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FlashPress - Infocatho
du 16 au 18 octobre 2008 (semaine 42)
 

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2008-10-18 -
CHERCHER DIEU ET SE LAISSER TROUVER PAR LUI

Pour éclairer ses travaux, le synode des évêques avait demandé une consultation à la sociologie. Elle fut menée par GFK-Eurisko dans douze pays du monde et présentée non dans la salle du synode, mais dans la salle de presse du Saint-Siège.

C’est là en effet que, le mardi 14 octobre, le professeur Luca Diotallevi, de l'Université Roma III, a présenté les résultats d’une grande enquête menée par GFK-Eurisko dans douze pays du monde: Etats-Unis, Grande-Bretagne, Pays-Bas, Allemagne, France, Espagne, Italie, Pologne, Russie, Hong-Kong, Philippines, Argentine.

Le premier résultat est que les adultes de ces pays disent, à une large majorité, qu’ils ont fait l’expérience de Dieu, un Dieu qui "veille sur leur vie et les protège".

De plus, une majorité aussi large déclare qu’elle prie. La foi en Dieu n’est donc pas en régression. Au contraire, dans des pays comme la Russie et Hong-Kong, elle semble connaître une vigoureuse reprise.

Face à cette large et constante demande de sens religieux, la réponse des Eglises et des communautés chrétiennes apparaît faible. En effet, ayant pris la Bible comme instrument de mesure pour cette réponse, l’enquête montre qu’un petit nombre des personnes interrogées en ont lu au moins un passage au cours des douze derniers mois.

En Europe surtout, le contact avec la Bible a lieu presque uniquement à l’église, au moment de l'homélie. Dans deux pays seulement, la Bible est lue par une large majorité de la population: les Etats-Unis et les Philippines.

Bien que peu lue et peu connue, la Bible bénéficie d’une image très positive. A une large majorité, les personnes interviewées trouvent son contenu "réel", "intéressant", "vrai". Mais, en même temps, "difficile", ce qui met de nouveau en cause les responsabilités des Eglises.

Voici comment le professeur Diotallevi a résumé, en termes sociologiques, la leçon tirée de l'enquête:

"Le niveau de consommation de rites religieux a une énorme marge de croissance, mais l'offre religieuse est bien loin d’avoir satisfait toute la demande potentielle déjà présente".


Mais, bien entendu, on peut aussi interpréter l'actuel analphabétisme biblique autrement que ne le fait la sociologie. Timothy Verdon explique pourquoi. Et c’est ce qu’il a fait, par exemple, dans un article magistral paru dans "L'Osservatore Romano" de dimanche 12 octobre. L'art de lire les Ecritures... Un cours pour les analphabètes d'aujourd’hui ... La liturgie doit de nouveau façonner la lecture et la compréhension de la Bible. Comme au temps du monachisme médiéval, créateur de la civilisation moderne.

Historien de l’art, Verdon dirige à Florence le service diocésain de la catéchèse par l’art et participe au synode des évêques en tant qu’expert. Dans cet article, il explique, aux points de vue artistique, liturgique et théologique, la perte de sens que les Saintes Ecritures ont subie aux époques moderne et contemporaine.

Dans cet article de "L'Osservatore romano", la reconstitution réalisée par Verdon est passionnante mais, pour bien la comprendre, il faut aussi se référer à son arrière-plan. Et son arrière-plan, c'est le grand discours lu par Benoît XVI à Paris, au Collège des Bernardins, le 12 septembre dernier:

"Quaerere Deum", disait Benoît XVI, chercher Dieu et se laisser trouver par Lui: cela n’est pas moins nécessaire aujourd’hui que par le passé. Une culture purement positiviste, qui renverrait dans le domaine subjectif, comme non scientifique, la question concernant Dieu, serait la capitulation de la raison, le renoncement à ses possibilités les plus élevées et donc un échec de l’humanisme, dont les conséquences ne pourraient être que graves. Ce qui a fondé la culture de l’Europe, la recherche de Dieu et la disponibilité à L’écouter, demeure aujourd’hui encore le fondement de toute culture véritable.
" (source et texte de : Chiesa)

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