Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
du 8 au 11 octobre 2008 (semaine 41)
 

-
2008-10-11 - Irak
PLUS DE LA MOITIÉ DES CHRÉTIENS ONT QUITTÉ MOSSOUL

Plus de la moitié des chrétiens ont désormais quitté Mossoul, les chrétiens irakiens vivent dans la peur, déclare à l'agence Apic Mgr Louis Sako, évêque chaldéen de Kirkouk. " Ils se sentent abandonnés par la communauté internationale".

Il y avait 3.'000 chrétiens dans cette métropole située à quelque 400 km au nord de Bagdad, dont nombre de quartiers sont
aujourd'hui aux mains des groupes terroristes sunnites ou de simples criminels.

"Les chrétiens ne sont plus que 10 ou 15.000; seuls ceux qui n'ont pas d'argent pour se loger ailleurs sont restés, car se loger ailleurs coûte très cher", témoigne Mgr Sako. Dans ces familles, les enfants ne vont plus à l'école, par peur d'enlèvements ou d'agressions.

Mgr Sako précise qu'il n'est pas sûr que les dernières attaques qui ont causé la mort de six chrétiens de Mossoul soient le fait d'islamistes, car la situation sur le terrain est confuse et ce pourrait être tout aussi bien l'œuvre de criminels qui profitent de la situation troublée.


Ceux qui sont partis se sont installés dans les zones chrétiennes de la Plaine de Ninive, non loin de Mossoul, à Qaraqosh, un gros bourg syro-catholique, à Qaramles, où vivent des chaldéens, et à Bartalla, fief des fidèles syro-orthodoxes (ou jacobites), sans oublier Tall Kayf, une ville qui compte bien 10.000 chrétiens chaldéens et assyriens, ou Alqosh.

Les religieux de Bagdad ou de Mossoul qui ont des couvents dans ces régions vont s'y réfugier. Ils se sont aussi regroupés à Ankawa, dans la banlieue d'Irbil, au Kurdistan irakien, quand ils n'ont pas cherché refuge dans les pays voisins, notamment en Syrie et en Jordanie.


Les chrétiens d'Irak se sentent abandonnés par la communauté internationale, les médias irakiens n'en parlent pas ou très peu, car ils veulent donner l'image d'une stabilisation de la situation en Irak, déplore Mgr Sako. Les médias irakiens ne veulent pas montrer le côté négatif, car il y a là derrière toute une stratégie pour améliorer l'image du pays, mais la réalité sur le terrain est toute autre.

"La situation s'est certainement améliorée à Bagdad, mais pas à Mossoul, le gouvernement irakien est très faible dans cette zone, c'est l'armée irakienne et surtout l'armée américaine qui devraient intervenir. Car finalement, l'armée américaine est une armée d'occupation et elle devrait garantir la sécurité des civils, mais elle ne fait rien". 

"Face aux groupes criminels et aux fondamentalistes islamiques qui contrôlent des quartiers entiers de Mossoul, en profitant du vide sécuritaire, la "police ne peut ou ne veut rien faire, elle est en partie infiltrée par ces groupes, la situation est très complexe"

Mgr Sako demande un sursaut de la communauté internationale pour que les minorités puissent vivre en sécurité. "La solidarité internationale est plus que nécessaire, car les chrétiens sont une cible facile, ils n'ont pas de milices pour les protéger, seulement des gardiens qui contrôlent les entrées de certaines agglomérations, pour éviter l'infiltration de criminels ou de
terroristes". 

Autre inquiétude, l
a nouvelle loi électorale adoptée par le Parlement irakien qui a biffé les quotas destinés aux minorités en vue des élections provinciales prévues pour le 31 janvier 2009. Le Conseil de la présidence à Bagdad a invité le Parlement à réintroduire dans un second vote l’article 50 qui prévoit des sièges réservés pour les minorités irakiennes.

Cette décision va priver les minorités de leurs droits, alors qu'elles regroupent des citoyens irakiens qui ont toujours été loyaux à
l'Etat et qui en forment une partie essentielle". (source : Asianews et Apic)

Retour aux dépèches