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FlashPress - Infocatho
du 8 au 10 octobre 2008 (semaine 41)
 

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2008-10-10 - Synode des évêques
4ème CONGRÉGATION GÉBÉEALE
7 octobre après-midi

= Mgr.MAURICE PIAT, CSSP, Evêque de Port-Louis (Maurice).

"La crise de la transmission de la foi dans les sociétés de Chrétienté s'explique en grande partie par le fait que, dans ces sociétés, l'Église jouissant d'une certaine sécurité, a eu tendance à prendre la foi pour acquise, à privilégier l'enseignement de la doctrine et à négliger la Parole de Dieu dans le processus de transmission.

Faute de prendre appui sur le Roc de la Parole, l'édifice doctrinal et moral devient comme une maison construite sur le sable et résiste mal aux tsunamis de la culture numérique moderne. D'où l'urgence de retrouver la place de la Parole de Dieu comme fondement de la vie et de la mission de l'Eglise. La Parole est fondement quand elle est accueillie comme l'événement de Dieu qui nous parle de lui-même et s'adresse à nous comme à des amis pour nous inviter à partager sa vie.

= Mgr.GEORGE PUNNAKOTTIL, Evêque syro-malabar de Kothamangalam (Inde).

"Dans la tradition patristique, l'Eglise insiste sur l'aspect ecclésial et sur l'aspect spirituel. La Bible est la Parole de Dieu dans l’Eglise…. La contemplation spirituelle de la Parole est requise. Les vrais théologiens sont de vrais saints. Lire présuppose un état de prière. La prière illumine l’esprit afin qu’il saisisse ce qu’il lit. Lire la Parole doit conduire à la Parole substantielle qui est Jésus".

= Mgr Guillermo José GARLATTI, Archevêque de Bahía Blanca (ARGENTINE)

La division tripartite sur la Parole de Dieu, présentée dans le Document de travail, me paraît tout à fait excellente. Elle suit une optique à caractère éminemment théologique et pastoral, et répond aux grands défis de l’Église d’aujourd’hui qui, vivifiée par l’Esprit, est appelée à assumer l’engagement de se manifester authentiquement en tant que sacrement de Jésus Christ. Cependant, j’ai l’impression qu’il manque une unité intérieure dans le développement des trois parties, ce qui fait qu’elles apparaissent, de la même manière que les thèmes traités, comme juxtaposées ou superposées, sans une nette relation de continuité entre elles par manque d’un appui théologique unificateur. Pour surmonter ce problème, je pense que la “belle histoire du salut” (cf. Document de travail 10) pourrait se transformer en une catégorie théologique et servir, ainsi, de facteur unificateur. L’expression “histoire du salut” apparaît par trois fois dans le Document de travail (n. 10, 25 et 34), mais il ne semble pas qu’elle soit, ensuite, suffisamment développée et prise en compte. Il s’agit d’un concept biblique et théologique d’une grande richesse et d’une grande variété de sens, car elle met très fortement en relief la manière d’agir de Dieu (pédagogie divine) dans les interventions salvifiques successives: création, élection et formation du peuple de Dieu, alliance, Christ comme centre et sommet de la révélation, Église. Le concept d’”histoire du salut”, compris comme élément transversal sur lequel s’appuie toute l’action salvifique de Dieu est, sans doute, la catégorie la plus appropriée pour expliquer et comprendre la pédagogie divine qui s’exprime “en parlant”, “en agissant” et “en dialoguant”, sans toutefois perdre de vue que “la vérité profonde aussi bien sur Dieu que sur le salut de l'homme, c'est par cette révélation qu'elle resplendit à nos yeux dans le Christ, qui est à la fois le médiateur et la plénitude de la révélation tout entière” (DV 2).

