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du 12 au 15 octobre 2008 (semaine 42)
 

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2008-10-15 - Synode des évêques
11ème CONGRÉGATION GÉNÉRALE
11 octobre après-midi

Nous publions ci-dessous les résumés des interventions transmis par Vatican Information Service - VIS :

== Mgr Louis PORTELLA MBUYU, Président de la Conférence Épiscopale (République du Congo)

Au Congo-Brazzaville, pays marqué négativement par une série de conflit interne, nous faisons le constat d'un foisonnement de mouvements religieux qu'on peut classer en deux catégories : d'une part les mouvements qui pratiquent une lecture d'orientation libératrice tout en faisant appel à des éléments de la religion traditionnelle. Ils présentent comme une contre-réaction face à un christianisme considéré comme une négation de l'identité africaine.

D'autre part des mouvements, ramifications du mouvement pentecôtiste d'origine américaine, caractérisés par une lecture de la Bible fondamentaliste et même magique, propres à démobiliser les consciences par rapport aux problèmes concrets de la vie en société. Il y a aussi des mouvements d'orientation ésotérique et gnostique, caractérisés par une lecture symbolique et idéologique de la Bible.

Tout cet ensemble est à situer dans un contexte de mal-développement avec son lot de misère et de résignation. Face à cette situation bien complexe, l'urgence se fait sentir d'aider, d'encourager les fidèles du Christ au Congo à lire la Parole de Dieu, à la méditer, à la prier car elle est susceptible de “recréer” l'homme africain qui porte encore en lui les séquelles de son lot passé. Cela exige un accès plus facile au texte biblique grâce aux traductions. C'est une des urgences pastorales de notre Eglise.

== Mgr Gregor Maria HANKE, Évêque de Eichstätt (Allemagne)

Je reprends la question sur la manière dont la présence du Christ dans la Parole de Dieu et dans le Sacrement de l’Eucharistie sont théologiquement en rapport entre eux. Les modes divers de la présence du Seigneur dans la célébration liturgique ne peuvent pas être mis sur le même plan, comme s’ils étaient statiquement équivalents. La conséquence d’un tel mode de penser se résumerait à une compréhension modalistique de la présence du Seigneur, qui consentirait donc de remplacer un mode de cette présence par un autre, par exemple la célébration eucharistique par la liturgie de la Parole.

La Parole de Dieu ne s’épuise pas avec la Bible imprimée ni même avec l’annonce de la Parole. La Parole écrite n’a pas la même gradation que la Parole-Logos révélée dans l’Incarnation. La force de la Parole écrite et annoncée vit de la présence permanente, dans l’histoire du monde, de cette plus grande Parole-Action. Cela fait, des lettres de la Sainte Écriture, la Parole de Dieu qui chemine avec l’homme d’aujourd’hui et qui, en elle, ouvre le dialogue de Dieu avec l’homme.

C’est cependant l’Eucharistie le lieu où se manifeste la Parole d’action, avec toute son histoire du salut et l’eschatologie. La Parole de Dieu de l’Écriture, comme mode de présence du Seigneur, renvoie donc à l’Eucharistie. La présence du Seigneur dans la Parole exige Sa présence dans l’Eucharistie. Il faudra y réfléchir dans notre pastorale biblique.

== Nerses Bedros XIX TARMOUNI, Patriarche de Cilicie des Arméniens, (Liban)

... en l'an 301, d'après la tradition. En ce temps-là, l'alphabet arménien n'existait pas et les lectures bibliques étaient proclamées en langue grecque ou syriaque. L'officiant devait ensuite les traduire en arménien. Ceci ne facilitait pas la compréhension de la Parole de Dieu par les néophytes arméniens. D'où est née l'idée d'inventer un alphabet pour traduire la Bible dans la langue du peuple.

L'on peut conclure sans hésitation que l'invention de l'alphabet arménien en l'an 406 n'avait d'autre but que celui de l'évangélisation. Cette évangélisation a aidé à sauvegarder la foi chrétienne souvent en danger, comme en 451 - la Bible était à peine traduite - et durant les siècles suivants. La Parole de Dieu a soutenu l'Église et le peuple arménien durant sa pénible histoire. Elle a imprégné et animé toute la culture arménienne au long des siècles. La vie des chrétiens en Arménie a été continuellement pénétrée et guidée par la Parole de Dieu.

Que cette richesse précieuse que représente les Saintes Écritures ainsi que la vie exemplaire de nos ancêtres stimulent la nouvelle génération pour recourir toujours plus à la Parole de vie. Ceci sera le fruit des conclusions de ce Synode.

