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du 8 au 10 octobre 2008 (semaine 41)
 

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2008-10-10 - Synode des évêques
3ème CONGRÉGATION GÉNÉRALE
7 octobre au matin

= Le cardinal FRANC RODÉ, Préfet de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée.

Si chaque charisme constitue une parole évangélique de l’unique Parole, donc des aspects particuliers de la totalité de l’Evangile, en vivant pleinement l’Evangile, les personnes consacrées trouveront la lumière pour cueillir la dimension évangélique particulière sur laquelle s’est greffé leur institut. Tel est le chemin que les personnes consacrées devront parcourir en communion avec toutes les autres vocations dans l’Eglise".

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Mgr. MARK BENEDICT COLERIDGE, Archevêque de Camberra-Goulburn (Australie).

Le risque est de voir la prédication subir une réduction moraliste qui peut provoquer l'intérêt ou l'admiration, mais non la foi qui sauve. La prédication ne constituera pas une expérience de la puissance du Christ... et ce à une époque où tous reconnaissent le caractère vital de la prédication, sachant que la célébration de l'Eucharistie dominicale avec son homélie représente, pour la plupart des Catholiques, le seul point de contact avec la Parole de Dieu. L’esprit contemporain trouve peu de cohérence dans les livres de la Bible et n’est pas informé par la Regula Fidei. Le coeur contemporain n’a pas été modelé par le culte et par la soumission à la Parole de Dieu au long de l’année liturgique. Si la puissance de la Parole de Dieu dans l'Ecriture doit être ressentie dans la vie et dans la mission de l’Eglise, les pasteurs devraient prêter attention au contexte personnel tout autant qu’au texte inspiré".

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Mgr Broderick S. PABILLO, Évêque titulaire de Sitifi, Évêque auxiliaire de Manilai (PHILIPPINES)

Des directives s’avèrent nécessaires pour aider les Catholiques à interpréter la Bible d’une manière correcte. Présentons clairement ces directives. Elles pourraient inclure les critères suivants pour une lecture catholique de la Bible : 1) Connaître la Bible ce n’est pas seulement connaître un livre, mais c’est connaître et se mettre en relation avec la Personne du Christ. 2) La liturgie est le premier lieu de rencontre de la Bible comme Parole de Dieu. 3) Une vraie compréhension de la Bible devrait être en accord avec la vie authentique (comme la vie des saints), les pratiques et les enseignements de l’Église. 4) Une compréhension correcte des Saintes Écritures devrait être guidée, et par la foi et par l’étude. 5) Chaque passage de la Bible doit être lu dans le contexte de l’unité profonde des Saintes Écritures. 6) Une compréhension correcte de la Bible devrait tenir compte et s’adresser aux situations concrètes de notre temps. 7) La lecture de la Bible ne doit pas se terminer par une simple connaissance; c’est un appel à la conversion et à la transformation. 8) L’usage correct de la Bible devrait promouvoir l’unité au sein de l’Église et entre les Églises. 9) Nous devons aborder la Bible avec un esprit d’humilité; cela nous permet d’estimer l’interprétation de la Bible par les pauvres.

= Le cardinal FRANCIS EUGENE GEORGE, président de la Conférence épiscopale des USA

Dans ce cas, le risque est de voir la prédication subir une réduction moraliste qui peut provoquer l’intérêt ou l’admiration, mais non la foi qui sauve... Une nouvelle évangélisation requiert une formulation et une proclamation nouvelles du kerygme en vue d’une prédication missionnaire plus puissante. Afin de promouvoir ce type de prédication, il faudrait préparer un Directoire général pour les homélies sur le modèle du Directoire général pour la catéchèse et de l’Instruction générale du Missel Romain. Ce directoire devrait se dessiner sur l’expérience de l’Eglise universelle afin de fournir une structure sans que soit suffoqué le génie des Eglises particulières ou des prédicateurs individuels".

Mgr Norbert Klemens STROTMANN HOPPE, évêque de Chosica (PÉROU)