= Mgr Sylvester Carmel MAGRO, O.F.M., Évêque titulaire de Salde, Vicaire Apostolique de Benghazi (LIBYE)

Nombre de croyants ne connaissent pas le rôle de l’Église dans la formation du Canon des Écritures. Ils sont conscients de l’importance que l’Église accorde à la Parole de Dieu, mais ne réussissent pas à apprécier le rôle du Magistère dans la détermination du canon des Saints Livres. Ils ne comprennent pas que, en dernier ressort, c’est l’Église qui a authentifié la Bible. Dans la réalité des faits, la Bible présuppose l’Église et dépend de l’Église pour son authentification... L’Église précède les Écritures. Par conséquent, il faudrait faire bien comprendre au Peuple de Dieu que, en fin de compte, il devait y avoir une “quelque autorité” pouvant déterminer quels livres devaient être considérés comme authentiques ou divinement inspirés, et devaient donc faire partie de la liste officielle ou “canon” du Nouveau Testament en particulier, et d’exclure le reste comme “apocryphes”, c’est-à-dire manquant de l’inspiration divine. “C’était l’autorité de l’Église qui a authentifié réellement les livres que nous croyons aujourd’hui comme faisant partie de la Bible. Ce processus d’identification a duré près de cinq siècles. L’Église le conduisit après de longues enquêtes et prit des décisions à ce sujet dans le cadre de conciles locaux et régionaux, durant lesquels la matière a été amplement étudiée”. Le “canon” chrétien complet ou liste des Écritures du Nouveau Testament a été établi par saint Athanase en 367 mais accepté de manière universelle seulement au Synode de Rome, en 380, et lors des Synodes d’Hippone et de Carthage (417). “C’est l’Église qui est venue avant les Écritures; l’Église qui a produit les Écritures avec l’aide divine et qui a préservé leur intégrité des menaces de persécution et d’hérésie - c’est l’Église qui a rassemblé les Écritures dans un livre - un livre qui soutient tous ceux qui se nomment chrétiens” (Scott Hahn).

= Mgr José Miguel GÓMEZ RODRÍGUEZ, Évêque de Líbano-Honda (COLOMBIE)

La structure ontologique de l’être humain, de chaque être humain, de tout être humain, est essentiellement dialogique. Cette constitution de la personne humaine dépend, en premier lieu, de sa condition de créature. Dieu nous a créés pour que nous entrions en dialogue avec Lui. Et au fond de notre être, nous découvrons une dynamique dialogale qui nous rend différents des autres êtres dont nous faisons l’expérience. Ainsi, notre existence personnelle est, avant tout, celle de personnes qui écoutent. L’être humain est constitué en tant que tel par sa capacité à écouter Dieu. La personne parvient à son identité et à sa dignité fondamentales au travers de l’écoute de la Parole de Dieu et par son extraordinaire capacité à répondre à celle-ci avec tout son être, toute son intelligence et toute sa volonté. Il est nécessaire que l’Église rappelle à l’humanité ces vérités de manière à trouver les solutions qu’elle ne trouve pas encore. Et il est urgent d’établir les critères les plus adaptés en vue de l’interprétation authentique de la Parole révélée. L’interprétation de la Bible échappe au caprice des relativismes modernes, c’est pourquoi elle est incommode pour beaucoup. L’évangélisation et la mission ad gentes sont indispensables et requièrent tout le zèle des chrétiens qui savent que l’écoute et la réception attentive de la Parole sont nécessaires à la vie du monde.

= Mgr.Orlando B.QUEVEDO, OMI, Archevêque de Cotabato (PHILIPPINES).

"Dieu a prononcé sa Parole spécialement pour le bien des pauvres. Il a été leur refuge et leur libérateur... Incroyablement riche d’une splendide mosaïque de cultures et de religions antiques, l’Asie est cependant un continent de pauvres, de déséquilibres économiques et politiques, de divisions et de conflits ethniques. Notre sens profond de la transcendance et de l’harmonie est érodé par une culture séculaire et matérialiste mondialisante. Toutefois, la Parole de Dieu en Asie appelle des milliers de petites communautés de pauvres vers le Père, dans l’Esprit Saint. Et les pauvres, à leur tour, écoutent la Parole de Dieu. Ce faisant, il construisent un nouveau mode d’être Eglise, en réalité très ancien, c’est-à-dire le mode de la première communauté de Jérusalem.

