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du 3 au 7 octobre 2008 (semaine 40)
 

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2008-10-07 -
COMMENT LE PEUPLE JUIF LIT ET INTERPRÈTE LA BIBLE

Dans son intervention devant les Pères synodaux, le 6 octobre, comme dans un entretien qu'il donna à La Repubblica, le grand rabbin d’Haïfa a précisé les conditions du dialogue judéo-chrétien "fondé sur le respect réciproque".

Invité pour la première fois à s'exprimer lundi soir devant le synode des évêques au Vatican, le rabbin Shear-Yashuv Cohen a affirmé qu’il n’y participait pas "à titre personnel" mais qu’il était l’"envoyé du Rabbinat Central, la plus haute autorité rabbinique en terre d’Israël".

Le Vatican a invité pour la première fois un religieux juif à prendre la parole devant un synode d'évêques, la plus importante instance consultative de l'Eglise catholique. Plus de 250 évêques et cardinaux sont réunis jusqu'au 26 octobre pour discuter de la diffusion de "la parole de Dieu".

Juifs et chrétiens partagent une partie des textes bibliques antérieurs à ceux relatifs à la personne de Jésus.

Pendant des siècles, les chrétiens ont cherché à convertir les juifs qui ont subi de nombreuses discriminations (ghettos, statuts inférieurs, pogroms) lorsqu'ils entendaient rester fidèles à leur foi, faisant état d’une “histoire longue, difficile et douloureuse“ des relations entre juifs et catholiques, “une histoire faite de sang et de larmes“.

"Le soupçon que l'on veuille nous convertir est fondé sur l'expérience du passé mais je pense et j'espère qu'il n'a plus de raison d'être. Aujourd'hui il y a le respect réciproque et personne ne veut changer l'autre", a déclaré le rabbin Shear Yshuv Cohen.

"Il existe des limites au dialogue", car "il faut toujours se rappeler que dialoguer ne signifie pas changer son prochain", a souligné le rabbin Cohen. "Pousser le dialogue au-delà de cette limite veut dire tenter d'influencer son prochain, mais nous ne sommes plus au Moyen-Age", a-t-il ajouté."Aujourd’hui, nous cherchons à découvrir ce que nous avons en commun, et avant toute chose, l’Ancien Testament".

Le grand rabbin d'Haïfa, également co-président de la commission pour le dialogue entre le Vatican et Israël, s'est félicité du "travail important" accompli depuis sept ans que cette instance existe.
"Nous avons examiné des arguments comme la
sainteté de la vie, la lutte contre le laïcisme, la valeur de la famille", a-t-il expliqué. "Les débats ont été plutôt fructueux et il y a aussi eu des interventions écrites sur les principes sur lesquels le judaïsme, le christianisme et l’Islam aussi, peuvent se mettre d’accord".

Quittant son texte le grand rabbin a affirmé ne pas pouvoir “oublier le fait triste et douloureux que de nombreuses personnes, y compris de grands leaders religieux, n’aient pas élevé la voix pour sauver nos frères mais qu’ils aient choisi de garder le silence et d’aider secrètement“...
“Nous ne pouvons pas pardonner et oublier cela“. “J’espère que vous comprenez notre peine, notre chagrin concernant le passé immédiat en Europe“.

Dans le même temps il juge comme “vraiment significative“ son invitation à parler au Vatican en y voyant un “signal d’espoir“ et un “message d’amour, de coexistence et de paix pour les générations à venir“.

"Si l'on se rappelle combien de haine et combien de persécutions ont eu lieu au cours de l'histoire, combien de problèmes il y a eu entre les différentes religions et notamment entre le catholicisme et le judaïsme", il faut souligner l'importance de telles initiatives pour "réduire la haine et promouvoir la paix et la fraternité", a-t-il dit. (source : Service de presse du Vatican)

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