“La nécessité de la “perspective externe” sur le Synode” Je voudrais remercier le Secrétaire du Synode pour l’excellent Instrument de travail. Derrière le caractère extraordinaire du texte, on perçoit le grand soin qui y a été apporté. Malgré cela, je voudrais offrir aux travaux du Synode une ouverture de perspective du point de vue latino-américain. L’Église en Amérique latine au cours des 40 dernières années a perdu près de 15% de ses fidèles au profit de mouvements non catholiques qui se fondent justement sur des stratégies bibliques. L’Amérique Latine représente aujourd’hui 43% du catholicisme mondial, qui, à son tour, a diminué de 14% par rapport à la croissance de la population mondiale. La défection de 2,3% des catholiques en Amérique Latine représente pour le catholicisme mondial une perte de 1%. En tant que représentants de 43% de l’Église qui sont toujours mentionnés - de manière incompréhensible - dans les statistiques et également dans les documents du Synode sous la mention “Amérique”, nous attendons au moins que ce Synode fournisse quelques suggestions positives en vue d’une contre-stratégie pastorale centrée sur le terrain biblique contre ceux qui possèdent une pastorale biblique et nous rendent l’action pastorale difficile. ... deux points extrêmes de la situation actuelle de l’Église: obsession de l’identité, d’une part, qui, sur le terrain de la foi, finit dans le fondamentalisme, ou, en matière ecclésiale, se traduit dans le phénomène des sectes ; et une grande envie d’importance, d’autre part, qui porte au sein de la société d’aujourd’hui à la dissolution de l’Église. Je suis d’accord avec vous: une identité claire pour ce qui concerne la fonction de base de la Parole de Dieu pour l’Église est nécessaire. On devrait seulement procéder sans négliger la perspective extérieure dans les eaux actuellement mouvementées pour l’Église :

= Le cardinal
ANDRE VINGT-TROIS. Président de la Conférence des évêques de France

"Dans la recherche du sens du texte biblique, l'interprète sera attentif, demande le Concile, à son genre littéraire et aux circonstances historiques de son écriture. Autrement dit, la Bible est une littérature humaine. Le Concile ajoute que le fidèle interprète ne sera pas moins attentif à l’harmonie des Ecritures de l'ancienne et de la nouvelle Alliance, à l'unité de l'Ecriture et de la Tradition et à l'analogie de la foi... L'exégète et le théologien, s'ils ne sont pas la même personne, sont appelés à scruter la lettre ensemble, en disciples du seul Docteur. Le sens des Ecritures est théologique; la théologie est la recherche du sens des Ecritures. C'est en raison d'une lacune philosophique qu'on limite l'exégèse à la détermination de la dimension historique et littéraire de la lettre ou qu'on expose la théologie hors d'un contact vivant aux Ecritures".


= le cardinal Philippe BARBARIN, Archevêque de Lyon (FRANCE)

Dans la Bible, il faut tout lire! Au coeur de la Parole de Dieu, l'Écriture est une source qui irrigue toute la vie de l'Église. Il est essentiel d'entourer la liturgie de la Parole d'une belle solennité, car elle est la rencontre habituelle entre Dieu et son peuple. Les lectures liturgiques doivent être choisies en fonction d'un critère essentiel: l'unité du message que nous offre cette Parole. Même si les découpages posent de vraies questions, certaines absences en posent davantage. Cela est dû à des peurs infondées qu'il faut dénoncer. Par exemple, on ne lit jamais, le dimanche, Mat. 23, 13-31 : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites... » qui donne pourtant un éclairage si utile sur l'enseignement des Béatitudes (et les vendeurs chassés du Temple, une fois tous les trois ans). Douterions-nous que la colère de Jésus n'est qu'une expression de son amour ? Certaines omissions affadissent notre catéchèse. En racontant l'histoire de l'enfant Samuel, on passe sous silence le contenu du message, si dur pour un enfant (1 Sam 3, 1-10; ou Jérémie 15. 16, 1 Rois 19, 12-18). Il ne faut pas cacher ce que la transmission de la Parole peut nous coûter. Il y a une autre cause dans l'omission de certains passages. En 2 Pi, 12-21, l'auteur veut laisser un message fort: « J'emploierai mon zèle à ce qu'en toute occasion, après mon départ, vous puissiez vous remettre ces choses en mémoire ». Témoin oculaire de la Transfiguration, il rappelle que les Écritures donnent à connaître la Présence de Notre Seigneur. Son objectif est que l'on ne perde pas la mémoire, et le contact avec les Écritures, dont la vie de Jésus est l'accomplissement. Cette parole a, pour ainsi dire dans la Bible, la valeur d'un testament spirituel donné à toute l'Église: Méfiez-vous de l'orgueil qui vous conduirait à penser que les paroles anciennes n'ont plus d'intérêt. Il nous faut au contraire tenir « plus fermement à la parole prophétique ». Cette exhortation n'est pas déplacée non plus pour les juifs. N'accueillent-ils pas la parole prophétique surtout comme une invitation renouvelée à obéir à la Torah ? En vérité, les prophètes nous rappellent que Dieu peut faire irruption librement dans la vie de son peuple. Tenons donc encore plus fermement à leur parole, après que Jésus nous en a montré le sens et la portée. Toujours est-il qu'au fil des siècles, on a vu chez les chrétiens cette triste tendance à « oublier » les saintes Écritures, à les regarder comme « des fables sophistiquées ». Nous avons besoin au contraire que, « portés par l'Esprit Saint, des hommes continuent de nous parler de la part de Dieu ». Les Écritures demeurent « une lampe qui brille » dans nos ténèbres présentes. Elles nous gardent dans l'humilité,« en attendant que le jour rayonne et que l'étoile du matin se lève dans nos coeurs ». C'est pourquoi, jusqu'à la venue du Seigneur, il nous faut continuer à lire toutes les Écritures.Barbarin