== Mgr György-Miklós JAKUBÍNYI, Archevêque d'Alba Iulia, pour les Catholiques de rite arménien (Roumanie)

Après les changements de décembre 1989, la liberté démocratique était revenue. Dix-huit “cultes” ont été reconnus, ainsi que l’Église romano-catholique et l’Église gréco-catholique en tant que deux cultes séparés.

Je proposerais que tous les diocèses constituent une Association Biblique, même une Fédération nationale, ayant pour objectif la promotion de l’apostolat biblique catholique.

== Mgr Juan Abelardo MATA GUEVARA, Évêque d'Estelí (Nicaragua)

C’est Dieu qui modèle non seulement la substance, mais également l’existence, l’essence et le devenir. Cet aspect s’exprime à travers un verbe typiquement hébraïque, connaître (yada) qui implique une intense connotation volontaire. Par lui-même, le verbe ne dit rien d’autre et pourrait s’appliquer à tous les hommes.

Respectivement à cette magnifique vision théocentrique de l’homme et de ses actions dans ce monde, s’est développée une vision toujours plus anthropocentrique, intéressée à la réalité immédiate, individuelle et concrète: il s’agit d’un athéisme pratique qui postule que l’homme n’a pas besoin de faire appel à Dieu pour exprimer son être dans le monde, et encore moins qu’Il lui dise ce qui peut et ne peut pas se faire. Cette forme “séculière” de comprendre l’homme, caractérisée par l’absence d’une réflexion métaphysique sur la réalité et des règles éthiques objectives qui ressortent de l’essence de cette dernière, se manifeste dans une attitude sceptique de l’homme, autant au regard de l’existence de Dieu qu’au regard de la possibilité de connaître des vérités absolues.

Cela nous contraint à un grand effort intellectuel, qui se présente comme un défi, selon les paroles de Jean-Paul II, quand il nous dit : “Un grand défi qui se présente à nous au terme de ce millénaire est celui de savoir accomplir le passage, aussi nécessaire qu'urgent, du phénomène au fondement. Il n'est pas possible de s'arrêter à la seule expérience” (Fides et Ratio, 83). Les problèmes éthiques sont toujours plus présents, pour employer les paroles de Jean-Paul II, sur les sables mouvants d’un scepticisme et d’un découragement général face à la possibilité d’atteindre la vérité (cf. Fides et Ratio, 5).

== Mgr Ignatius SUHARYO HARDJOATMODJO, Archevêque de Semarang (Indonésie)

L’Asie est un continent aux multiples religions et cultures marqué par la pauvreté avilissante et le sous-développement. C’est dans ce contexte que l’Église en Asie doit réfléchir sur la Parole de Dieu dans la vie et dans la mission de l’Église. La FABC a toujours promu l’évangélisation dans un triple dialogue avec les pauvres, les religions et les cultures.

En Asie, la proclamation de la Parole exige dialogue et inculturation comme des conditions requises par la Parole Incarnée. La Parole de Dieu doit devenir la Parole de vie pour les pauvres en Asie.

Nous devons remédier aux causes structurelles de la pauvreté et de la marginalisation en vue d’une libération intégrale à la lumière de la Parole de Dieu. Les béatitudes du Royaume, notamment celles qui concernent les pauvres dans les Évangiles de Matthieu et de Luc, doivent être proclamées autant aux riches pour remettre en question leur autosuffisance qu’aux pauvres comme sources d’espérance de libération et de vie.

La révélation biblique place l’accent sur l’amour de Dieu pour les pauvres, les veuves, les orphelins et les étrangers. Dieu fait toujours œuvre de justice et fait toujours droit à tous les opprimés (Ps 103, 6). Jésus notre Seigneur a incarné la compassion divine pour les pauvres dans sa proclamation du Royaume de Dieu. L’option préférentielle de Dieu pour les pauvres est la Parole de Dieu pour ceux qui sont ignorés, humiliés et démunis. L’Église doit partager la Parole de Dieu en tant que Parole d’espoir et de vie pour les pauvres en Asie.

== Mgr Ricardo Ernesto CENTELLAS GUZMÁN, Évêque auxiliaire de Potosí (Bolivie)

Il faut apporter «la force de l'Évangile au cœur de la culture et des cultures» (IL 57) Cet appel a toujours constitué la vie et la mission de l’Église, cependant, les fruits qui en ont résulté ne sont pas suffisants pour que le monde chemine selon les critères du Royaume. La réalité actuelle nous montre que la Parole de Dieu et les cultures antiques et modernes sont des mondes séparés et parallèles.

