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du 8 au 11 octobre 2008 (semaine 41)
 

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2008-10-11 - Argentine
CONNAÎTRE LES VRAIES CAUSES POUR DE VRAIS REMÈDES

L’archevêque de La Plata dénonce le climat de violence "qu’on ne peut résoudre simplement par des réformes de police ou judiciaires : il est nécessaire de connaître et de diagnostiquer les vraies causes et d’en chercher les remèdes".

Mgr Héctor Aguer, dans sa réflexion hebdomadaire à l’intérieur du programme télévisé « Une clé pour un monde meilleur », a dénoncé le climat de violence que vit le pays, en analysant ses véritables causes. L’archevêque est parti d’une donnée alarmante : « Entre janvier et mai, dans la Province de Buenos Aires, 5.351 mineurs ont été arrêtés pour différents types de délits, dont certains très graves, parfois même des homicides ». Mais « 90 pour cent de ces adolescents ont été immédiatement remis en liberté ».

Cependant, a dénoncé Mgr Auger, malgré la gravité de cette situation, aucun diagnostic de la situation n’a été réalisé, et les causes possibles de ce douloureux phénomène ne sont pas identifiées. « On parle d’insécurité –a-t-il affirmé- mais l’insécurité est une sensation subjective que l’on perçoit et dont on souffre quand la multiplication des vols et crimes met en danger, dans un phénomène général, la vie et les biens d’une population ».

Par conséquent l’archevêque a fourni une analyse des principaux « facteurs ayant une répercussion sur ce fait relativement nouveau en Argentine » : parmi ceux-ci le plus important est le problème de la famille. « Y a-t-il une famille, une vraie famille, derrière ces jeunes délinquants ? » s’est demandé Mgr Aguer, car en réalité « la famille en Argentine subit l’érosion à tous les niveaux depuis plus de deux décennies ».

En effet « il n’existe plus de politique familiale de soutien et de promotion de la famille, d’attention aux familles en danger. Au contraire, on favorise la promotion, implicite ou explicite, de sa dissolution ». Le second facteur est l’échec du système éducatif argentin." La réforme des années 90 et celle d’aujourd’hui ne semblent pas donner des résultats satisfaisants. Qu’est-ce qu’on transmet aujourd’hui à l’école ? ".

L’archevêque s’est aussi interrogé sur les valeurs et sur les comportements de vie qui sont réellement transmis aujourd’hui à l’école, se demandant : "réussit-on à former les enfants et les adolescents à une authentique humanité à travers le processus éducatif ? "

En troisième lieu, le problème de la pauvreté extrême, de la misère et de la marginalisation auxquels sont contraints de nombreux jeunes d’Argentine aujourd’hui. "Il est évident que la misère matérielle entraîne avec elle une misère morale. Comment est-il possible de vivre de façon vertueuse dans des conditions déterminées de carence et d’abandon ?" a-t-il affirmé.

A ce problème s’ajoute le « sous-bois de la drogue, qui concerne déjà beaucoup de jeunes ». Tous ces facteurs contribuent à créer un « humus adapté à la croissance de tout type de délit ».

Enfin et comme conséquence de tous les facteurs mentionnés, il y a « l’effrayante décadence de la culture populaire ». En pratique : « Quelles valeurs sont présentes aujourd’hui ? Quel sens du respect, de la justice, de la solidarité, de l’amour, perçoit-on ? On note plutôt dans notre société tellement de tension, de violence et de ressentiment ! »

Tels sont donc les vrais facteurs qui selon Mgr Aguer devraient être étudiés et approfondis. « Le problème de l’insécurité ne se résout pas simplement par des réformes de police ou judiciaires. Ce sont sans doute des moyens indispensables, mais il est nécessaire de connaître et de diagnostiquer les véritables causes, et de s’appliquer avec sérieux à la recherche et à la mise en acte des remèdes » a conclu l’Archevêque de La Plata. (source : Agence Fides)

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