Mgr Raymond SAINT-GELAIS, Évêque de Nicolet (CANADA)

La Parole de Dieu retentit dans les Écritures. Mais elle ne reste pas enfermée dans les écrits. Elle va bien au-delà du livre. Car c’est d’abord une personne qui s’adresse à l’humanité avant d’être un texte à étudier. Dieu a inauguré un dialogue vivant avec l’humanité et sa Parole ouvre à toutes les générations des horizons inattendus de vérité et de signification. Dans les célébrations liturgiques, il revient à l’homélie d’introduire l’assemblée dans le mystère de la Parole que Dieu lui adresse dans sa vie concrète. Elle favorise ainsi le rapport entre la Parole de Dieu et la culture, entre la foi et la vie. De plus, elle doit faire entrer les fidèles dans le mystère qu’ils célèbrent.

Le cardinal PETER ERDO.

"Il est absolument nécessaire qu'une juste interprétation soit faite par l'Eglise au moment même de la première rencontre avec la Parole de Dieu. Les risques d'une interprétation arbitraire sont particulièrement élevés dans un environnement culturel comme le nôtre où les catégories élémentaires de la recherche de la vérité historique semblent avoir moins d'importance. Les publications plus sensationnelles que scientifiques peuvent générer une grande confusion dans l'esprit des fidèles et parfois aussi des prêtres. Le risque le plus grand ne réside pas dans le fait que certains ne sachent pas quel crédit accorder à un texte apocryphe comme par exemple l'évangile de Judas, mais plutôt dans ce que beaucoup n'ont aucune idée sur la façon de distinguer les sources crédibles de celles qui ne le sont pas dans l'histoire de Jésus-Christ. De plus, il semble que, pour beaucoup, il n'est pas important de rechercher quelle a été la véritable histoire parce qu'ils raisonnent de façon subjective et donc subjectiviste sur l'histoire".

Mgr Benjamin Marc RAMAROSON, C.M., Évêque de Farafangana (MADAGASCAR)

Qu’est-ce que nous, à Madagascar, à travers notre contact avec la Parole de Dieu et nos humbles expériences, pouvons apporter en ce sens pour que la Parole soit vivante et efficace en ce début du troisième millénaire ? Seulement je souhaite que la fraîcheur de la lecture de la Parole vécue au sein de notre culture et de notre peuple aide l’Église toute entière, aussi bien nous dans notre défi d’inculturer la foi que les Églises d’Occident dans leur cheminement vers la nouvelle Évangélisation. Cette exégèse que j’ose appeler “exégèse enracinée dans la culture” comportant des exigences d’une authentique inculturation n’est pas un simple “vernis” mais une “personnalisation”de la foi nourrie par la Parole bien accueillie et toute imprégnée de notre tradition ancestrale. La majorité de nos populations ne savent ni lire ni écrire. La fréquentation de la Parole de Dieu se limite souvent à la lecture faite à l’église au moment des célébrations liturgiques. Heureusement, cette triste situation n’empêche pas la Parole de Dieu de prendre racine et engendre même de belles et merveilleuses surprises. Notre culture n’est pas sans analogie avec la pédagogie de Jésus dans l’Évangile. Ces personnes qui ne savent ni lire ni écrire ont un fort sens du sacré et comprennent le “ langage symbolique”. De ce fait, beaucoup de livres de la Bible, notamment les Évangiles, ne sont pas étrangers aux pauvres gens de nos campagnes. Ces Écrits leur apparaissent très proches car l’environnement littéraire dans lequel ils ont été composés est proche de leur vie. Il leur est facile de commenter cette parole et on est souvent surpris par la profondeur de certains commentaires spontanés qui pourraient bien étonner des spécialistes. Parfois, la richesse de ces commentaires, marqués par une profondeur spirituelle qui ne trompe pas, rappelle ceux des Pères de l’Église. Ce n’est pas une exégèse scientifique mais une exégèse dans son sens premier, c’est-à-dire une interprétation qui aide à accueillir l’enseignement d’un texte dans sa pureté. Puis-je, profitant de ce Synode, suggérer aux exégètes, à nous Pasteurs, de tenir compte de cette forme d'approche, différente de nos études scientifiques certes mais si enrichissante surtout pour la lectio divina car, le but de l'exégèse est ce qu'évoque St Paul : “comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, de connaître l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance.

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