D’où le grand défi pastoral: relancer une authentique incarnation de la Parole de Dieu avec son visage propre, dans une situation concrète qui signifie et engage à assumer un projet de société en réponse à la nécessité historique, sociale et culturelle de nos communautés, pour que nous améliorions nos vies selon la vie de Jésus de Nazareth. Nous ne pouvons pas continuer à lire et méditer la Parole sans la relation nécessaire avec les cultures et sans l’engagement social qui en découle.

Il faut donner la priorité à une lecture de la Parole insérée dans son contexte, qui soit en mesure de transformer les personnes et les structures. Une interprétation qui promeuve une lecture à partir des plus pauvres et des exclus; qui promeuve la naissance de communion et de communautés; qui permette de dévoiler aux cultures la mystérieuse présence de Dieu dans leur histoire, pour que chaque croyant soit sujet vivant de son histoire et soit un témoignage de l’expérience de Dieu.

Dans mon pays tout particulièrement, et dans d’autres pays d’Amérique Latine, il faut une lecture à partir des cultures indigènes émergentes qui, pendant des siècles, ont cheminé parallèlement au processus d’évangélisation. Comme nous l’avons déjà indiqué à Aparecida: Beaucoup de baptisés et peu d’évangélisés.

== Mgr Arturo M. BASTES, Évêque de Sorsogon (Philippines )

1) Les cours bibliques dans les séminaires sont trop intellectuels et utilisent la méthode occidentale d’exégèse historique et critique, ennuyant ainsi la plupart des séminaristes. À cette approche académique devraient s’ajouter des méthodes qui prennent en compte la culture et la vie des auditeurs.

3) On ressent fortement l’urgence de développer une manière asiatique de lire la Bible à cause de grand défi que l’Église affronte dans cet immense continent où des millions de gens sont assoiffés de la Parole de Dieu. Les membres asiatiques de la FBC ont également décidé de créer un Institut biblique asiatique, qui, on l’espère, délivrera le programme de formation biblique holistique.

4) C’est un des moyens de contribuer à la missio ad extra en Asie, où la plupart des habitants n’ont pas encore entendu parler du Christ. À travers un processus graduel d’évangélisation qui présente le Jésus des Évangiles sous la figure d’un professeur, d’un conteur, d’un guérisseur, d’un faiseur de miracles, d’un ami et d’un consolateur – des figures qui plaisent aux asiatiques – les peuples de l’Asie pourraient bien être conduits par l’Esprit Saint à croire dans le Christ comme fils de Dieu.

== Mgr Javier Augusto DEL RÍO ALBA, Archevêque d'Arequipa (Pérou)

1. L’Église est dépositaire de la Vérité Révélée. L’Évangile n’est pas une offre en plus, parmi toutes celles que l’on peut trouver sur le marché de la post-modernité.

2. La Parole de Dieu est efficace, et possède en elle-même la “dynamis”, le pouvoir d’engendrer de nouveau l’être humain et de faire de lui une “nouvelle créature” .

5. La formation permanente au sein d’une petite communauté présente cet avantage de permettre au fidèle chrétien de voir plus facilement “incarnée” la Parole de Dieu dans son Corps Mystique qui est l’Église.

6. La place centrale des Saintes Écritures dans la vie et dans le ministère des évêques et des prêtres, de façon que nous puissions être “hommes de la Parole”.

J
e me permets de proposer que ce Saint Synode se fasse l’écho de l’invitation qu’a fait, il y a quelques mois, notre bien-aimé Saint-Père aux pasteurs en leur demandant d’accueillir avec amour ces nouvelles réalités ecclésiales.

== Mgr Joseph Prathan SRIDARUNSIL, Évêque de Surat Thani (Thaïlande)

L’Église catholique de Thaïlande vit sa vie en Christ à travers l’Eucharistie et les Écritures. L’Église a donc la mission vivifiante d’être une lumière radieuse de foi et d’espérance dans la société thaïlandaise. Représentant un petit groupe au milieu d’autres confessions et religions, l’Église thaïlandaise est profondément consciente de son rôle de levain dans la pâte de la société thaïlandaise.

L’Église en Thaïlande souligne l’importance des études bibliques dans le cadre de nos séminaires, des maisons de formation religieuse et de la formation des laïcs, et les aide à connaître et à aimer la Parole de Dieu, et à la vivre et à partager leurs expériences de la Parole avec d’autres. L’Église en Thaïlande désire profondément que la Parole de Dieu soit au coeur de toutes les catéchèses de manière à jeter des bases solides pour la foi et la maturité des chrétiens en vue de leur mission de témoignage dans la société thaïlandaise. L’Église thaïlandaise, en utilisant la technologie moderne dans ses efforts visant à réaliser les trois objectifs susmentionnés, essaiera de communiquer la Parole de Dieu,

== Mgr Friedhelm HOFMANN, Évêque de Wurtzbourg (Allemagne)

Comment pouvons-nous joindre les personnes qui ne viennent pas à l’Église? Je désire introduire un autre aspect, celui de la culture chrétienne. La révélation de Dieu ne se limite pas à la Parole de Dieu dans la Bible. Elle se trouve aussi dans la nature et dans la culture. La révélation la plus élevée et plus intense de Dieu est, certainement, l’Incarnation de la Parole de Dieu en Jésus Christ. C’est cela qui doit être expliqué.