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Mgr.Desiderius RWOMA, Evêque de Singida (TANZANIE)

"L'attitude des Pères de l'Eglise envers la Parole et la prédication est pour nous un défi. Quand nous parlons de personnes tièdes sur les questions liées à notre foi et du phénomène des sectes religieuses qui se développent à une vitesse préoccupante dans de nombreux endroits du monde, peut-être faut-il en chercher les causes dans le défaut d'une prédication bonne et adéquate de la part des ministres.

= Mgr.Anicetus Bongsu Antonius SINAGA, OFM.Cap., Coadjuteur de Medan (INDONÉSIE)

"Alors que nous voulons que tous gardent un contact continu avec les Ecritures par une lecture spirituelle assidue et une étude soigneuse, il est aussi vrai que, bien que nous appartenons à une époque privilégiée d'avoir la Bible disponible en cinq langues nationales et vernaculaires, les gens d'aujourd'hui ne prennent pas l'habitude de lire et de prendre connaissance des questions concernant les Saintes Ecritures. Il est ainsi souhaitable que le Synode des évêques s'engage sérieusement dans la recherche de voies et méthodes pour dépasser cette incapacité et cette préoccupation du croyant".

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Mgr.Salvatore FISICHELLA, Président de l'Académie pontificale pour la vie.

"Le christianisme est la religion de la Parole. Il est important de s'engager pour l'édification d'une culture qui voit les saintes Ecritures comme une parole vivante, dynamiquement ouverte à la vérité de la relation contenue en elle… Dans une période comme la nôtre dans laquelle subsistent de nombreuses tentatives de mettre les textes sacrés à l'écart en tant que porteurs de sens parce qu'identifiés comme des mythes, privés de caractère historique et destinés seulement aux intellectuels, il est important que l'on retrouve les formes nécessaires pour redonner une valeur historique et provocatrice au sens de l'existence.

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Mgr Filippo SANTORO, Évêque de Petrópolis (BRÉSIL)

La Parole de Dieu est un fait; c’est la personne de Jésus Christ que les Apôtres ont rencontré alors qu’il marchait le long de la mer de Galilée, et que l’Église proclame comme étant quelqu’un que l’on peut rencontrer aujourd’hui sur les routes de notre vie. Cette annonce doit relever un défi, et ce défi est avant tout anthropologique. Il s’agit de démontrer que ce fait est capable de dépasser l’espace et le temps comme quelque chose qui ne décline pas, qui ne s’use pas et répond de manière unique et singulière à l’attente du coeur de l’homme.... La Parole faite chair indique non seulement un contenu salvifique mais également une méthode par le biais de laquelle les apôtres commencent à comprendre eux-mêmes. Dans la rencontre avec Jésus, quelque chose, qui était assoupi en eux, se réveille et ils commencent à entrevoir quelque chose de positif dans leur destin. La méthode impliquée par l’incarnation, un thème que Don Giussani a particulièrement développé, consiste à suivre cet événement au sein duquel le miracle se fait présent. Dans toutes les rencontres bibliques avec Jean, André, Pierre, Zachée, la Samaritaine... en suivant cet homme, on rencontrait l’autre, le destin, le Père. Cette même méthode se poursuit après la Résurrection au travers de la rencontre avec le corps visible du Christ, l’Église, dont Pierre est le chef. Au cours de la Ve Conférence d’Aparecida, les Évêques d’Amérique latine, en citant le discours inaugural du Pape Benoît, ont déclaré: “La nature même du christianisme consiste donc à reconnaître la présence du Christ et à le suivre. Telle est la merveilleuse expérience de ces premiers disciples qui, en rencontrant Jésus, demeurèrent fascinés et pleins de stupeur face au caractère exceptionnel de celui qui leur parlait, par la manière dont il les traitait, apportant une réponse à la faim et à la soif de vie qui était dans leurs coeurs.

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