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du 8 au 11 octobre 2008 (semaine 41)
 

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2008-10-11 - Guinée
LE PEUPLE ATTEND UN AVENIR MEILLEUR


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Le peuple attend un avenir meilleur”, affirme l’archevêque de Conakry, lors de la messe célébrée à l'occasion de fête des 50 ans de l' indépendance, à laquelle de nombreuses personnalités d’Etat ont participé.

“La République de Guinée a fêté ses 50 ans d’indépendance dans l’incertitude et dans l’attente d’un avenir meilleur. L’absence du Chef de l’Etat, Lansana Conté, des cérémonies officielles, remplacé par sa femme plutôt que par le Premier Ministre, comme le protocole le prévoit, est l’énième démonstration que nous ne sommes pas une démocratie véritable mais un régime à conduite familiale”, estiment les sphères gouvernementales.

Les Chefs d’Etat de 7 pays africains étaient présents à la cérémonie officielle commencée avec un retard important, mais pas le Président guinéen. Un événement qui a relancé les spéculations sur la santé du Président âgé et sur sa succession.

Dans l’homélie, Mgr Vincent Coulibaly a cité le chapitre 6 d’Isaïe à propos du Seigneur qui attend que la vigne donne de bons fruits. Une manière de souligner que depuis 50 ans le peuple guinéen attend encore une amélioration de ses conditions de vie et espère ardemment dans un avenir meilleur.

“L’archevêque de Conakry a aussi rappelé la devise nationale ‘travail, justice et solidarité’, ainsi que le thème du prochain synode pour l’Afrique, ‘justice, réconciliation et paix’, demandant à tous de réfléchir pour savoir combien de ces valeurs sont respectées dans le pays”.

En 1958, la décision du leader nationaliste et futur Premier Ministre de la Guinée, Ahmed Sékou Touré, de refuser l’entrée de son pays dans la ‘Communauté franco-africaine’ (dans laquelle il aurait du suivre les colonies africaines de Paris, selon ce que prévoit alors la nouvelle constitution française présentée par Charles de Gaulle) suscita un éclat en Occident et une espérance dans les autres pays africains.

“Nous préférons la pauvreté dans la liberté que la richesse dans l’esclave“, proclamait alors le jeune dirigeant au président français. Après le Ghana (devenue indépendant de la Grande Bretagne en 1957), la Guinée était le deuxième pays d’Afrique sub-saharienne à accéder à l’indépendance. L’exemple de la Guinée fut suivi deux ans plus tard, en 1960 (déclarée justement ‘l’année de l’Afrique’), par la majeure partie des colonies franco-africaines qui optèrent pour l’indépendance vis-à-vis de Paris.

Mais la dépendance des anciens colonisateurs continua sous d’autres formes : dans la plus grande partie des Etats nouvellement indépendants, le pouvoir fut rempli par des dictateurs ou ces mêmes pères de l’indépendance devinrent des pères patrons de la nation, favorisant le despotisme, la corruption et les intérêts économiques des groupes financiers et industriels européens.

La Guinée ne fit pas exception. Après avoir été élu président, Sékou Touré instaura un régime à l’empreinte totalitariste, inspiré de ceux des pays communistes, qui a provoqué la mort de 50.000 personnes et la fuite de centaines de milliers d’autres personnes. Après sa mort en 1984, le pouvoir fut endossé par Lansana Conté.

Dans le pays, il existe maintenant de plus grands espaces de liberté mais la crise économique, causée par la corruption et par la malversation des ressources dont le pays est riche (bauxite, fer, or, uranium et sol fertile), a fait de la Guinée l’un des pays les plus pauvres du monde. (source : Agence Fides)

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