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FlashPress - Infocatho
du 12 au 15 octobre 2008 (semaine 42)
 

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2008-10-15 -
FAUTE D'AVOIR CONTRÔLÉ LE MARCHÉ FINANCIER

De nombreuses conférences épiscopales européennes ont évoqué la crise bancaire et financière actuelle en disant à la fois leur préoccupation pour les personnes et leur
interrogation sur nos modes de vie et sur notre rapport à l'argent.

"Le marché financier doit être mieux maîtrisé",déclare Markus Schlagnitweit, directeur de la Katholische Sozialakademie (Ksoe - Catholic Social Academy), autrichienne, soulignant la nécessité de "mettre en place à l'avenir des mécanismes de contrôle nationaux et internationaux plus efficaces. Actuellement, dit-il, " les pertes sont socialisée par les États et, finalement, par les contribuables, alors que les bénéfices restent privées."

"La crise actuelle est aussi une occasion, selon Schlagnitweit, de " présenter un projet de loi finalement raisonnable " surtout le "contrôle". Le directeur de Ksoe a également mis en garde les profits "problématiques" basés uniquement sur des spéculations et non pas sur des biens ou des services. Nous devons combler les lacunes dans la législation fiscale à cet égard."

"En Italie, les évêques de la Marche expriment leur proximité avec des milliers de travailleurs et de leurs familles qui vivent dans notre région au cours des derniers mois des situations d'insécurité croissante et d'incertitude." Dans leur message, ils se référent à la crise de plusieurs entreprises dans le territoire ainsi que sur le plan international, "nous ne savons pas qui va supporter cette période difficile d'autant qu'à la lumière de ce qui se passe dans les marchés financiers, les connotations sont de plus en plus mondiales mais il est certain que nous devons dès maintenant réagir sur toutes les possibilités pour en atténuer les conséquences et, surtout, alimenter la confiance et l'espoir."

"Ils invitent "les institutions, les administrateurs, les entrepreneurs, les syndicats, les travailleurs, es politiciens, les forces sociales à n'épargner aucun effort pour atténuer les difficultés des personnes qui risquent de perdre leur emploi et à soutenir les entreprises qui sont au cœur de la capacité de production de notre territoire. "

"
La financiarisation de l'économie, disent les évêques de France, a accéléré la mondialisation dont il serait injuste de dire qu'elle n'a que des effets négatifs. Elle a facilité le transfert des richesses et des technologies. Elle a été un levier puissant pour des projets d'investissements dans des pays en voie de développement."

"Le marché libre, à condition de respecter certaines exigences, demeure sans doute l'instrument le plus efficace pour utiliser les ressources et répondre aux besoins des hommes et des sociétés de façon efficace. Mais la crise nous révèle nombre de conséquences négatives lorsque les logiques financières poussées à l'extrême sont déconnectées de l'économie et ont pour seule fin la recherche d'un profit immédiat."

"Nos sociétés sont ébranlées. Et comme toujours, en pareil cas, les plus pauvres sont les premières et bien innocentes victimes. Cette crise nous invite tous à nous interroger sur nos modes de vie, sur notre rapport à l'argent, sur nos manières de faire fructifier notre épargne et de recourir au crédit. Nous ne pouvons que saluer les efforts des gouvernements et des responsables politiques pour faire face à la situation."

"Cette situation suppose une réflexion éthique et un engagement :
- pour que l'on s'interroge sur des pratiques spéculatives visant la rentabilité maximum à court terme,
- pour que l'on revoie les systèmes de rémunération et de gratification des dirigeants d'institutions financières surtout quand ils ont contribué à la crise ou pourraient en tirer profit de manière inconsidérée,
- pour que soient mis en place les moyens d'une plus grande traçabilité de l'argent et d'une meilleure identification des risques,
- pour que l'économie développe un recours plus raisonné au crédit,
- pour que le marché financier, par des investissements socialement responsables, soit réorienté au service d'une économie productive et modulée par les exigences environnementales.
"

"Quand la finance prétend être sa propre fin et n'est plus animée que par le désir exclusif du profit, elle perd la tête. Quand le souci de l'homme, de tout l'homme et de tous les hommes redevient prioritaire, la confiance renait." (source : KNA - CEF - CEI)

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