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2008-10-18 - Synode des évêques
RAPPORT APRÈS LE DÉBAT GÉNÉRAL (3)
III. PAROLE DE DIEU, MISSION, DIALOGUE
Cardinal Marc Ouellet
15 octobre après-midi
Texte intégral
III. PAROLE DE DIEU, MISSION, DIALOGUE
8 - Témoignage, kérygme, catéchèse - 9 - Culture, dialogue, engagement - 10- Communication, proclamation, traductions.
8. Témoignage, kérygme, catéchèse
8-33. Le témoignage
Il est apparu clairement aux Pères synodaux que le facteur déterminant de l'interprétation du texte biblique est l'expérience de la rencontre du Christ présent dans la tradition de l'Église. Cette rencontre communique la force d'aimer qui vient de la foi.
Une telle rencontre du Christ n'est pas l'apanage des spécialistes et des responsables d'Église.
Plus encore que les études, c'est le témoignage des pauvres et des saints qui nous ouvrent à la beauté et à la force de la Parole. Ne les empêchons pas, par trop de précautions, de devenir des «amoureux de la Parole». On a souligné deux autres lieux importants où se vit le témoignage: la famille et la communauté. L'écoute en commun de la Parole de Dieu a le pouvoir de susciter, par là, une nouvelle ecclésiogénèse. La Parole biblique, en effet, doit s'incarner dans des témoins crédibles: l'homme d'aujourd'hui est particulièrement sensible au témoignage des personnes pour qui la rencontre personnelle du Christ a causé un réel changement de vie.
8-34. Le kérygme
On l'a dit plusieurs fois depuis l'ouverture du Synode, il est nécessaire de recentrer l'annonce de la Parole de Dieu sur son foyer essentiel: le kérygme, devenu, dans bien des cas, étranger aux hommes et femmes de notre temps. Le kérygme est la clé qui donne aux Écritures le pouvoir de remplir leur mission. Ainsi pourra-t-on éviter un triple danger: la dérive du moralisme, l'attrait du mysticisme (spécialement l'engouement excessif pour les révélations privées), et l'hermétisme d'une exégèse aux approches scientifiques et littéraires multiples, qui se noie parfois sous les doutes et les hypothèses et ne se prête pas toujours facilement à l'actualisation. De plus, le kérygme permet de donner tout son sens à l'Ancien Testament, puisque le Christ est «mort, selon les Écritures», et ressuscité, «selon les Écritures» (1 Co 15,3-4; cf. Jn 5,39).
8-35. La catéchèse
L'herméneutique chrétienne des Écritures est la clé de la catéchèse: elle seule lui donne la structure théologique et anthropologique capable de l'unifier. On a dit: «Un projet catéchétique ne partant pas de la Bible et ne conduisant pas à la Bible, est inacceptable.» Il faut voir celle-ci, non pas comme un simple outil didactique ou un appui apporté au contenu, mais vraiment comme la source vivante de toute catéchèse. Ne parlons plus d'utiliser la Parole de Dieu, mais de la servir comme des disciples.
Les Pères synodaux ont beaucoup insisté sur le développement d'une attitude d'écoute: écoute de la Parole de Dieu, écoute du Christ, écoute des pauvres. De plus, le modèle du chemin d'Emmaüs a été nettement privilégié: c'est un texte biblique auquel beaucoup d'intervenants se sont référés. Il suggère une pédagogie en quatre étapes: écoute du vécu, long mûrissement à la lumière des Écritures, pour aboutir finalement au partage du pain et au partage du témoignage en communauté de croyants (Lc 24, 13-32).
On a déploré le peu de poids qu'on accorde au monde des enfants, qu'on a appelé de manière heureuse «la génétique de notre Église», mais aussi «les plus pauvres d'entre les pauvres». En contrepartie, on a souligné l'attitude on ne peut plus accueillante de Jésus. Plusieurs intervenants ont estimé nécessaire d'introduire dans la catéchèse une bonne part d'apprentissage par cœur de textes bibliques importants et adaptés.
Pour l'âge adulte, on souhaite que les paroisses offrent des sessions de formation permanente et graduelle sur la Parole, dans le cadre d'expériences de communautés ecclésiales ou de groupes de réflexion. On fait état d'expériences nouvelles, comme le «Bibliodrame», le théâtre, et diverses formes d'arts qui, par le biais du symbole, touchent non seulement l'intellect mais le corps et toute la personne.
