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du 19 au 23 octobre 2008 (semaine 43)
 

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2008-10-23- Venezuela
LES ÉVÊQUES S'EN PRENNENT AU GOUVERNEMENT

Les évêques catholiques du Venezuela ont remis en question la politique du président Chavez et de son gouvernement, dans une déclaration en 9 points, rédigée au terme de leur assemblée plénière à Caracas.

Ils ont exprimé leur vive préoccupation au sujet de la hausse rapide de la criminalité, qui a créé un climat d'insécurité dans le pays. Le taux de criminalité a clairement augmenté, selon la Conférence épiscopale, tout comme le nombre d'enlèvements et d'attaques violentes. Les évêques critiquent durement la loi sur la sécurité du pays, adoptée il y a quelques semaines. Celle-ci confère trop de pouvoir au gouvernement dans le contrôle des habitants et heurte les droits des citoyens, estiment-ils.

Un autre problème qui préoccupe les Evêques est la crise financière et économique mondiale actuelle qui “oblige le gouvernement à chercher des solutions, en accord avec tous les secteurs de la société, pour diminuer les conséquences de la crise, particulièrement dans les classes les moins favorisées”. Les évêques dénoncent ainsi l’énorme usage des ressources de la nation pour acheter des armes.

Par ailleurs, ils affirment leur désaccord concernant les changements qui ont été imposés de manière surprenante et sans consultation préalable, “un ensemble de lois avec des éléments à caractère autoritaire et centralisateur”. Cela va contre la volonté du peuple, parce que les Vénézuéliens ont repoussé en décembre dernier la Réforme constitutionnelle et pourtant, “la référence obligée pour toutes les lois est la constitution en vigueur”.

C’est pourquoi les nouveaux décrets-lois sont anticonstitutionnels, en plus de “concéder un pouvoir majeur au Dirigeant national pour le contrôle des nombreux domaines de la vie du pays, au détriment des personnes et institutions, et bafouent de nombreux droits politiques et sociaux des citoyens”.

A ce sujet, les évêques rappellent les prochaines élections régionales qui seront de grande importance pour le pays “parce que, non seulement elles confirment la décision de maintenir en vigueur le principe de décentralisation… mais elles peuvent aussi contribuer au sain équilibre des pouvoirs publics des régions, en fonction du pluralisme, de la réconciliation et de la paix citoyenne”.

Face à la situation d’opposition qui existe dans le pays, ils rappellent encore une fois la nécessité du dialogue comme le respect de la personne et de ses droits, avec une référence au système juridique en vigueur, afin que “tous les vénézuéliens aspirent réellement à vivre en paix et en démocratie”. “Pour cette raison – continue le texte – nous repoussons la violence verbale et les menaces qui se sont manifestées dans cette campagne électorale”.

Ils rappellent enfin le devoir moral de tous les citoyens de voter et de s’exprimer “librement et de manière responsable sur le destin de la nation”. Et ils exhortent le Conseil national à accomplir fidèlement son devoir de “garantir la transparence du processus électoral, la facilité d’accès, la diffusion immédiate des résultats et l’obéissance à ces résultats comme expression de la volonté populaire, sans y opposer aucun autre intérêt, de groupe ou individuel, idéologique ou de quelque autre nature que ce soit”.

Ils concluent par un appel à prier pour la nation et organisent à cette fin une ‘Journée de prière pour la vie et pour la paix’, le dimanche 16 novembre, dans toutes les paroisses et les Eglises. (source : Agence Fides)

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