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du 27 au 29 octobre 2008 (semaine 44)
 

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2008-10-29 - Tanzanie
CE QUE PEUT SIGNIFIER CETTE ADHÉSION

Un débat sur l’adhésion de la Tanzanie à l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et la création de tribunaux islamiques agite le pays. Les Eglises chrétiennes combattent le projet. Les partis politiques sont réservés. Le gouvernement est indécis.

Selon le quotidien tanzanien, "The Citizen", les Eglises membres du Conseil chrétien de Tanzanie (CCT) ont décidé de faire bloc contre ce projet du gouvernement. Le CCT, créé en 1934, est composé de 29 membres, dont des Eglises et des organisations
chrétiennes. L’Eglise catholique ne figure pas sur la liste de ces membres.

Dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion sur les deux questions, adhésion et tribunaux islamiques, où l'Eglise catholique était représentée, le 23 octobre dernier, les membres du CCT ont convenu de se donner la main en signe de
solidarité contre le projet d’adhésion du pays à l’OCI et de mise en place de Kadhi. Ils ont estimé qu’ils violeraient la Constitution qui proclame la laïcité de l’Etat. Ils ont exprimé leur "ferme" opposition aux deux projets qu’ils se sont engagés à combattre.

"Si l'adhésion à l'OCI est une bonne chose, alors les dirigeants du pays doivent trouver des raisons tangibles et non pas parler des avantages économiques", a déclaré le révérend Owdenburg Mdegella Munga de l’Eglise évangélique luthérienne de Tanzanie (ELCT), au nom de la CCT.

Le religieux qui tenait une conférence de presse, a rappelé que "la Tanzanie est un Etat laïque et de ce fait, il ne doit y avoir aucune intervention de l'Etat dans les affaires religieuses". Cette laïcité a été "pendant longtemps l'une des choses que nous chérissons très cher, ainsi que l'un des piliers de la paix et l'unité nationales qui ne devrait pas être détruit".

Pour sa part, la Conférence épiscopale de Tanzanie (TEC), bien qu’ayant envoyé un représentant à la rencontre de la CCT ne s’est pas prononcée. Joint au téléphone par The Citizen, son président, Mgr Thadaeus Ruwa'ichi Juda, évêque du diocèse de Dodoma, la nouvelle capitale, a déclaré que la TEC publiera "une déclaration sur les deux questions plus tard".

Du côté politique, le Parti national de la réconciliation (PRN, opposition), a demandé au gouvernement d’instaurer "un débat libre" autour des deux projets controversés. Lors d’une conférence de presse le week-end dernier, son secrétaire général, Sengondo Mvungi, a souligné que les Tanzaniens "devraient être autorisés à exprimer librement leurs opinions" sur la question de l'adhésion à l'OCI et de la création des kadhis.

"Les musulmans et les chrétiens dans le pays ont le droit d'exprimer leurs opinions, c'est la seule voie, pour le gouvernement pour parvenir à un accord", a-t-il ajouté.

Pour le ministre des Affaires étrangères, Bernard Membe, dont la démission a été réclamée par le CCT, le gouvernement n’a encore rien décidé quant à une éventuelle adhésion du pays à l’OCI. Le ministère des affaires étrangères "n'a pas le pouvoir de décider de l'opportunité d’adhérer ou non à l’OCI sans associer sans associer le public à sa démarche", a-t-il fait remarquer.

Cependant, a-t-il précisé, il y avait plusieurs options qui s’offrent au pays dans ses relations avec l’OCI. Il peut devenir un membre neutre ou avoir le statut d'observateur comme les Etats-Unis et la Russie, a-t-il dit.

L’OCI compte 57 Etats membres du Moyen-Orient, d’Afrique, d’Asie centrale, du Caucase, des Balkans, d’Asie du Sud-Est, d’Asie du Sud et d’Amérique du Sud. En Afrique de l'Est, l'Ouganda est le seul pays un membre de l'organisation qui est la deuxième plus grande organisation intergouvernementale dans le monde, après l'ONU. (source : Agence Apic)

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