Là encore, il convient d'encourager la mémorisation de passages de l'Écriture: l'expérience émouvante des Églises du silence, naguère frappées d'interdit pour l'impression de livres religieux, démontre qu'on peut, par la mémoire, développer une tradition orale vivante et durable. On a suggéré, pour promouvoir la culture biblique de bien des fidèles, de répandre l'usage de calendriers ayant pour chaque jour une courte citation biblique, expliquée et appliquée.
Le Synode accueille avec bonheur le témoignage des catéchistes qui, particulièrement en Afrique, installés à la tête des communautés villageoises, ont assuré à l'Église son épanouissement et son expansion. Nourris de la Parole de Dieu non moins que de la tradition et des coutumes de leurs propres ethnies, ils savent interpeller les mentalités encore marquées par les us et coutumes contraires à l'Évangile, la vengeance, l'esprit fétichiste.
Le Synode espère ardemment que cette structure ecclésiale très souple des catéchistes soit maintenue et au besoin améliorée, malgré l'exode rural vers les grandes villes qui rend plus difficile la relève. Il en va de même pour les Délégués de la Parole et autres structures analogues qui, en Amérique latine, se révèlent être un germe d'authentiques communautés ecclésiales, un levain irremplaçable de développement social et une source de vocations presbytérales.
9. Dialogue, culture, engagement
La deuxième étape concernant la mission vise à tirer les conséquences d'un sens élargi de la Parole de Dieu, spécialement dans une optique d'ouverture à la diversité. À travers l'Écriture, l'Église offre au monde une grammaire qui nous enseigne à distinguer les paroles de Dieu diversifiées, notamment à travers les voix de la nature, de la culture et de l'histoire. Cela implique que l'Église ne soit pas centrée sur elle-même, mais qu'elle se considère en mission face au monde entier.
De là trois mots clefs: dialogue, culture, engagement. L'Évangile, a-t-on dit avec raison, n'enlève rien à la liberté de l'homme, ni au respect dû aux cultures, ni à tout ce qui est bon dans chaque religion. En matière de dialogue, il importe de proposer sans imposer, de se considérer comme des interlocuteurs. Le chrétien doit être prêt à parler et à écouter, à donner et à recevoir.
Sans prétention d'exhaustivité, nous retenons cinq aspects: la Parole de Dieu en lien avec l'œcuménisme, le dialogue entre chrétiens et juifs, le dialogue interreligieux, les diverses cultures et l'engagement social
9-36. La Parole de Dieu, lien œcuménique
Le Synode reconnaît l'immense contribution de la tradition protestante au développement de l'expertise biblique. Ne fût-ce que pour aider à guérir la mémoire, on peut même affirmer qu'une certaine insistance de la Réforme à faciliter l'accès aux Écritures a bien profité à toutes les confessions chrétiennes.
Toutefois, en dépit des fruits de fraternité produits par les rencontres et dialogues œcuméniques, on ressent actuellement un certain malaise qui appelle à une conversion plus profonde à l'oecuménisme spirituel. Ce synode souligne fortement la dimension sacramentelle de la Parole de Dieu. Écouter ensemble les Écritures nous introduit par anticipation dans une unité, imparfaite peut-être, mais réelle.
S'il est vrai que, historiquement, à la racine des divisions entre chrétiens il y a eu des controverses sur des textes bibliques fondamentaux, il n'en reste pas moins que la Bible est véritablement un terrain d'unité pour surmonter ce scandale des divisions; en particulier, si l'on intègre une pratique commune de la Lectio divina et une dimension de spiritualité mariale. Quelques participants ont décrit l'incompréhension des fidèles face à l'exclusion des chrétiens des autres confessions de la table eucharistique; il faut mieux en expliquer le fondement théologique, et mettre en relief, corrélativement, le pouvoir unificateur de la Parole de Dieu.
La théologie elle-même gagnerait sans doute davantage à affermir et rajeunir sans cesse ses concepts, nés parfois dans des contextes polémiques, au contact de la Parole de Dieu une et unifiante. Le Synode salue tous les efforts de mise en commun des ressources pour traduire et diffuser la Bible, et organiser des célébrations interconfessionnelles.
Dans tous les continents, on a souligné avec force les dangers du fondamentalisme et de la prolifération cancéreuse des sectes. Il appert que la meilleure voie de dialogue en l'occurrence s'avère être une saine interprétation de l'Écriture.
