sur les persécutions antichrétiennes qu’il s’agissait là des "accidents sporadiques" en déclarant regretter « profondément ces incidents".

Dans le même temps
à New Delhi, le 25 septembre, un haut fonctionnaire du ministère fédéral de l’Intérieur reconnaissait que "les attaques ont eu lieu de manière extrêmement méthodique, par exemple en bloquant les routes avec des arbres pour que la police ne puisse pas se rendre sur les lieux". Dans un pays où la sécurité est du ressort des Etats locaux, un porte-parole du gouvernement fédéral se contentait de déclarer : "Des instructions très strictes doivent être données à toutes les parties concernées pour garantir un retour à la normale".

Le 26 septembre, la Conférence des évêques catholiques de l’Inde a dénoncé « l’apathie et l’inaction du gouvernement » tant central que dans les Etats de l’Union indienne.

Selon un décompte dressé par des chrétiens indiens, le bilan des violences de ces cinq dernières semaines est le suivant : En un peu plus d’un mois, la vague de violences antichrétiennes qui a débuté le 24 août en Inde a fait 60 victimes. Il faut y ajouter plus de 18 000 blessés, 178 églises détruites, 4 600 maisons brûlées, 13 écoles et centres sociaux dévastés. En outre, 50 000 chrétiens au moins ont fui leur village pour se mettre à l’abri dans des camps de réfugiés et dans les forêts.

et plus particulièrement :

- Orissa : 14 districts touchés, 300 villages détruits, 4 300 habitations incendiées, 50 000 sans-abri, 57 morts, 10 prêtres, pasteurs et religieuses blessés, deux femmes violées, 18 000 blessés, 149 lieux de culte détruits, 13 écoles et établissements scolaires détruits.
- Karnataka : 4 districts touchés, 19 églises attaquées, 20 femmes et religieuses blessées.
- Kerala : 3 églises endommagées.
- Madhya Pradesh : 4 églises endommagées.
- Delhi : 1 église détruite, 4 tentatives d’attaque contre des églises.
- Tamil Nadu : 1 église attaquée.
- Uttar Pradesh : 2 morts (un prêtre âgé et un employé à son service).

Le 30 septembre, de nouveaux heurts entre hindous et chrétiens dans l'est de l'Inde ont fait un mort de plus. "Une femme est morte et huit autres personnes ont été blessées, dont quatre grièvement", a indiqué Hemanta Swain, fonctionnaire du département de Kandhamal à 300 km de la capitale régionale Bhubaneswar.

Les extrémistes hindous font campagne contre des conversions, qu'ils prétendent "forcées", au christianisme d'hindous de basses castes, des "intouchables", et des membres de tribus, qui souffrent de discriminations.

L'Inde peuplée de 1,1 milliard d'habitants --dont 80% d'hindous, 14% de musulmans et seulement 2,3% de Chrétiens. (information : -EDA)

Retour aux dépèches