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du 24 au 27 octobre 2008 (semaine 44)
 

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2008-10-27- Inde -
LES CHRÉTIENS ET LA PROFANATION DES TEMPLES HINDOUS

Le 18 octobre, au nom des chrétiens du diocèse de Goa, le P. Francis Caldeira, dans un communiqué de presse, a manifesté son soutien envers la communauté hindoue dont quatre temples ont été profanés par des islamistes depuis le début du mois.

Il a également souligné que cette série de profanations mettait en péril la cohésion sociale : « Nous condamnons les actes de vandalisme et de lâcheté commis contre ces lieux de culte, et exprimons notre totale solidarité envers la communauté touchée (...). Nous demandons aux autorités de tout mettre en œuvre pour arrêter les coupables. »

Le ministre-président de l’Etat de Goa, Digambar Kamat, a annoncé que le gouvernement mettrait en place une équipe d’investigation spéciale pour élucider l’affaire. Il a rappelé qu’au cours des deux dernières années, plus de 500 profanations de lieux de culte ont eu lieu dans la partie sud de l’Etat. Le ministre-président a ajouté que les quatre récentes profanations, perpétrées sur le même mode, laissaient à penser qu’elles faisaient partie d’un plan pour troubler l’entente entre les communautés.

Le chef de l’opposition, Manohar Parrikar, a avancé, quant à lui, que c’était le Indian Mujahideen (IM), groupe islamiste qui a revendiqué de récents attentats dans le pays, qui était derrière cette série de profanations, dans le but d’exacerber les tensions intercommunautaires dans l’Etat.

Le 20 octobre, le Comité pour la protection des temples de l’Etat de Goa, nouvellement formé, a organisé une « opération ville morte » pour protester contre les profanations. Le principal parti de l’opposition, le Bharatiya Janata Party (BJP, Parti du Peuple indien), pro-hindou, et plusieurs groupes d’hindous radicaux ont soutenu cette grève générale.

Parmi les temples profanés, celui du village de Cuncolim, à quelques kilomètres au sud de Panaji, capitale de l’Etat, est révéré par les populations locales hindoues et catholiques comme un élément de leur héritage commun. Les deux communautés font remonter leurs origines à douze clans qui vivaient dans le village avant l’arrivée des Portugais en 1510.

Le 14 octobre, cinq jours après la profanation du temple, les catholiques s’étaient joints aux hindous en observant une grève de 12 heures pour protester contre l’incapacité de la police à arrêter les coupables, et contre les propos du ministre du Commerce Manohar Azgaonkar, qui avait affirmé que le temple avait été profané par des hindous.

Oscar Martins, un responsable laïc catholique, a déclaré à l’agence Ucanews qu’aucun hindou ou catholique dans le village n’aurait pu causer un dommage quelconque au temple parce que les villageois croient qu’il représente l’âme de leurs ancêtres, protecteurs de leur communauté.

Armstrong Vaz, un villageois catholique, explique que les douze clans du village prennent en charge, chacun à leur tour, l’organisation de la fête annuelle paroissiale. De la même façon, ces clans s’occupent des affaires du temple. Il ajoute que les fêtes hindoues et la fête annuelle paroissiale sont célébrées avec la même ferveur par les deux communautés.

Pour l’universitaire Vijay Kumar Kopre, ce village est un véritable exemple d’harmonie interreligieuse et la tentative pour diviser les hindous et les catholiques a seulement conduit à resserrer leurs liens.

Le groupe islamistes des Moudjahidins indiens (Indian Mujahideen) ont revendiqué la plupart des attentats commis ces dix derniers mois dans le pays (New Delhi, Ahmedabad, Jaipur, etc.). En l’espace d’un an, 215 personnes ont péri dans huit séries d’attentats affectant principalement le nord du pays. Mais ne action des Moudjahidins indiens à Goa serait donc une première.

(source : EDA)
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