9-37. La Parole de Dieu, source du dialogue entre chrétiens et juifs
Le dialogue entre chrétiens et juifs, nos frères aînés, touche l'intérieur même de l'Église et du mystère de la foi. Jésus et les Douze étaient des Juifs de naissance. La Terre sainte est la première matrice de l'Église. Il convient de faire, de la relation entre chrétiens et juifs, un objet qui concerne tous les chrétiens et pas seulement les spécialistes du dialogue.
Cela implique des attitudes concrètes: toujours parler des juifs au présent; tenir la survie du peuple juif pour un fait spirituel; accueillir la portée universelle du judaïsme; éviter toute théologie de la substitution; dans la lecture chrétienne de l'Ancien Testament, laisser une place à la lecture juive; partager avec les juifs l'attente eschatologique.
Là où, pour des raisons politiques et idéologiques, sur fond de sang et de souffrances, des chrétiens éprouvent des difficultés à lire l'Ancien Testament, même au point de le rejeter, on voudra bien élaborer une herméneutique catholique, commune à tous, réelle et claire, qui soit apte à résoudre ce problème.
9-38. La Parole de Dieu dans le cadre du dialogue interreligieux
Passons maintenant au dialogue interreligieux. On en trouve les fondements dans l'ouverture même des textes fondateurs, qui incluent des réflexions, des discussions, des débats. Dans toutes les grandes religions, on trouve un dénominateur commun: le respect des livres sacrés. Nous pouvons même, à partir de là, faire un examen de conscience sur notre propre manière d'utiliser la Bible.
Il est important de faire connaître la Bible aux fidèles des autres religions, et de bien leur expliquer notre approche herméneutique, de manière à dissiper l'opinion de ceux qui classent le christianisme parmi les «religions du Livre», alors que, pour nous, la Bible est avant tout le livre de la rencontre d'une Personne.
Plus particulièrement, d'importants points communs rendent possible et profitable un dialogue avec l'Islam, lui-même enraciné d'une certaine manière dans la tradition biblique: résistance à la sécularisation et au libéralisme, défense de la vie humaine, affirmation de l'importance sociale de la religion. Le dialogue avec eux est plus important que jamais dans les circonstances actuelles afin de promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté.
Toutefois, les confrontations parfois difficiles nécessitent des attitudes prudentes et des paroles adéquates, dans le cadre d'un dialogue interreligieux ouvert mais vrai, à l'abri de discours accommodants. On a suggéré d'organiser un «Forum de la Parole de Dieu» où chrétiens et musulmans pourraient se rencontrer, discuter et méditer ensemble.
D'autre part, d'importants points communs rendent possible et profitable un dialogue avec les grandes religions d'Asie centrale et orientale: parmi de nombreux facteurs, signalons un sens du sacré très développé, l'importance de la religion même en plein contexte de sécularisation, et la pratique de la méditation.
En matière de dialogue interreligieux, le respect mutuel doit être une règle d'or, et tout prosélytisme est à proscrire. Si les discussions au niveau doctrinal sont difficiles à mener, au moins on peut encourager la collaboration dans les œuvres de charité.
9-39. La Parole de Dieu en lien avec les cultures
Non seulement l'Église transmet ses vérités et ses valeurs, et renouvelle les cultures de l'intérieur, mais elle prend aussi en elles les éléments positifs qui y sont déjà présents.
Plusieurs Pères synodaux ont traité de l'inculturation et l'un d'entre eux a exposé le fondement christologique de l'inculturation. Lorsqu'il se fait chair, de par l'initiative tout aimante de Dieu, le Verbe éternel s'inculture. Par le fait même, il épouse une culture particulière, d'ailleurs teintée de péché, et en subit l'influence.
Mais du même coup, il agit sur la culture et la transforme, par la force de l'événement pascal, en excluant tout ce qui est non conforme à son image. Il appert que l'inculturation de la Parole de Dieu n'est ni un processus moderne ni une démarche facultative. Le phénomène s'observe dans la genèse même des écrits bibliques.