La Parole de Dieu a été inculturée dans les cultures les plus diverses. Elle a un impact sur l’art. En Europe, nous possédons une histoire culturelle chrétienne impressionnante de presque 2000 ans. Des architectures extraordinaires, des oeuvres d’art figuratives, musicales et littéraires sont nées de la foi et ont accueilli, en elles, le témoignage de la foi. Il faut, maintenant, faire de nouveau parler cette foi figée. Au moyen d’une illustration actuelle de notre culture d’empreinte chrétienne, que nous pouvons expliquer dans le cadre de notre évangélisation, nous pouvons susciter de nouveau la curiosité de nos contemporains pour la Parole de Dieu.

Il faut donc rechercher, dans la culture contemporaine aussi, les traces de la foi et les ramener à leur fonction de liaison. S’il est vrai que les artistes sont les sismographes de leur temps, alors c’est bien que nous profitions de leur travail, et que nous les interpellions et les impliquions dans l’annonce de la Parole de Dieu.

== Mgr Guido PLANTE., Évêque de Choluteca (Honduras)

Au mois de mars 1966, quelques mois après cette proclamation de la Constitution sur la Liturgie, Monseigneur Marcelo Gérin, Prélat de Choluteca, Honduras, prépara et envoya 17 paysans célébrer la Semaine Sainte dans des communautés isolées et sans prêtre. L’acceptation des habitants fut telle qu’ils sollicitèrent des célébrations tous les dimanches. Les Délégués de la Parole de Dieu avaient été créés. Aujourd’hui, nous comptons plus de 10 000 Délégués au Honduras et dans les pays voisins.

Ces Délégués ne sont pas seulement des célébrants dominicaux, et ils sont plus que des lecteurs: ce sont de véritables promoteurs de communautés chrétiennes. De plus, ils travaillent gratuitement. La Parole de Dieu s’est révélée, dès le début, comme le germe d’authentiques communautés ecclésiales. Une Église de communion et de participation s’est renforcée, qui a permis la floraison de nombreuses initiatives pastorales. À mon avis, les affirmations du N. 39 du Document de travail, sur “la Parole de Dieu au service de la charité”, pourraient être plus incisives.

Au Honduras, cela a été une source de vocations au sacerdoce. Dans mon diocèse de Choluteca, par exemple, tous les jeunes prêtres du Honduras ont été des Délégués de la Parole.

== Mgr Zbigniew KIERNIKOWSKI, Évêque de Siedlce (Pologne)

Le kérygme est un moment très important. Cependant, si le kérygme n’est pas suivi d’une véritable formation individuelle à l’écoute de la parole au sein de la communauté de foi, on court le risque de tomber dans différents moralismes, ou de déboucher dans différents types de fanatisme ou d’autres types d’interprétation subjective.

Il est nécessaire de tenir compte de l’homme qui, après le péché (conditio peccatoris), a besoin d’aide pour pouvoir écouter et se laisser former. Le discours sur la Montage est très attrayant. Mais si l’homme se trouve seul face à ce message, et le comprend seulement comme un commandement et non comme une image et une promesse de l’homme nouveau, il reste pétrifié. Les vérités : “Heureux ceux qui ont une âme de pauvres, heureux les persécutés ; je vous dis de ne pas tenir tête au méchant ; aimez vos ennemis” (Mt 5) leur apparaissent irréalistes.

Si cette conception de la Parole n’est pas enseignée dès le départ de manière appropriée, il arrive souvent – bien qu’ils aient déjà entendu la Parole de Dieu – que les fidèles avortent, divorcent, se trahissent, écartent toute conception perspicace qu’ils considèrent incommode et dangereuse.

Ce qui se réalise fermement dans le Chemin néocatéchuménal est basé sur le kérygme initial et est suivi par une série de processus sous la conduite de l’Église (Évêques, curés et catéchistes) faite dans de petites communautés en suivant les étapes nécessaires à l’initiation chrétienne. Le catéchumène fait ainsi suivre au novice un parcours qui lui enseigne à rapporter la Parole à sa vie.

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