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du 12 au 15 octobre 2008 (semaine 42)
 

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2008-10-15 -
LA RENCONTRE DES ÉGLISES ORTHODOXES A CONSTANTINOPLE

" Nous avons l'obligation de sauvegarder l'unité de la foi de l'Église orthodoxe la foi de nos Pères, dans la divine Eucharistie et dans l'observance fidèle des normes canoniques en réglant les problèmes qui se posent dans les relations entre nous."

Le 11 octobre 2008, le patriarche Alexis de Moscou et de toute la Russie est arrivé à Istanbul pour participer à la rencontre des primats et représentants des Églises orthodoxes, rencontre qui célébrait le deuxième millénaire de l'apôtre saint Paul. Dès son arrivée, le patriarche Alexis s'est rendu au siège du patriarcat de Constantinople dans le quartier du Phanar. Il y a été accueilli par le patriarche Barthélémy. Après un entretien dans la résidence du patriarche de Constantinople, les deux primats se sont rendus à l'église Saint-Georges où s'est tenue la session de la rencontre des primats et représentants des Églises orthodoxes.

Dans son mot de salutation, le patriarche Alexis a souligné l'importance qu'il accorde au travail commun de toutes les Églises orthodoxes locales: "Il est très important pour nous tous d'apporter notre contribution, dans ce monde divisé, à l'unité de l'Église qui doit être manifestée à toute la terre".

Les primats des Églises orthodoxes autocéphales ou leurs représentants ont signé une déclaration commune qui a été rendue publique le dimanche 12 octobre, après la liturgie commune. Nous vous en donnons quelques extraits par une traduction non officielle.

Ils y rappellent tout d'abord qu'à l'exemple de saint Paul, l'Église orthodoxe doit promouvoir dans le monde l'enseignement non
seulement en ce qui concerne la restauration dans le Christ de l'unité de la race humaine tout entière, et l'universalité de son œuvre de rédemption, qui surmonte toutes les divisions du monde et dans le même temps affirmer la commune nature de tous les êtres humains.


..." Toutefois, un fidèle témoignage de Son message de rédemption suppose également le dépassement des conflits internes de l'Église orthodoxe par l’apaisement des tensions nationalistes, ethniques et idéologiques du passé, car seulement de cette manière la parole orthodoxe aura un impact efficace sur le monde contemporain".

" L'évangélisation du peuple de Dieu, et celle de ceux qui ne croient pas en Jésus-Christ, constitue la devoir suprême de l'Eglise. Cette obligation ne doit pas être accomplie de manière agressive, ou par diverses formes de prosélytisme, mais dans l'amour, l'humilité et le respect de l'identité de chaque individu et de la culture particulière de chaque peuple."

"
Les différences et les contrastes nationaux, ethniques, idéologiques et religieux nourrissent continuellement de dangereuses
confusions, non seulement en ce qui concerne l'indiscutable unité ontologique de la race humaine, mais aussi en ce qui concerne la relation de l'homme au sacré de la création."

..." Ces divisions du monde introduisent d'injustes inégalités dans la participation des individus, ou même des peuples aux biens de la création. Elles privent des milliards de personnes des produits de base et menent à la misère. Elles sont la cause de migrations massives des populations, suscitent des discriminations et des conflits nationalistes, religieux et sociaux, qui menacent la cohérence interne de la société."


..." La doctrine chrétienne sur l'unité ontologique entre l'homme et la création divine, exprimé par tout le mystère de l'œuvre rédemptrice de Christ, constitue le fondement pour l'interprétation de la relation de l'homme avec Dieu et avec la création."

..." La tendance actuelle de nombreux États modernes vise à évincer la religion de la vie de la société. Le principe de la laïcité de l'État peut être préservé, mais il est inacceptable d'interpréter ce principe comme une marginalisation radicale de la religion hors de toutes les sphères de la la vie publique."

..." L'Église orthodoxe estime que les progrès technologiques et économiques ne doivent pas conduire à la destruction de l'environnement et à l'épuisement des ressources naturelles pour satisfaire l'avidité des désirs matériels. Nous ne devons pas oublier que les richesses naturelles de la terre ne sont pas seulement la propriété de l'homme, mais surtout de la création de Dieu: " Au Seigneur, le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants." (Ps.23: 1). Nous devons nous rappeler que non seulement la génération actuelle, mais aussi les générations futures ont le droit aux ressources de la nature, que le Créateur nous a accordées.

..." Nous avons l'obligation de sauvegarder l'unité de la foi de l'Église orthodoxe, la foi, " transmise aux saints définitivement." (lettre de Jude 3), la foi de nos Pères, dans la divine Eucharistie et dans l'observance fidèle des normes canoniques de l'Église
en réglant avec un esprit d'amour et de paix les problèmes qui se posent de temps à temps dans les relations entre nous."

..." Nous réaffirmons notre désir d'une guérison rapide de toutes les anomalies canoniques qui sont nées des circonstances historiques et des exigences pastorales, par exemple dans le domaine de la diaspora orthodoxe, en vue de surmonter toutes les influences qui sont étrangères à l'ecclésiologie orthodoxe. À cet égard, nous nous félicitons de la proposition du Patriarcat oecuménique de convoquer sur ce sujet une consultation panorthodoxe au cours de la prochaine année 2009, ainsi que de la poursuite des préparatifs pour le Saint et Grand Concile."

..." Nous affirmons notre désir de continuer, malgré toutes les difficultés, les dialogues théologiques avec les autres Chrétiens, ainsi que les dialogues interreligieux, en particulier avec le judaïsme et l'islam, étant donné que le dialogue constitue le seul moyen de résoudre les différences entre les personnes, en particulier à une époque comme la nôtre, où chaque type
de division, y compris celle faite au nom de la religion, menace la paix et l'unité des peuples."

Cette rencontre panorthodoxe réunissait, en plus des patriarches de Constantinople et de Moscou, les patriarches Théodore d'Alexandrie, Ignace d'Antioche, Théophile de Jérusalem, les archevêques Chrysostome de Chypre, Jérôme d'Athènes, Anastase d'Albanie et Christophore de Prague. En revanche, les Églises serbe, roumaine, bulgare, géorgienne et polonaise ont été représentées par des évêques.

Le primat de l'Église orthodoxe russe était par le métropolite Vladimir de Kiev, le métropolite Corneille de Tallinn, le métropolite Kirill de Smolensk et le métropolite Vladimir de Cisinau et de toute Moldavie. (source : orthodoxeurope)

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