Nombre de Pères synodaux, en particulier de l'Afrique, de l'Asie et de l'Amérique latine, ont souligné l'apport précieux des cultures traditionnelles. Dans les premiers siècles, les moines syriens ont diffusé la Parole de Dieu à la grandeur de l'Asie, depuis la Perse et l'Inde jusqu'en Chine. Ils ont dialogué et inculturé. Il est prouvé qu'ils ont interagi avec les zoroastriens, les bouddhistes, les manichéens, les taoïstes, les confucéens, les hindous et les musulmans, ainsi qu'avec certains chefs des religions tribales parmi les Turcs, les Huns et les Mongols. Les moines ont emprunté des langues, des cultures, des religions et des idées indigènes.
Récemment, le Synode africain a réhabilité la religion traditionnelle et les cultures locales: cela s'impose, notamment, pour contrer l'exode des néophytes, en particulier des jeunes, vers la religion traditionnelle.
Dans les cultures de l'Inde et de l'est de l'Asie, il existe, de temps immémorial, des modèles de vie religieuse où des valeurs comme la renonciation, l'austérité, le silence, la prière, la contemplation et le célibat jouissent d'une grande considération; des pratiques rituelles comme les sacrifices, les processions, l'usage des images, les ablutions, les fêtes, existent dans l'hindouisme; dans le confucianisme, les valeurs familiales, le respect de l'ordre social, le respect des aînés et des ancêtres, tout cela est proche de nos valeurs.
Des évêques ont fait état d'efforts fructueux déployés actuellement pour développer une herméneutique biblique qui tienne compte de la riche culture et de l'histoire des peuples asiatiques: sans mettre de côté les méthodes scientifiques d'exégèse, elle les complète en faisant ressortir un sens spirituel des textes bibliques qui rejoint l'âme asiatique.
Quant aux cultures locales, principalement en Amérique et en Océanie, de par leur caractère rural, elles sont proches de la Bible sous plusieurs aspects: l'importance des traditions orales, les cosmogonies, l'idée de Dieu, le sens de la rédemption et de la croix, la vie communautaire. Mais dans tous ces cas, comme l'ont souligné plusieurs participants, il faut rester prudent dans l'emprunt d'éléments qui sous-tendent la foi et l'adoration; autrement, on risque de verser dans le syncrétisme, de causer des malentendus ou de tout mettre sur le même pied.
La Parole de Dieu a également un lien essentiel avec les cultures modernes: elle peut et doit en être le ferment. Un dialogue ouvert s'impose avec la science et l'art. Certes, à l'ère des technologies nouvelles, les difficultés sont multiples: l'indifférence, le bruit, les distractions de toutes sortes, le repli sur soi-même, l'auto-divinisation de l'homme, la vision athée ou agnostique de l'homme, de l'univers et de l'histoire, et même la disparition, de l'imagination populaire, des expressions et figures bibliques traditionnelles.
De là la nécessité, pour les chrétiens, de nourrir un dialogue soutenu entre la foi et la raison, de rester présents et actifs sur toutes les scènes de la vie publique, et de témoigner de la foi chrétienne en paroles et en actes. Dans cette ligne, quelqu'un a proposé comme indispensable le renouvellement en profondeur des études philosophiques dans les centres catholiques d'enseignement supérieur.
9-40. La Parole de Dieu, appel à l'engagement
Plusieurs Pères synodaux ont souligné l'importance d'une lecture contextualisée des Écritures, c'est-à-dire étroitement liée aux réalités de la vie courante et capable de transformer les personnes et les structures. Mis en demeure par la Parole, nous ne pouvons que condamner les maux qui provoquent la violence et l'injustice dans notre monde.
On a signalé la nécessité d'une connexion plus grande entre l'étude de l'Écriture et l'étude de la doctrine sociale de l'Église: option préférentielle pour les pauvres et les exclus, promotion de la justice, égalité fondamentale et dignité de tous les humains, destination universelle des biens, sens humain et social du travail, caractère sacré de la vie, rapport entre Église et État, motifs d'engagement des chrétiens dans la société...
Faisant état d'une catastrophe récente, un évêque a déclaré: «Le monde est notre autel, et nous avons rompu le pain de l'accompagnement humain des masses éprouvées». Bref, il importe de ne jamais dissocier les activités humanitaires de leurs racines bibliques.
10. Traduction, communication, proclamation
9-41. Traduction
Un des points le plus fréquemment abordés par les Pères synodaux a été l'urgence de rendre la Bible disponible dans toutes les langues, y compris celles qui ne disposent pas de l'écriture, et donc, de solliciter la collaboration des Églises mieux nanties pour rendre l'opération matériellement possible.
