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du 3 au 7 octobre 2008 (semaine 40)
 

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2008-10-07 - Bénin
LE CHEF DE L'ÉTAT CONSULTE L'ÉGLISE


Une délégation de la conférence épiscopale a été reçue le 28 septembre par le chef de l'Etat, Boni Yayi. Conduite par l'archevêque de Cotonou, Mgr Marcel Agboton, la délégation a échangé longuement avec le chef de l'Etat.

Au sortir de l'audience, jugée fructueuse par l'entourage deBoni Yayi, l'archevêque n'a pas caché à la presse que les discussions qu'ils ont eues avec le chef de l'Etat ont essentiellement porté sur la crise politique que traverse le pays et particulièrement l'Assemblée nationale qui a , à plusieurs reprises, trouvé des prétextes pour ne pas voter des lois qui portent pourtant sur des projets de développement.

Il semble que ce soit la première fois, du moins officiellement, que l'Eglise catholique, souvent attentive à tout ce qui touche à la paix sociale et la quiétude des populations, s'intéresse à cette crise. Et l'archevêque a confié que la délégation était venue s'assurer que ce qui parvenait à l'Église, au sujet de cette zone de turbulence que traverse le pays, était avéré. Mais Mgr Marcel Agboton n'a indiqué à la presse ni l'approche de l'Église en ce domaine ni surtout les solutions possibles de sortie de crise.

De tout temps, l'Église est restée discrète dans ses démarches demédiation entre les acteurs qui sont souvent réceptifs à son égard. Elle a ainsi contribué à résoudre plusieurs crises qui auraient pu avoir des répercussions profondes sur les institutions de la République.

Et l'expérience a prouvé qu'elle ne se précipite pas ; elle observe longuement avant de se prononcer et ses prises de positions sont déterminantes.

Dans le même temps, le fait que le chef de l'Etat ait reçu le même jour certains leaders de la société civile et le clergé catholique est la preuve qu'il entend bien prendre à témoin l'opinion publique des efforts qu'il déploie pour tendre la main à ses adversaires politiques pour que le Bénin se construise dans la quiétude et la paix.

Il a certainement voulu leur expliquer qu'il ne pouvait négocier indéfiniment avec une classe politique dont il ne maîtrise pas toujours les motivations profondes, qui lui manifeste une certaine hostilité alors que les tâches importantes de développement attendent. Selon certaines indiscrétions, tout pourrait être mis en oeuvre au parlement pour qu'il accomplisse le reste de son mandat dans des conditions difficiles.

En effet, une bonne partie de la classe politique a déjà les regards tournés vers les échéances de 2011. (source : Allafrica)

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