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du 3 au 7 octobre 2008 (semaine 40)
 

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2008-10-07 - Vietnam
L'ARCHEVÊQUE ASSIGNÉ "DE FACTO" A RÉSIDENCE


Les autorités d'Hanoï durcissent leur position dans le conflit des propriétés de l'Eglise catholique confisquées par le régime communiste et l'archevêque de Hanoi, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt, se trouverait "de facto" assigné à résidence.

Le 2 octobre, "Vietcatholic News" affirme que la résidence de l'archevêque est pour ainsi dire assiégée par les forces de sécurité. Des caméras de surveillance ont été installées sur les toits des maisons environnantes, tandis que les téléphones ont été mis sur écoute. Le bureau de l'archevêque a été fermé et lui-même a vu sa liberté de mouvement restreinte en dehors de sa résidence.

Les autorités de Hanoi accusent l'archevêque d'être derrière les manifestations qui réunissent depuis des semaines des milliers de catholiques qui exigent la restitution de biens de l'Eglise confisqués par le régime communiste dans les années 50. Elles demandent même sa démission, en soulignant que ses agissements ont des répercussions négatives sur les relations entre le Vietnam et le Vatican.

Selon la même agence, le Premier ministre Nguyen Tân Dung qui a reçu le 1er octobre le président de la Conférence épiscopale du Vietnam, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, a relevé à cette occasion que si l'archevêque de Hanoi ne changeait pas son attitude sur les biens de l'Eglise, "ces affaires pourraient avoir des conséquences négatives sur les actuelles bonnes relations entre l'Etat et l'Eglise, ainsi qu'entre le Vietnam et le Vatican". Il a critiqué sévèrement l'action des fidèles et des religieux qui se sont opposés aux fonctionnaires en exercice de leurs fonctions". 

Il
a affirmé que le fil conducteur de la politique de l'Etat en la matière était "le respect de la liberté de croyance et de religion pour chaque citoyen", soulignant que cette politique était "garantie par la loi et réalisée sur la base du respect du système législatif, un système qui ne permet à personne de profiter de la liberté religieuse pour commettre des infractions".

Nguyen Tân Dung a affirmé que les terres, gérées par l'Etat, étaient la propriété de tout le peuple. "La Constitution et la loi du Vietnam ne reconnaissent en aucun cas la propriété privée. Le Vietnam ne peut donc accepter les réquisitions de terrains pour des motifs religieux et ne souhaite pas réviser la législation en la matière en vigueur depuis le 1er juillet 1991".

A l'heure actuelle, relève l'agence de presse catholique AsiaNews à Rome, les autorités de Hanoi cherchent à opposer les bouddhistes aux catholiques en affirmant que le terrain sur lequel est bâtie la cathédrale de Hanoi, le séminaire et l'ancienne délégation apostolique étaient "peut-être" dans le temps l'endroit où se trouvait la pagode Bao Thien, détruite en 1426.

Ce sont les colonialistes français qui ont donné aux catholiques en 1883 ce terrain appartenant autrefois aux bouddhistes. Selon
une publication éditée par l'Etat lui-même, cette pagode aurait en fait été érigée cinq kilomètres plus au nord. (source : Asianews)

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