9-42. Communication
La culture de la lecture étant en perte de vitesse, il importe d'utiliser au maximum les moyens de communication modernes. Nous sommes à l'ère de l'internet, et les possibilités d'accès à l'Écriture Sainte se sont démultipliées. Le Synode doit écouter, discerner et encourager les projets de transmission et de transposition des Saintes Écritures dans tous ces nouveaux langages qui attendent de servir la Parole de Dieu. De ce point de vue, il faut tout mettre en oeuvre pour combler le fossé qui, en ce domaine, s'élargit quotidiennement entre pays riches et pays pauvres.
L'insistance mise sur l'écoute de la Parole ouvre la voie à de nombreux moyens qui tablent sur la créativité, tels le théâtre, le conte, la musique, la création de sites internet interactifs, l'iconographie, ou qui favorisent, même à l'intérieur des célébrations, le partage de la Parole.
S'il est vrai que l'Écriture est une lettre que Dieu nous adresse, et que toute la Bible parle du Christ, il importe de respecter le critère essentiel de l'unité du message et, donc, de mettre à profit toutes les parties de la Bible, en surmontant les peurs non fondées et en évitant les omissions qui affaiblissent le message. De ce point de vue, une révision à long terme du lectionnaire, peut-être en synergie avec nos frères orientaux, serait souhaitable.
Certains Pères synodaux ont suggéré la mise sur pied de Congrès internationaux sur la Parole de Dieu.
9-43. Proclamation
Quant à la proclamation liturgique de la Parole, plusieurs Pères synodaux ont suggéré de créer un ministère spécifique ou, du moins, de clarifier et de valoriser le statut du lectorat dans l'Église, et de mettre sur pied des écoles d'apprentissage de la lecture liturgique. De plus, quelques-uns ont souhaité que se répande, là où on le juge bon, l'expérience de la lecture de toute la Bible en continu, de manière à mettre en valeur l'ensemble des Écritures.
CONCLUSION
«Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli, équipé pour toute œuvre bonne.» (2 Tm 3, 15-17)
La première phase du Synode sur la Parole de Dieu dans la vie et la mission de l'Église s'est avérée une expérience très intense et très riche, tant par la qualité des interventions dans l'assemblée synodale que par le climat de communion qui règne entre tous les participants. La Parole de Dieu s'y est manifestée comme puissance spirituelle qui illumine et rapproche les esprits et les cœurs.
Il est trop tôt pour tirer des conclusions mais on peut d'ores et déjà espérer de ce premier exercice des orientations pastorales qui feront éclore un nouveau printemps de la mission. L'urgence d'annoncer l'Évangile aujourd'hui est vivement ressentie par tous les Pères synodaux et beaucoup de nouvelles possibilités de communication invitent à prendre des initiatives originales, pour faire connaître et aimer le Christ et les Écritures, pour œuvrer à l'unité des chrétiens et contribuer à la justice et à la paix dans le monde.
La présence du Seigneur au milieu de nous a rappelé à tous, évêques, experts, auditeurs et auditrices, que nous sommes avant tout des disciples, des cœurs croyants qui écoutent ce que l'Esprit dit à l'Église aujourd'hui. Poursuivons joyeusement nos travaux, en communion avec Marie et tous les saints, dans l'espérance que fait naître en nous la Sainte Écriture dévoilée par l'Esprit Saint.
Trouvant du Paradis
Et le pont et la porte
Au-dedans de ce Livre,J'y passai et j'entrai.
Si mes yeux, pour leur part, restèrent au-dehors,
Mon esprit pénétra dans son intimité.
J'en vins à parcourir
Ce qui n'est point décrit:
Limpide, est ce sommet,
Pur, sublime et splendide.
Il a reçu du Livre un nom qui est Éden:
Sommet de tous les biens.
Saint Ephrem, Hymnes sur le Paradis, Hymne V
Dans les conclusions, le Rapporteur général a enfin rappelé comment tous les Pères Synodaux perçoivent l’urgence de l’annonce de l’Évangile et comment les nouvelles possibilités de communication invitent à prendre des initiatives originales pour faire connaître et aimer le Christ et les Écritures, pour favoriser l’unité des Chrétiens et contribuer à la justice et à la paix dans le monde. Au terme du Rapport, quelques questions sont posées qui peuvent être utiles dans le cadre des Carrefours.
Traduction en français de l’intégralité du texte original en latin
15 octobre après-midi
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