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du 12 au 15 octobre 2008 (semaine 42)
 

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2008-10-15 - Synode des évêques
14ème CONGRÉGATION GÉNÉRALE
14 octobre au matin

Voici des extraits de quelques interventions, transmis par Vatican Information Service - VIS :


== Mgr Marian GOLEBIEWSKI, Archevêque de Wroclaw (Pologne)

Depuis quelques décennies, la méthode historico-critique reste une approche à la Bible dominante dans l’exégèse. Cette méthode a été positivement très fructueuse pour l’étude de la Bible. Cependant, l’on sait aujourd’hui qu’elle est insuffisante. C’est pourquoi, au cours de ces dernières années, d’autres méthodes de recherche sur le texte inspiré se sont développées. Parmi celles-ci, les méthodes linguistiques – la narrative et la structurelle – ainsi que la lecture de la Bible dans l’esprit de la psychologie la plus profonde, deviennent plus importantes. La demande de traiter toutes les méthodes comme complémentaires, et ne pas en traiter quelqu’une comme dominante, semble juste.

Il en résulte, cependant, que la tâche de l’exégète ne finit pas avec la découverte du sens pluridimensionnel du fragment analysé (littéral, historique, symbolique, allégorique ou spirituel). Il reste une demande très pratique : comment relier avec la vie de chaque fidèle et d’entières communautés ecclésiales ce texte dont la signification a désormais été découverte ? Comment passer du texte à la vie, et de la vie au texte ? Le lecteur contemporain de la Bible requiert, de la part des exégètes et des théologiens, qu’ils sachent tirer des principes et des critères de l’Écriture, ces derniers devant être normatifs dans chacun des domaines de la vie personnelle et communautaire.

La demande devient toujours plus évidente pour que non seulement l’homme croyant lise la Bible, mais aussi pour que la Bible devienne le facteur interprétatif de sa vie, c’est-à-dire que la Bible “lise” la personne humaine. L’homme croyant non seulement devrait savoir tirer de la lecture de la Sainte Écriture les principes de son agir, mais il devrait savoir aussi se regarder dans la Bible comme dans un miroir.


== Mgr Petro Herkulan MALCHUK, Évêque auxiliaire de Odessa-Simferopol (Ukraine)

Une réalité dans laquelle se trouvent les destinataires de la Parole nous montre que les uns découvrent le sens historico-littéral et s’y arrêtent, les autres, en revanche, parviennent à découvrir le sens théologico-spirituel. Le point central de mon intervention est donc le sens théologico-spirituel.

Même si cela semble ridicule, il arrive parfois que les personnes appelées au service de la Parole puissent lui faire obstacle. Le Rosaire tous les jours avant la Messe ? Non! Il y a le mois d’octobre. C’est à ce moment-là qu’on prie le rosaire. Qui donc a vu prier le Chemin de Croix tous les jours de Carême ? Le vendredi suffit. Se confesser chaque mois ? Non, une fois par an suffit! Ainsi viennent à manquer la Parole priée et la Parole qui vivifie, c’est-à-dire le sacrement de la Confession.

L’esprit de la sainte Écriture fait vivre ceux qui n’attribuent pas à leur valeur personnelle la science qu’ils possèdent ou désirent posséder, mais qui, par la parole et par l’exemple, en font hommage au Très haut Seigneur Dieu à qui appartient tout bien”.

Ma proposition vise donc à prêter une plus grande attention non seulement aux documents officiels de l’Église, mais surtout à donner au sacrement de la Réconciliation la place qui lui revient dans la pastorale. En faire usage et le mettre au service spécialement dans les séminaires et dans l’activité pastorale.

== Mgr Ruy RENDÓN LEAL, Évêque d' El Salto (Mexique)

La Parole de Dieu, nous la trouvons, en premier lieu, dans la Sainte Écriture, lorsqu’elle est accueillie et présentée dans la prière. D’autres présences de cette Parole salvifique, nous les trouvons dans les événements, dans le Magistère de l’Église et dans notre prochain, surtout dans le plus pauvre, dans celui qui souffre.

L’Église doit favoriser, dans sa Pastorale, la lecture et la connaissance de la Bible. Nous tous, les baptisés, nous devons nous engager à susciter, en nous et dans les autres, une rencontre profonde avec Jésus Christ, Parole éternelle du Père, afin de réaliser une forte expérience de Dieu et une conversion authentique. Cette rencontre avec la Parole exige une écoute attentive, avec le coeur. De même, dans la Liturgie de la Parole, bien préparée et bien célébrée, de chacune des Célébrations sacramentelles, la Parole proclamée est, avec sa force salvifique, capable de transformer la vie des croyants. Le témoignage d’unité et de vie cohérente avec l’Évangile devraient être le signe distinctif de tous les baptisés.

== Mgr Angelo AMATO, Préfet de la Congrégation pour la Cause des Saints

Le but à atteindre n’est pas une perfection à mesure d’homme, mais la hauteur de la perfection divine. Avec simplicité et humilité, même des jeunes – comme Saint Domenico Savio, quatorze ans, ou comme Laura Vicuña, treize ans – ont pris au sérieux l’invitation du Seigneur et se sont faits saints. Leur bibliothèque était composée essentiellement par la vie et par la Parole de Jésus. Les saints, comprenant que les béatitudes sont l’essence de l’Évangile et le portrait même de Jésus, l’ont imité.

Comme hier, les fidèles qui, quotidiennement, font des paroles de Jésus chair et sang, sont encore aujourd’hui innombrables. Et ils se sanctifient.

== Mgr Marin BARISIC, Archevêque de Split-Makarska (Croatie)

Dans l’Église qui est en Croatie, depuis le IXe siècle, c’est la langue populaire qui est utilisée dans la liturgie. La rencontre entre la Parole de Dieu et la langue populaire se reflète dans la parole croate “pošteno”, qui signifie honnête, humain, sincère et juste – et provient étymologiquement de “po-štenju” qui signifie “selon-la-lecture”. La norme de la vie humaine provenait justement de la lecture et de l’écoute attentive de la Parole de Dieu.. Ce style de vie humaine et chrétienne provient de la Parole de Dieu, dont l’identité se reflète et s’exprime dans l’Église à l’écoute, l’Église en prière et l’Église en service.

À la Parole de Dieu correspond et répond l’Église à l’écoute, qui est capable d’entendre les problèmes spécifiques de notre époque (cf. Gaudium et Spes 1), comme d’adresser la parole adéquate et nécessaire au monde et à la culture d’aujourd’hui (cf. GS 40-45). La puissance créatrice et rénovatrice de la Parole doit être découverte de manière particulière dans la célébration liturgique. Partant de cette source, la Parole se diffuse dans la quotidienneté de la vie.

== Mgr Kurt KOCH, Évêque de Bâle (Suisse)

En Suisse et en Europe, en général, une grande partie des membres de l’Église ont, de fait, le statut de catéchumènes baptisés, à qui non seulement le langage de la foi de l’Église est étranger, mais aussi le monde biblique. Aussi, aujourd’hui, non seulement de nouvelles voies pour accéder à la Parole de Dieu ne suffisent pas, mais c’est la pastorale tout entière qui doit être, d’une manière plus décisive, une pastorale de l’évangélisation car elle ne peut pas continuer à être seulement une pastorale de la “sacramentalisation”.

Non seulement dans la conscience générale de la foi, mais aussi dans les réflexions, on perçoit de plus en plus des tendances marcionistes, du fait que l’unité de l’Ancien et du Nouveau Testament semble s’être fragilisée. Le christianisme pourrait, cependant, apprendre beaucoup du judaïsme, comme par exemple une approche moins forcée à l’Écriture et à la tradition, car, pour les juifs, la Bible juive n’est pas seulement un livre imprimé, mais bien une réalité vivante.

Dans le dialogue interreligieux, on parle aujourd’hui très ouvertement des Saintes Écritures des hommes. On oublie, de cette façon, que le christianisme n’est pas, avant tout, une religion du Livre, comme le judaïsme et l’islam. En effet, la Parole de Dieu est une Personne, le Fils de Dieu fait chair, et précède donc la Sainte Écriture. Sans un rapport intime d’amitié avec cette Personne, même la lettre de la Sainte Écriture reste muette. La représentation de la Parole de Dieu, dans la vie de l’Église, se fonde donc, et se manifeste, avec le renouvellement de la foi dans le Christ aujourd’hui.

== Mgr Juan MATOGO OYANA Évêque de Bata (Guinée équatoriale)

Géographiquement, la Guinée Équatoriale occupe une position privilégiée qui, déjà au XVe siècle, facilita l’arrivée de quelques missionnaires. Seulement quatre siècles plus tard, les évangélisateurs purent s’établir d’une manière stable dans le pays, dont les petites dimensions leur permirent d’apporter facilement la Parole à tous ses habitants.

Et comment faire pour sortir, avec tous nos frères, de la pauvreté et aller vers de meilleures conditions de vie, sans pessimismes fatalistes ni matérialismes égoïstes, et vivre avec la dignité des fils de Dieu. Dans ce double engagement, les voix et les réalités ne manquent pas qui, s’érigeant comme guides, offrent divers attraits, avec la prétention d’être la solution appropriée à chaque moment. Mais leurs propositions se succèdent les unes après les autres, car aussitôt elles se révèlent aussi incomplètes qu’éphémères.

Être chrétien en fonction de ses racines et de ses traditions culturelles, requiert de les éclairer avec l’Évangile. Et cela est possible seulement lorsque l’on suit d’une manière décisive les pas de celui qui enseigna à évaluer d’une manière adéquate ces deux réalités.

De la même manière, sortir de la pauvreté, en solidarité avec nos frères, en nous éloignant tant du pessimisme fataliste que du matérialisme égoïste, suppose un fondement consistant en Celui qui enseigna: “Car où est votre trésor, là aussi sera votre cœur” (Lc 12,34) De plus, nous devrions faire nôtre la requête du vigneron qui demande de nouvelles opportunités et qui s’offre pour développer de nouvelles stratégies, pour favoriser plus intensément la croissance de la graine semée et, par conséquent, pour pouvoir attendre avec une foi active le fruit correspondant (cf. Lc 13,8-9).

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